Discussion:Puycasquier

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Message pour Tatididi (d · c · b)[modifier le code]

Bonjour. Merci de t'intéresser à cet article de commune de France. Pour ton information, un gros travail de structuration des articles de communes de France a été réalisé il y a quelques années. Je te conseille vivement de lire les deux pages suivantes : la page de conseils pour la rédaction et la page d'aide à la validation de la forme.

Je te rappelle que nous rédigeons ici des articles au sein d'une encyclopédie, cela signifie qu'il faut écrire en style encyclopédique, ne recopier que des informations qui ont déjà été publiées, et ne recopier que des informations directement liées au sujet de l'article. Par exemple, les informations liées à Alain Fournier doivent être rédigées dans l'article qui lui est consacré.

J'ai également recopié ci-dessous des parties de l'article qui étaient trop détaillées. Je te laisse en retirer la synthèse et à la reporter dans l'article principal.

Bonne rédaction et n'hésite pas à revenir vers moi, j'aime bien aider. Bien cordialement. AntonyB (discuter) 6 juillet 2017 à 15:27 (CEST)[répondre]

Extraits de l'article destinés à être reformulés et reportés dans les sous-sections ad hoc[modifier le code]

La persistance du métayage[modifier le code]

Le cadastre de Puycasquier de 1786-87 indique la présence de nombreux « bordiers ». Même si ce terme peut désigner des ouvriers agricoles spécialisés, chargés d’une tâche précise, comme la taille de la vigne par exemple, il s’agissait très souvent de paysans qui louaient une exploitation agricole à condition d’en partager les récoltes avec le propriétaire, selon le principe du métayage. Pareillement, au début du XXe siècle, pour les spécialistes du droit, Puycasquier a pu servir d’exemple d’établissement d’un contrat de métayage. En l’occurrence, en 1920, la revue intitulée Pandectes françaises périodiques-Recueil mensuel de jurisprudence et législation, a publié le cas de Marcel Colomès, « colon paritaire » (c’est-à-dire « métayer » en termes juridiques) de la métairie de Pécherin, commune de Puycasquier, en vertu d’un contrat passé avec Pierre Alem[1], propriétaire et « bailleur », le 11 novembre 1909. La revue analyse le jugement rendu, le 23 juin 1920, par le tribunal civil d’Auch, à propos de ce contrat[2].

Une tradition hippique[modifier le code]

A l’origine de la « Brèche des Anglais » ?[modifier le code]

En mars 1746, Fabien Abadie, « sieur de Diagne habitant de Puycasquier » a demandé et obtenu la permission de faire rouvrir une porte qui avait été ouverte dans les remparts au moment de la « contagion », c’est-à-dire dans le français du XVIIIe siècle de « l’épidémie ». Il s’agit vraisemblablement de l’une ou de l’autre de celles du XVIIe siècle particulièrement traumatisantes déjà évoquées et à l’origine de la qui a fortement marqué les esprits et qui est toujours commémorée par la traditionnelle procession à l’église de Gaillan. On peut penser que cette brèche avait été faite pour évacuer plus rapidement les cadavres du village et permettre la circulation de l’air, puisqu’à une époque où la médecine restait élémentaire, on croyait que les mauvaises odeurs étaient responsables de la transmission de la maladie. Pour Fabien Abadie, il s’agit de pouvoir déposer hors des murailles du village, pour la commodité de tous, le fumier occasionné par le « hara royal » dont il a la charge au village. On sait que l’intendant Antoine Mégret d’Etigny (1719-1767) a encouragé la création de haras dans le ressort de la généralité d’Auch-Pau dont il était responsable. Mais il n’est entré en fonction qu’en 1751. Il peut s’agir par contre de l’un des haras dont la création avait été prévue par Louis XIV en 1668 ou encore d’un simple relais de poste ou de chevaux pour les "porteurs", de missives. Il existait, en tout cas, en 1777, une organisa¬tion privée de messagers entre Auch et Lectoure comportant un « porteur » à Fleurance. Pour expliquer l’attribution « aux Anglais » de cette brèche, on peut envisager qu’elle se soit faite par la suite. Ce pourrait la conséquence de l’engouement pour les usages « à l’anglaise » qui s’est développé au XVIIIe siècle. L’Angleterre et les Anglais étaient alors des références et des modèles, notamment en matière d’hygiène. Comme, à Puycasquier, de longue date, les habitants sont instruits et connaissent l’histoire, il y a pu avoir assimilation, au fil du temps, avec l’époque de la Guerre de Cent Ans et de la « chevauchée » du Prince Noir en Gascogne. Cependant, en l’absence de documentation précise, cette explication reste une simple hypothèse.

Son maintien[modifier le code]

Au début du XXe siècle, Puycasquier compte des éleveurs de chevaux appréciés, comme en témoignent les récompenses qu’ils reçoivent. La Revue du cheval de selle : Bulletin Officiel de la Société d’encouragement à l’élevage du cheval de guerre en donne le détail. Il s’agit notamment au Concours de Tarbes du 27 mai 1919, dans la catégorie « Naisseurs », de Mr Alphonse Dabadie, propriétaire du domaine de La Horgue, primé pour la jument Rosette et au Concours de Tarbes, du 28 mai 1929, de Mr Ricau, éléveur à Puycasquier et primé pour les chevaux Embûche, Eclair, Jeannette .

Depuis la dernière décennie du XXe siècle (1990), se déroule à Puycasquier, dont le sol est d’une qualité exceptionnelle pour ce genre de compétition équestre, un concours réputé de saut d’obstacles. Voir en ligne Blog de cso-puycasquier : www.cso-puycasquier.skyrock.com

Une station thermale[modifier le code]

A partir de 1865, à l’initiative de Mr Labernade été ouvert à Puycasquier, sur le domaine d’En-Castin, en contrebas, à l’ouest du village, sur la route de Tourrenquets, un établissement de soins thermaux. Le Professeur Filhol avait mis en évidence les qualités thérapeutiques de la source d’eau sulfurée calcique qui se trouvait là, capable d’agir efficacement, en boisson, pour le bon fonctionnement de l’estomac et, en bain, pour calmer les affections nerveuses. L’établissement est assez modeste, mais il fonctionne toute l’année et comporte une buvette et des baignoires, à toutes températures, installées dans un local spécialisé apparemment avec un personnel dédié. Après la régularisation administrative de cette activité (Voir les Archives de Puycasquier : « La Station thermale »), les bains d’En-Castin connaissent un grand succès. Ils sont ré-aménagés, à l’instigation du Dr Dupin, dans les années 1880. En 1883, on y avait installé un « chalet » à colombages dont l’originalité du style « savoyard » (d’après un témoignage de l’époque) tranchait avec celui des bâtiments de la campagne alentour. Il comprenait l'habitation du fermier, diverses salles, et sur le pignon, tout en haut, une horloge. Accolés à cette bâtisse, il y avait, désormais, les thermes proprement dit : à savoir 6 cabines de bains, une douche et la chaufferie en rez-de-chaussée ; à l'étage se trouvaient les chambres pour les curistes. L’eau thermale abondante provenait d'un puits dont elle était aspirée et élevée, à l'aide d'un manège actionné par un cheval, jusqu'à un vaste réservoir installé au-dessus du toit de la maison et qui déparait un peu semble-t-il. En tout cas, des services de diligence accueillaient les curistes en gare de Fleurance ou de Sainte-Christie et le dimanche, les Puycasquiérois venaient s'y promener ou s'amuser sur les balançoires suspendues aux arbres. Car l’environnement était soigné. Un petit parc agrémentait, en effet, les lieux avec des platanes, des marronniers et des amandiers ainsi qu’un bassin avec jet d'eau. Mais le plus spectaculaire restait un vivier au centre duquel il y avait une île aux cygnes : les curistes disposaient d'une barque et ils pouvaient à loisir ramer quelques mètres sur l'eau. Mais, au début du XXe s. les bains d'En-Castin fermèrent pour une raison inconnue après avoir fonctionné une quarantaine d'années .

Un inventeur[modifier le code]

Robert Ligier qui s’établit, dans les années 1950, au château de Saint-Pé, sur la route de Fleurance, non loin du village de Puycasquier, avait un fils nommé Guy LIGIER qui ne doit pas être confondu avec le constructeur de voiturettes sans permis et propriétaire d’une écurie de voitures de course renommée dans les années 1980. C’est un simple homonyme. Chef d’une entreprise de fabrication de machines à coudre, il a mis au point un véhicule révolutionnaire, l’automobile « bi-roue » dont des Puycasquiérois ont conduit des prototypes jusqu’à Paris. Voir : www.autobiroue.over-blog.com/article-17708435.html

Documents et Pièces justificatives concernant l'histoire de Puycasquier[modifier le code]

La peste à Puycasquier[modifier le code]

Une date difficile à fixer[modifier le code]

La procession que font traditionnellement les habitants de Puycasquier à l’église de Gaillan, le 27 avril (ou le dimanche le plus proche de cette date) commémore la fin –considérée comme miraculeuse- d’une épidémie de peste. Plusieurs questions se posent : -D’abord, s’agissait-il exactement de la « peste » ? En effet, ce mot était employé, de façon indifférenciée, jusqu’au XVIIIe siècle, pour désigner toutes les épidémies et, en tout cas, tout type de maladie contagieuse largement répandue et assez systématiquement meurtrière, qu’il s’agisse ou non effectivement de la peste (propagée par le bacille de Yersin) . -Surtout, à quelle date précisément s’est produite cette catastrophe ? Le livre de référence sur l’histoire de l’église de Gaillan et des traditions qui s’y rattachant, écrit par le chanoine Monlezun, en 1857, reste dans le vague. Il évoque, en effet, seulement l’époque « des derniers Valois » pour situer l’épidémie. Ce qui chronologiquement correspond aux règnes de François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589). Ce qui correspond, en gros, à la période des guerres de religion (1562-1598). Or, en l’état présent de la documentation, on ne trouve pas d’autre mention d’une épidémie de « peste » ayant eu lieu, à Puycasquier, alors. Par contre, le même auteur signale, en s’appuyant sur un registre paroissial ancien, en latin, répertoriant les sépultures (registre obituaire), des faits correspondant, sans aucun doute, à une période de « contagion » pour reprendre le vocabulaire ancien. Il rapporte, en effet, qu’en raison certainement de leur trop grand nombre et de la crainte que les cadavres « pestiférés » suscitaient, tous les défunts n’ont pas pu avoir une cérémonie religieuse, ni même un enterrement dans les règles au cimetière. Or de tels faits sont mentionnés à deux reprises. D’abord, en 1632. A cette date, « plusieurs morts furent enterrés dans les jardins, dans les bois, dans les terres incultes. Une femme, nommée Frise fut ensevelie dans son jardin par son propre mari, comme le rapporte, en ces termes le registre : « quam maritus in horto sepelivit ». Ensuite, il est noté que, le 26 mars 1653, est décédée Anne Caubet, « enterrée au cimetière, sans aucune cérémonie de l’église, par sa propre mère, parce qu’on soupçonnait qu’elle était morte de la peste » (« 1653, 26ma Martii, obiit Anna Caubet, sine ullis eccclesiae coeremoniis in cemeterio ab ipsa matre sepulta quod peste periisse non nulla suspicio foret ». Le chanoine Monlezun ne signale pas, à cette date de 1653, d’autres décès en grand nombre. Anne Caubet a-t-elle donc été une victime « unique », celle d’une erreur de diagnostic et des conséquences de la terreur qu’avait suscitée l’épidémie de 1632, si bien que sa mère avait dû elle-même faire le fossoyeur au cimetière ? Il faut envisager cette hypothèse. L’appauvrissement des habitants de Puycasquier décelable au début du siècle, s’est traduit certainement par une baisse des rations alimentaires et de la qualité de celles-ci, en particulier pour les plus modestes (Voir Archives de Puycasquier : « L'appauvrissement de Puycasquier au début du XVIIe siècle». La malnutrition, on le sait, en affaiblissant les organismes, les rend plus facilement sujets aux maladies et aggrave aussi les conséquences de celles-ci. Ce serait un argument, ajouté à ce que révèle le registre obituaire mentionné par le chanoine Monlezun, pour placer « la grande épidémie » de Puycasquier au début du XVIIe siècle, soit en 1632, soit en 1653 éventuellement.

Ce qui est à peu près sûr, c’est qu’il y a eu, à Puycasquier, à l’occasion d’une épidémie dévastatrice ou peut-être à la suite d’épidémies répétées, un élan de ferveur religieuse dont une procession à Gaillan a été la concrétisation. Pour les historiens, il n’est pas question de démentir, ni d’accréditer non plus d’ailleurs, une manifestation de providence divine, c’est-à-dire en d’autres termes le miracle d’un arrêt brutal de l’épidémie. En effet, interpréter ou non ainsi la chose, relève de la foi ou de l’incroyance qui tiennent aux convictions personnelles de chacun et doivent être, à ce titre, également et mutuellement respectées.

En toute équité, on peut affirmer que les habitants de Puycasquier en renouant, par cette procession avec le culte à Marie, mère du Christ, ont pu vivre de cette façon, un moment de solidarité revigorant, alors qu’ils étaient gravement démoralisés. Cela a pu, en leur apportant du réconfort et en donnant du sens à leur épreuve, les aider à surmonter la maladie. Il faut souligner aussi que la date de la procession correspond avec la période du printemps pendant laquelle l’augmentation de la température et la reprise de la végétation permettent de diversifier et d’enrichir plus facilement l’alimentation quotidienne. Renouer avec la dévotion mariale, vers le début du XVIIe siècle, en honorant « Notre-Dame de Gaillan », selon la formule consacrée, avait vraisemblablement deux dimensions. D’une part, c’était pour les habitants de Puycasquier, une façon de continuer avec une très ancienne pratique de dévotion, remontant aux temps païens de l’Antiquité et même éventuellement de la préhistoire, sous la forme d’un culte à une déesse de la fécondité, qui a pu être nommée « Vénus » à l’époque gallo-romaine, avant d’être « christianisée » au début du Moyen âge et d’être vénérée finalement en la personne de la Vierge Marie. On pourrait reconnaître dans certaines des cérémonies traditionnelles célébrées jusqu’au milieu du XXe siècle au sanctuaire de Gaillan des survivances de rites païens, devenus désormais bel et bien chrétiens (Voir Les monuments actuels de Puycasquier: la chapelle de Gaillan). D’autre part, c’était une façon de se démarquer du protestantisme. La Réforme est caractérisée, on le sait, par le refus de la vénération, considérée « idolâtrique » et donc inacceptable, de la mère du Christ. Compte-tenu de l’ancienneté de la pratique dévotionnelle à Gaillan, un malaise avait pu naître chez un certain nombre de croyants de Puycasquier, devenus protestants « automatiquement » à la suite de la conversion de leur souveraine, la reine de Navarre, au calvinisme (Voir histoire de Puycasquier). Sous le coup du traumatisme de l’épidémie, beaucoup ont pu trouver rassurant de faire un retour aux pratiques anciennes, d’autant plus que dans la France d’avant 1789, on attachait une grande valeur à tout ce qui venait du passé. Pour conforter ce tournant , il y avait, au début du XVIIe siècle, la politique anti-protestante menée par le pouvoir royal et les pressions que subissaient les réformés dans leur pratique religieuse comme dans leur vie quotidienne. Mais il faut aussi évoquer l’efficacité de l’action caritative (ou « humanitaire » dirait-on de nos jours) de l’Église catholique à la même époque et qui était particulièrement appréciable en temps de crise de misère. On se souvient que les années 1650 furent celles du déploiement de la remarquable activité de saint Vincent de Paul, de ses religieux et de ses religieuses. On peut donc estimer qu’il y a eu effectivement à Puycasquier un élan de conversion (ou de retour) au catholicisme « voulu » et positif. Ce qui pourrait conduire à ne pas rejeter complètement les propos de l’abbé Lagarde, rapporté par Jean Philip de Barjeau, en 1891 (Voir Archives de Puycasquier : « Les Huguenots de Puycasquier »).

Les huguenots[3] de Puycasquier[modifier le code]

Jean Philip de Barjeau, originaire de Mauvezin, a rapporté dans la thèse de théologie protestante qu’il a soutenue à la fin du XIXe siècle, une déclaration de l’abbé Lagarde, curé de Puycasquier. Ce dernier, en lui transmettant des documents probablement issus des registres paroissiaux avait ajouté : « La majeure partie de la population était protestante, mais pas par conviction, car dès que l'arrêt du parlement de Toulouse eut été signifié et appliqué, la population tout entière assista avec enthousiasme à la démolition [du…] temple [en 1692]». Il signale également que « Le temple était peu spacieux, mal construit en colombage ». On peut soupçonner, sinon de la mauvaise foi, du moins une certaine partialité de la part d’un représentant du clergé catholique à l’endroit d’un futur pasteur réformé, à une époque où l’œcuménisme et la coexistence pacifique entre confessions différentes, n’étaient pas à l’ordre du jour. On manque cruellement d’informations et de données précises sur la situation du protestantisme et des protestants à Puycasquier au XVIe et au XVIIe siècle. Cependant il semble bien que ce qu’affirme l’abbé Lagarde mérite d’être nuancé. Par elles-mêmes les pièces d’archives que ce dernier a communiquées à Jean Philip de Barjeau incitent à avoir des doutes sur la sincérité de l’enthousiasme des protestants de Puycasquier dont la conversion au catholicisme est mentionnée en 1685 et en 1701. Il y a des raisons de penser, en effet, que ces conversions ont été faites sous des pressions matérielles ou morales, plutôt que dans un grand et spontané élan de ferveur religieuse.

Document 1

Extrait de Philip de Barjeau (Jean), Le protestantisme dans la vicomté de Fezensaguet, L. Cocharaux, Auch, 1891 (réédition revue et augmentée, par les Amis de l’Archéologie et de l’Histoire, Mauvezin 1987), p. 97-98.

État des nouveaux convertis de la paroisse de Puycasquier et de la paroisse de Maravat, au diocèse de Lectoure, en 1685

Nous résumons un document communiqué par M. Lagarde, curé de Puycasquier [note de Jean Philip de Barjeau]

« Nous, soussigné, prêtre et curé de la ville de Puycasquier, au diocèse d'Auch, certifions que ce jourd'huy, Paul Lapierre, sargeur du lieu de Maravat, a fait abjuration de la R.P.R. entre nos mains ... » 2 sept. 1685.

Abjuration de Paul Callas, sargeur de Puycasquier, le 9 septembre; de Jeane Dupuy, femme de Paul Callas, et Armoise Callas, sa fille, le 2 octobre; de Suzanne Roux, veuve de David Callas, le 2 octobre; [Abjuration] de damoiselle Françoise de Luxaut, le 22 déc.; de Judith Louxaut, de Thomas Louxaut, de damoiselle Rachel Despax, veuve à feu M. de Luxaud. Bénédiction nuptiale donnée à Jean Cazeaux et Armoise Calas, nouveaux convertis, 4 juin 1701. 24 octobre 1701. Bénédiction nuptiale au sieur Paul la Pierre, qui abjure pour la deuxième fois, et à damoiselle Marthe de Régis…

Les familles de Mauléon et de Preyssac-Maravat furent des dernières à retourner au catholicisme. Le soir de la Pentecôte, chaque année, on fait une procession à une croix érigée par la famille de Preyssac à Maravat ».

Le terme « abjuration » qui apparaît dans le document ci-dessous signifie que les personnes concernées renoncent à leur foi protestante pour devenir catholiques. On se méfie de ces personnes qui font l’objet de discrimination et de vexations et voient leur nom assez systématiquement suivi de l’abréviation infâmante « N. C. » c’est-à-dire « Nouveau Converti ».

-l’abréviation « R.P.R » utilisée dans les notes communiquées à J. Philip de Barjeau à l’abbé Lagarde signifie « Religion Prétendue Réformée », expression méprisante par laquelle on qualifiait assez systématiquement le protestantisme au XVIIe siècle du côté catholique. -le terme « sargeur » qui apparaît dans le document ci-dessous désigne un artisan tisserand que l’on appelle parfois aussi « sergeur », spécialisé dans la fabrication de tissu de laine ou « serge ». -le terme de « damoiselle » employé également ci-après ne désignait pas forcément au XVIIe et au XVIIIe siècle une (jeune) fille non mariée. Il s’appliquait alors à toute personne féminine même très jeune ou très âgée et mariée appartenant à une « bonne famille » et dont on voulait souligner la respectabilité.

Pour mieux comprendre ce document il faut se souvenir que l’édit de Fontainebleau ou « Révocation de l’édit de Nantes » qui met hors-la-loi le protestantisme en France a été signé par Louis XIV, le 18 octobre 1685. Désormais si l’on veut rester protestant, il faut soit quitter le royaume, soit vivre sa foi clandestinement avec le risque pour les hommes (et les pasteurs particulièrement), en cas d’arrestation, d’être envoyés comme rameurs dans les galères de la flotte royale et pour les femmes, d’être emprisonnées à vie. L’abjuration de Paul Lapierre ainsi que celle de Paul Callas et de sa famille interviennent avant la Révocation. Mais les provinces où se trouvent des protestants font l’objet alors d’une vaste et brutale campagne d’éradication de cette foi. La terreur et la violence (dragonnades) se conjuguent à des incitations financières (primes de conversion) pour provoquer des abjurations en masse. On peut penser que ces artisans deviennent catholiques, parce que dans le climat de répression et d’intimidation qui règne, on les menace de les priver de fournisseurs ou de clientèle et donc de ruine et de misère certaines pour eux et les leurs. Il faut souligner que les femmes Callas sont les dernières à se convertir et parmi elles, en tout dernier, celle qui est probablement la grand’mère et la doyenne de la famille, Suzanne Roux. Cela tient sans doute au fait que les femmes sont plus courageuses que les hommes, mais il faut considérer que dans la société de cette époque où les femmes n’avaient pas accès aux responsabilités publiques importantes et restaient cantonnées dans le cercle familial et un rôle de femme et de mère essentiellement, il leur était plus facile, à elles de résister. Dans le cas de Rachel Despax, on se trouve chronologiquement environ 3 mois après la Révocation. Il s’agit d’une veuve, ce qui signifie qu’elle est en situation difficile dans une société où les femmes « seules » sont assez systématiquement en position de faiblesse et de précarité. On n’a pas de précision sur l’âge de ses 3 enfants, mais on peut penser qu’ils sont assez jeunes. En les entraînant dans l’abjuration, il est possible qu’elle souhaite garantir leur sécurité et leur avenir. Un argument supplémentaire incite à considérer que ces conversions puycasquiéroises de 1685 sont plutôt forcées que spontanées. C’est encore Paul Lapierre, le « sargeur » qui le fournit. En 1701, alors qu’officiellement le protestantisme est hors-la-loi depuis 16 ans, il est de toute évidence revenu à sa foi d’origine, puisqu’il est signalé qu’il abjure une seconde fois pour se marier selon le rite catholique. Ce qui signifie que, malgré l’interdiction, il reste des protestants à Puycasquier. On en une autre preuve avec Jean Cazeaux et Armoise Calas, la même année. Certes, Paul Lapierre connaît peut-être un itinéraire spirituel personnel tourmenté ; on peut cependant douter cette fois encore de l’authenticité de ses motivations religieuses. Dans la France de Louis XIV, il n’y avait pas de séparation de l’Église et de l’État, si bien que le seul mariage juridiquement valide était le mariage religieux et donc catholique. De la sorte, si un (ou une) protestant(e) tombait amoureux d’un(e) catholique et voulait l’épouser, il (elle) n’avait d’autre choix que de le faire devant un prêtre catholique après s’être converti ; car évidemment les unions interconfessionnelles étaient inenvisageables à cette époque. Cette « exclusivité » du mariage catholique avait surtout une conséquence capitale. En effet, les enfants nés d’un couple marié catholiquement étaient considérés comme « légitimes » et, de ce fait, en état juridiquement de pouvoir hériter des biens et patrimoine de leurs parents. Si l’on était marié « à la protestante », devant la loi, il s’agissait d’un concubinage et les enfants issus de cette union étaient donc, en termes de droit, des « bâtards » auxquels on pouvait contester qu’ils reprennent l’atelier ou la maison de la famille. Ce qui pourrait expliquer ces conversions « pour mariage » de 1701. Enfin, le fait d’appartenir à l’élite sociale que constituait la noblesse et qui allait de pair avec une certaine fortune généralement et un réseau de relations d’influence au moins, a certainement permis la famille Preyssac [Preissac]-Maravat de résister plus longtemps et plus facilement à la contrainte pour abjurer que des familles plus modestes et moins puissantes. Évidemment ce document ne fait référence qu’à un nombre très limité de personnes et de familles et sur une période également limitée. S’agit-il d’exceptions dans la population de Puycasquier qui devait compter alors de 4 à 500 habitants ou au contraire d’exemples représentatifs d’une situation généralisée ? Il est difficile de répondre dans l’état actuel de la documentation. Il existe cependant d’autres données complémentaires à considérer.


Document 2

1ere partie

Extrait P2 Van Der Wal, p. 16 (provenance précise du document non indiquée)

Le 11 décembre 1623, « Noble Samuel de Thomas, sieur d’Argelles « préthendu deputté de l’esglize pretendue refformee de cette ville de Puycasquier fait inthimer aux consuls une requête pour le rétablissement de l’exercice du culte ». On a affaire dans ce document également à un personnage qui appartient à une famille en vue et qui dispose ainsi d’une liberté de parole et d’action plus aisée que celle de ses co-religionnaires de milieux plus humbles. Ainsi dans les années 1620 (voir Aperçu de l’histoire de Puycasquier), les acquis de l’édit de Nantes pour les protestants sont remis en question et les institutions de l’Église réformée sont traitées avec mépris, puisqu’on qualifie Samuel de Thomas de « prétendu député » ; pourtant ce dernier peut interpeller les autorités municipales pour revendiquer le respect des droits de la communauté protestante de Puycasquier qui doit être assez nombreuse pour le justifier peut-on estimer.

2e partie Le document ci-après paraît confirmer qu’une communauté protestante assez importante était présente à Puycasquier, car malgré les vicissitudes et les redécoupages des cadres de fonctionnement de l’église réformée, il y a eu pratiquement continument un culte et même un pasteur rattaché à Puycasquier de 1572 à 1685.

Extrait de Philip de Barjeau (Jean), Le protestantisme dans la vicomté de Fezensaguet, L. Cocharaux, Auch, 1891 (réédition revue et augmentée, par les Amis de l’Archéologie et de l’Histoire, Mauvezin 1987), p. 109-110.

On conserve des lettres du dernier pasteur de Puycasquier, Jacob de Rouffignac, obligé à émigrer en Angleterre après avoir été emprisonné à Gimont, puis à Toulouse à la suite de la Révocation. A la fin de l’une de celles qu’il a écrites en septembre 1689, de Londres, qu’il adresse « [ses] baise-mains à tous ceux et celles qui pensent à nous, tant à Mauvezin qu’à Puycasquié… » . Au milieu du XXe siècle, les descendants de Puycasquiérois émigrés après la Révocation, comme le pasteur Rouffignac et finalement établis en Amérique se souvenaient encore de leurs ancêtres et cherchaient à les retrouver. C’est un fait rapporté par M. Deguihage, pasteur et Maire-Adjoint d'Auch, dans une lettre adressée en septembre 1968 à Madame Camille Teixido, institutrice de Puycasquier ).

Document 3

Extrait P2 Van Der Wal, p. 27 (provenance précise du document non indiquée)

Le 18 septembre 1766, "M[essir]e Dabadie, docteur en théologie, curé de la ville de Puycasquier, y habitant, expose aux "Grands Voyers du domaine de la généralité d'Auch" [c’est-à-dire aux autorités responsables de la voirie et de l’urbanisme sous l’autorité de l’intendant Mégret d’Etigny qui représentait le roi dans la province, depuis 1751 ] qu'il est très difficile d'aboutir à la maison presbitérale, destinée à l'habitation du curé, La rue est impraticable tant à pied qu'à cheval, les charrettes ne pouvant même pas y passer. Cette rue se trouve si profondément creusée que les particuliers y aboutissant y font une quantité de fumier qui procure une odeur in-supportable et pernicieuse à la santé; on est dans l'usage constant d'y jeter ou porter pendant la nuit les immondices et excréments, on y forme des terreaux en quantité qui forment une pente qui entrai¬ne des chutes fréquentes pour peu qu'il pleuve" Il signale également que les échevins de la ville ont fait défense d'y porter des ordures, mais que tout cela a été inutile "on a conti¬nué de faire comme l'on faisait par le passé, de manière qu'il n'est pas possible d'aboutir à la maison presbitérale [c’est-à-dire le presbytère], ce qui est pourtant indispensable ... " Le bureau des finances et de la voierie ordonne en réponse "que dans le courant d'un mois après la publication de la présente ordonnance, la rue ... sera solidement réparée et pavée ou gravelée dans toute sa longueur".

Il faut émettre 4 hypothèses[Interprétation personnelle ?] pour expliquer cette saleté repoussante au voisinage du presbytère de Puycasquier en 1766. Elles ne sont pas forcément exclusives les unes des autres et peuvent donc s’être combinées.

1°) La salubrité dans les agglomérations de type urbain au XVIIIe siècle est très largement et très généralement insuffisante (pas d’eau courante, pas de tout à l’égout, pas de ramassage systématique des ordures…). C’est l’une des causes à laquelle s’attela l’intendant d’Etigny, en poste dans la généralité d’Auch de 1751 à 1767[Interprétation personnelle ?]. 2°) L’abbé Dabadie appartient à l’une des familles en vue de Puycasquier, présente de longue date dans l’histoire de la cité. Peut-être est-il victime de règlements de compte[Interprétation personnelle ?]. 3°) Le XVIIIe siècle est celui de Voltaire et des philosophes des « Lumières » qui incitent à prendre de la distance avec les institutions religieuses et tout particulièrement avec le catholicisme. Faut-il voir dans le déversement d’ordures à proximité du presbytère une manifestation d’adhésion à cet état d’esprit de la part des habitants de Puycasquier ?[Interprétation personnelle ?] 4°) Faut-il y voir de la part de gens modestes, obligés par la force de la contrainte et de la nécessité à abandonner leur foi protestante de manifester ainsi une dernière forme de protestation et d’opposition au catholicisme ? On peut remarquer que sur le flanc nord de l’église (catholique) de Mauvezin, il y a encore trace d’un panneau d’interdiction de déposer des ordures qui fait irrésistiblement penser au problème de l’abbé Dabadie[Interprétation personnelle ?].

Un maître d'école en colère en 1619[modifier le code]

Source: Archives Départementales du Gers, B 51, f°840 [1618-1619 : Audiences de la Sénéchaussée d’Armagnac pour le Fezensaguet

f° 796v°, 798 et 810

« Requête de Me Pierre Verdier, régent [c’est-à-dire maître d’école d’après un mot gascon] de Puycasquier, contre Pierre Estibal, Jean Baccon, Bernard Dieuzaide et Gaichot Forcade, consuls dudit lieu ; le demandeur a rempli sa charge pendant trois ans, qui vont expirer, le 24 juin prochain ; il avait au préalable rempli les conditions exigées par la coutume, qui veut que celui qui prétend aux écoles « affiche thèses » trois semaines avant Pentecôte, pour faire preuve de sa capacité ; bien qu’il n’ait encouru aucun reproche, les consuls ont décidé de recevoir, sans aucune dispute , comme régent, Me Raymond Pujos, prêtre, lequel est déjà assez occupé au service de l’église ; les consuls répondent qu’ils sont restés dans les termes du contrat passé avec le demandeur devant Nérecan, notaire, le 19 juin 1616, pour un an seulement et que d’ailleurs ledit Pujos, natif de Puycasquier, y avoit autrefois tenu les écoles et avait « souffert les disputes » de thèse ; le demandeur est débouté sauf en ce qui touche le dernier « quartier » [c’est-à-dire trimestre] de ses gages qu’on déclare lui être dû. »

Pour mieux comprendre le texte, il faut savoir qu'à l’époque moderne, le maître d’école (que l’on n’appelle pas encore « instituteur » : voir note 1) n’a pas un statut de fonctionnaire, mais exerce plutôt une profession libérale, puisqu’il est engagé, au coup par coup, par les autorités municipales qui souhaitent faire instruire les habitants de leur cité. En 1618-19, alors que Puycasquier s’appauvrit semble-t-il au début du XVIIe siècle (Voir Archives de Puycasquier : « Un appauvrissement au début du XVIIe siècle ? ») licencier le maître d’école est peut-être un moyen de faire des économies ; puisque désormais ses fonctions seront assurées par le curé. Cela n’a rien d’exceptionnel puisque le travail de maître d’école fait traditionnellement partie des attributions du curé de la paroisse dans la France d’avant 1789. Mais on ne peut pas exclure non plus que l’éviction plutôt abusive apparemment de Pierre Verdier soit une façon d’afficher une allégeance au catholicisme (voir « Aperçu de l’histoire de Puycasquier : une tradition scolaire » et « Archives de Puycasquier: les « huguenots » de Puycasquier »).

Description de Puycasquier en 1626[modifier le code]

Extrait de Carsalade du Pont (Jules), « Les places fortes de la Gascogne en 1626-1627 », Revue de Gascogne, t. XL, 1899, p. 458-459 [le texte qui suit, comme l’ensemble de l’article, sont accessibles en version numérisée sur www.gallica.bnf.fr]


Par commission du 12 octobre 1626, le duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, a ordonné à Jean Chastenet de Puységur , qui exerce les fonctions de vice-sénéchal d’Armagnac de faire l’inventaire des places fortes dans le ressort de sa juridiction. Il se mit à la tâche sans tarder et rédigea un compte-rendu au jour le jour de son inspection. Le 28 octobre 1626, après avoir visité Monfort, il se rendit à Puycasquier :

« Le mesme jour, nous, conseiller du roy et vissenechal susdit [C’est-à-dire Jean Chastenet de Puységur], sommes party de ladite ville de Monfort et nous sommes acheminés en celle de Puicasquier distante de deux lieues où ayant adressé nos parolles aux nommés Labadie et Lacroix, consuls, leur avons faict faire lecture de de notre commission et notifier la volonté de Sa Magesthé, avec lesquels nous avons visité l'assiette des murailhes de lad. ville. La ville de Puicasquier, une des propriétés[c’est-à-dire fiefs] de Fesensaguet, est cittuée en lieu fort élevé, sans estre comandé [c’est-à-dire qu’il n’y a pas de lieu plus haut alentour], elle a ses murailhes bonnes basties de bricques avec plusieurs guerittes , un fossé assez profond, elle a deux portes, l'une du cousté de levant et l'autre du cousté de couchant soubs de grosses tours carrées avec deux flancs et pont levis. Le terrain y est villain à remuer.»

Les remparts de Puycasquier étaient faits de briques et des tours carrées, en pierre, entouraient les ponts levis. C’est ce que permet d’apprendre la demande d’autorisation de les démolir, déposée en dé¬cembre 1780. Elles étaient assez hautes puisque l'autorisation est don¬née de les ramener à « dix pieds de haut », ce qui donne une hauteur de plus de trois mètres (1 pied= 0,324 m) (voir Archives de Puycasquier : « 1780, les murs de Puycasquier tombent ! ». Jean de Chastenet parle également brièvement des villes voisines : Touget (« bonne muraille avec ses guerittes » et un château inhabité, Omps, (« très fort pour son assiette ») Mansampoy (« au sieur de Latour », Jean de Lary de Latour), Taibos (« au sieur de Corné », Abraham d'Astugue), Pis (« du domaine de sa magesthé »), Bajonnette (« aux héritiers de feu sieur de Montaut »), Daugnax (« aux sieurs Daugnax et de Lauret », Jean de Lautrec), et de Tous (« appartenant audict sieur de Tous », François de Larroquain), avant d'aller à Aubiet et Auch.

L'appauvrissement de Puycasquier au début du XVIIe siècle[modifier le code]

Des prélèvements et des taxations à répétition.[modifier le code]

Document 1 :

Provenance : P2 Van Der Wal, p. 15 (la référence précise du document n’est pas indiquée)

Le 15 novembre 1615, Hérard Gère, seigneur de Sainte-Gemme, fait savoir aux consuls que les députés des villes et noblesse du pays de Fezensaguet doivent s’assembler le jeudi suivant à Puycasquier « pour adviser comme quoy et par quel expédient l’on se pourra maintenir au service du roy pour ce que les puyssent demeurer libres [c’est-à-dire travailler sans être empêchés ou maltraités par des soldats] et surtout que les traffiqueurs [c’est-à-dire les commerçants] puissent traffiquer [c’est-à-dire commercer] sans être inquiettés, e le tout en seureté [c’est-à-dire sécurité], au cas ons aurait la guerre déclarée ».

Pour mieux comprendre la situation, il faut se souvenir que le royaume de France est alors en proie au désordre et aux troubles et connaît pratiquement une situation de guerre civile. Le jeune Louis XIII n’a que 15 ans. Même si officiellement, il est majeur depuis près de 2 ans. Sa mère, Marie de Médicis, veuve d’Henri IV (règne de 1589 à 1610), qui avait exercé la régence pendant sa minorité, continue, en réalité, à gouverner. Or son autorité (ainsi que celle de son principal ministre Concino Concini) est très contestée. Elle suscite l’hostilité à la fois des Grands (la haute noblesse) et des Protestants, inquiets que Marie de Médicis adopte une politique pro-catholique, différente de celle d’Henri IV, en se rapprochant de l’Espagne, concrétisée par le mariage de Louis XIII avec une princesse Espagne Anne d’Autriche. D’où des « prises d’armes » et, comme c’est le cas à Puycasquier, un état de guerre de fait même s’il n’est pas officiel ou « déclaré » comme dit le texte.

A la même époque, en effet, Monsieur de Maravat [Il est protestant. Il en est question dans le document suivant] écrit aux consuls de Puycasquier pour les informer qu’il convoque pour le mardi suivant à Mauvesin, tous les propriétaires « aulx fins de prévenir les désordres ». Pour cela, on demande à Messieurs [C‘est ainsi que l’on nommait les consuls de la communauté] de Puycasquier « par manière d’avance, mil escuts ou autrement usera de course [c’est-à-dire que l’on procèdera à une « razzia » en pillant et en dévastant] pour entretenir les soldats ».


Document 2 : Provenance : Archives Départementales du Gers, B 51, f°840

[1618-1619 : Audiences de la Sénéchaussée d’Armagnac pour le Fezensaguet]

Requête de Mathieu, Jean et autres Soliraine contre les consuls de Puycasquier : « Ils dizent que le Roy pour l’entretenement des garnisons de Mauvezin , en l’année 1616 auroit accordé au sieur de Maravat le païs de Fezensaguet, duquel dépend la ville de Puicasquier, lequel auroit esté cotizé à trois mille et tant de livres et affaulte de payement ledit sieur de Maravat auroict fait faire diverses de gens de guerre en ladite terre de Puicasquier lesquels auroient pris du bétail aux demandeurs [c’est-à-dire les Soliraine], ceux-ci ayant demandé à la communauté de les indemniser par un record du 11 février 1618, il avait été décidé à la maison commune qu’une somme de 44 livres leur serait donnée à titre d’indemnité, les consuls ont été condamnés à s’exécuter ».

Document 3 :

Provenance : Archives Départementales du Gers, B 51, f°248 v° et 379.

[1618-1619 : Audiences de la Sénéchaussée d’Armagnac pour le Fezensaguet]

« Requête de Barthélemy et Jean Labadie contre Bertrand de Massas, Bernard Capéran, Jean et Guillaume Soliraine, consuls de Puycasquier : les demandeurs produisent : 1°) une ordonnance de M. de Fontrailhes, datée de Lectoure le 1er janvier 1616, signée Fontrailhes et de Pomarède, par laquelle il était enjoint aux consuls de la ville de Puycasquier d’imposer sur icelle la somme de cent quatre-vingt-douze livres pour l’entretien de ses gens de guerre ; 2°) une lettre du capitaine Lafargue, de lui signée, du 3 mars 1616, relative au bétail saisi sur Labadie, lui annonçant qu’une partie de ce bétail pourra lui être rendu, moyennant la somme de cinquante-deux écus ; 3°) une permission délivrée audit Labadie, de ramener le bétail saisi, datée du 1er avril 1616 et signée dudit sieur Pomarède ; les consuls opposent au demandeur une fin de non-recevoir, déclarant qu’il ne prouve pas qu’il ait été décidé par la communauté de Puycasquier de payer aucune contribution au sieur de Fontrailhes, le demandeur est débouté de sa demande »

Document 4 : Provenance : Archives Départementales du Gers, B 51, f°625 v°

[1618-1619 : Audiences de la Sénéchaussée d’Armagnac pour le Fezensaguet]

« Appel d’une sentence rendue par les consuls de Puycasquier, par Fabian Soliraine contre Jean Soliraine, au sujet des dégâts commis au mois d’octobre dernier par les gens de guerre du seigneur duc de Maine qui étaient logés chez lui, à Puycasquier, et avaient pris des brebis, des oies, de la volaille, du foin et de l’avoine » .

Document 5 :

Provenance : P2 Van Der Wal, p. 16 (la référence précise du document n’est pas indiquée)

En novembre 1619, les gendarmes [c’est-à-dire soldats] du duc de Mayenne sont en quartier [c’est-à-dire cantonnés] à Puycasquier. La ville de Montfort, sollicitée pour une aide, leur fournit une meule de foin et de l’avoine. Mais cette troupe trouvant sans doute que c’est insuffisant va brûler des maisons de cette ville, abattre des arbres fruitiers, couper les bourgeons des vignes … Les consuls de Puycasquier, de leur côté, portent plainte au sujet des dégâts commis par les « gens de guerre » du duc du Maine [autre façon de désigner le duc de Mayenne].

Document 6 :

Provenance : P2 Van Der Wal, p. 16 (la référence précise du document n’est pas indiquée)

En juillet-août 1621, le duc de Mayenne est à l’Isle-Jourdain. La ville de Mauvezin est assiégée et prise. Il est décidé « le démolissement des forteresses de la ville de Mauvesin ». Mais il faut payer les démolisseurs, maçons et charpentiers. D’où l’établissement d’un impôt spécial. Les consuls de Puycasquier, mécontents, tentent de fédérer les autres communes pour se pourvoir devant le roi contre cette imposition. Ils ne sont pas suivis.

Document 7 : Provenance : A. Branet, Les États d’Armagnac en 1631-1632 , Cocharaux, Auch, 1913, p. 27 et 36 :

En décembre 1632, à Mauvezin, les assemblées de Mauvezin et d’Auch auxquelles sont successivement délégués Guillaume Solirène et Barthélemy Casse, consuls de Puycasquier laissent entrevoir les prélèvements du même genre que celui opéré par le sieur de Maravat, en 1616, se poursuivent. Cependant cette fois, il s’agit de financer des troupes catholiques engagées dans la campagne menée par Louis XIII contre les place-fortes tenues par les protestants dans le sud-ouest du royaume. Cette campagne fut marquée par le terrible siège de La Rochelle de 1627-28 et elle aboutit avec l’édit de grâce d’Alès (ou Alais), en 1629, à la suppression des atouts militaires donnés aux « huguenots », en 1598, par l’édit de Nantes (troupes et place-fortes « bien à eux » garanties). Un certain climat de terreur est à l’ordre du jour et il est clairement question d’abus et de malversations.

« … VII Collecte de Fezensaguet

« [p. 27] L’an 1632 et le 13e jour du mois de décembre, assemblés corps de collecte en la ville de Mauvezin et maison commune d’icelle, Messieurs Anthoine de Ste-Marie, conseiller du roy, son juge et magistrat au pays de Fezensaguet ; noble Barthélemy de Larroquan, sieur du Pin, scindic de la noblesse de Fezensaguet ; noble Jacques de Preyssac, sieur de Labrique ; Jacob Lacostes Bariau {Barjeau], consul de Monfort ; Sanson Carreté, député dudit Monfort ; Guillaume Solirène et Barthélemy Casse , consuls de Puicasquier ; M. de Garipuy, procureur du roy et Jean Broqueville, scindic du tiers estat… Par M. de la Brique, premier consul dud. Mauvezin a esté proposé que M. le juge-mage de Lectoure a escrit une lettre à la collecte, par laquelle il la supplie de vouloir s’assembler pour fere une députation dans la ville d’Aux où toutes les collectes d’Armagnac doivent s’assembler le 15 du courant pour traiter des affaires de grande importance pour le bien et soulagement du public, notamment pour avoir réparation et règlement des abus pour malversations commises par les officiers et receveurs de l’eslection, ainsin qu’il résulte pleinement de lad. lettre qu’il a en main, que pour remédier à certain dédommagement prétendeu par M. de Lespine esleu d’Armagnac sur toute la récepte, priant la compagnie de députer du corps de la présente collecte tel / [p. 28] qu’elle advisera avec plein pouvoir de déclarer la volonté qu’elle aura en lad. assemblée d’Aux, priant la présente compaignie de délibérer sur la proposition. A esté arresté d’une voix unanime et d’un commun advis, après avoir oui MM. Le juge et procureur du roy en ce qu’ils ont dit n’entendre empescher qu’il ne soit délibéré sur lesd. Propositions, que led. Sr juge est prié de vouloir aller en ladite assemblée d’Aux avec led. Guillaume Solirène, consul de Puycasquier, avec plein pouvoir que la présente collecte lui donne de fere donner tout consentement et acquiescement pour le bien et soulagement de ladite collecte, de laquelle députation ledit juge s’est excusé pour ses incommodités et indispositions, requérant ladite assemblée de fere aultre nomination en sa place ou que ledit. député de Puycasquier y aille seul… [p. 31-32] à Auch, dans la maison de ville, le 16 décembre 1632, Casse et Solirène [transcrit Soubiran par erreur] sont présentés comme les « députés » du Fezensaguet… [il s’agit de statuer] pour suitte des restitutions… contre les officiers et recepveurs d’icelle et de prendre les ordres pour l’exécution de l’arrest de MM. De la Chambre des Comptes à Paris, du 27 septembre 1631, conte Me Gailhard de Lespine, caution de Simon Groutz, comis à la levée des sommes imposées pour la subsistance du régiment de Picardie lors du bloquement de la ville de Montauban, l’année 1628 , soubz Monsigneur le Prince, général des armées du roy dessà la rivière de Loire, auquel effaict il en a escript aux deux ordres de la noblesse et tiers estat de la recepte… [qui sont requis] de procéder à la nomination de personnes d’intégrité et cappacité…

[p. 36] Ledit Solirène a requis à ce qu’il feust mis sur le présent verbal comme il prétend demander, pour la collecte de Fezensaguet aux six collectes restantes de la recepte , les sommes, frais et advances faites pour le régiment de Picardie et officiers de l’armée, ainsin qu’il dict avoir esté délibéré en corps de recepte, le 2 octobre 1629, n’advouant [C’est-à-dire « ne reconnaissant ou ne validant pas »] les poursuittes contre led. De Lespine, comme n’y ayant la collecte aulcung interest. Et ainsin a esté délibéré audit Aux, les an et jour susdicts… ».

Document 8 :

Provenance : Archives Départementales du Gers, E 541.

[8 juillet 1661]

« Transaction entre Clément Delong, conseiller au Parlement de Toulouse et les syndics de la communauté de Puycasquier au sujet d’une somme de 2000 livres à lui dues par ladite communauté ».

Document 9 : Provenance : Archives Départementales du Gers, C 374.

« 1689. Audiences de la cour de l’Election d’Armagnac.

Appointements et sentences de la cour sur requêtes concernant les impôts, les élections et les comptes consulaires présentées par le sieur Jean Paraire, marchand à Toulouse, concessionnaire de Messire Jean de Caillon, trésorier général de France en la généralité de Toulouse contre les consuls de Puycasquier ».

Pour mieux comprendre cette affaire, il faut envisager que, vraisemblablement fortuné, Jean Paraire -selon une formule habituelle au XVIIe siècle- avait avancé au Trésorier général de France, la somme escomptée de prélèvements fiscaux à effectuer à Puycasquier (et ailleurs). Moyennant quoi, il se chargeait de recouvrer l’impôt dû par ses propres moyens, non sans demander un peu plus évidement pour rentrer dans ses frais et faire un profit. Recouvrement qui ne va pas sans problèmes, ni récriminations.

Le clocher de Puycasquier foudroyé à deux reprises au XVIIe siècle[modifier le code]

Extrait du Livre de Raison de Jean Ducassé, vicaire de Tourrens[4] :

"Sera mémoire que le seizième de février, année 1692, la fouldre est tombée sur le cloché de Puververs [Puycasquier] l'heure de deux après midy, et en a emporté six pans ou environ de la pointe dudit cloché, y a coupé un des quatre loups de pierre qui étoient attaichés à la gal¬lerie dudit cloché pour en ietter l'eau, a coupé en divers endroitz les arceaux de l'entrée de l'esglize et principalement celluy de la main gauche, le toict et le plancher de ladite esglize; y ayant six ans [c’est-à-dire en 1686] que la fouldre tomba aussy sur ledit cloché le jour de Saint Roch, et commensa den emporter la pointe dudit cloché avec une grande croix qu'il y avoit enchassée dans une grande pierre, et fit divers fracas dans ledit cloché et sacristie qui est a l'entrée de ladite esglize à main gauche ; ensuitte ledit jour seizième de février il y tomba grande quentité de gresle".

Le clocher, qui donne à la cité de Puycasquier son caractère et un signe de reconnaissance que l’on voit de loin, a été durablement l’objet de préoccupations. Il a régulièrement nécessité des travaux. La taille du bâtiment comme son ancienneté impose pour cela des chantiers de grande ampleur (Voir Les monuments de Puycasquier toujours présents). En février 1874, il fallut faire restaurer le clocher. Un secours de 1200 francs est alloué à la commune pour terminer les travaux. Le clocher réclama encore une intervention en octobre 1876 et on le munit d’un paratonnerre en août 1877 et encore en 1885.

Une origine possible de la "Brèche des Anglais"[modifier le code]

Extrait de P2 Van Der Wal, p. 25 (La provenance exacte du document n’est pas indiquée)

« Au Procureur du Roy, en Auch, 18 mars 1746

« Supplie humblement Fabien Abadie, Sieur de Diagne, habitant de Puycasquier, disant qu'ayant été chargé du haras par le département de ce lieu, il est obligé de déposer quantité de fumiers et comme il est éloigné de la porte de la ville pour les déposer au dehors et qu'il ne luy est point permis de les mettre dans la ville c'est pourquoi il vous supplie de luy accorder la permission d'ouvrir une porte qui avait été depuis longtemps faite au mur de la ville et qui fut masquée de pierre lors de la contagion [c’est-à-dire de l’épidémie] au moyen de laquelle quy se trouve assez près de sa maison il pourra sans porter aucun préjudice déposer les fumiers dans ce lieu commode ... » La permission est donnée, « à la charge pour luy de la refermer lorsqu'il cessera d'être chargé du hara », par ailleurs qualifié de « hara royal » .

D’après ce texte, à l’occasion d’une épidémie (celle de 1632 ou celle de 1653 ? Voir Les Archives de Puycasquier : "La peste à Puycasquier") une porte dans les remparts, différente de la porte du « haut » et de la porte « du bas » déjà évoquées (Voir « histoire de Puycasquier ») avait été murée. En période de « contagion », le commerce cessait, donc un accès supplémentaire au « centre-ville » par le sud ne se justifiait plus. Mais condamner aussi radicalement et aussi définitivement une porte relève certainement d’une mesure prophylactique d’urgence, pour lutter contre le mal avec les moyens et les connaissances médicales assez rudimentaires que l’on avait au XVIIe siècle. Il ne s’agit sans doute pas d’installer une sorte de « cordon sanitaire », pour empêcher les malades d’entrer ou de quitter Puycasquier afin qu’ils ne transmettent pas la « peste » aux alentours. On ne comprend pas bien encore à cette époque les mécanismes de la contamination et un tel dispositif n’est pas systématiquement mis en place avant le XVIIIe siècle. Plus vraisemblablement, on cherchait à éviter que de pauvres gens viennent chercher refuge au village où il y avait, si l’on était malade, l’espoir de trouver la nourriture et les secours qui manquaient dans la campagne environnante. En murant la porte, on pouvait également vouloir éviter les courants d’air et de mauvaises odeurs que l’on croyait alors capables de transporter et donc de transmettre la « peste ». En tout cas, on sait qu’un certain Mr. d’Abadie, possédait en 1780, une maison et une « réserve » touchant les murs de la ville au sud-ouest de celle-ci (Voir P2 Van Der Wal, p. 25 et 32 : provenance exacte du document non indiquée)

Il faut cependant rester prudent quant à cette hypothèse, car apparemment, plusieurs portes furent aménagées, au XVIIIe siècle dans les remparts de Puycasquier comme en témoigne la demande d’autorisation de travaux de François-Xavier Solirène en 1758 :

« A Vous Seigneurs les Présidents et Trésoriers au Bureau des Finances de la Généralité d'Auch

Supplie humblement François Xavier Solirène, docteur en médecine, habitant de la ville de puicasquier en fesansaguet, disant qu'il possède un petit jardin contigu à sa maison d'habitation dans la ville de puicasquier, qui confronte aux murs de ladite ville, lesquels murs ont croulé en partie, et il y a une brèche considérable à ladite muraille, qui borne ledit jardin, et parce que cette brèche nuirait beaucoup au suppliant, il réclame votre justice afin qu'il lui soit permis de faire quelques réparations à ce mur et d'y pratiquer en même temps une petite porte pour la commodité… le public n'est pas moins intéressé que luy en particulier, que cette demande luy soit accordée d'autant mieux qu'il y a d'autres particuliers qui dans des cas moins favorables ont pratiqué dans ledit mur des portes pour leur commodité à tous égards la demande du suppliant est juste.

Ce considéré plaira à vos Grâces nos Seigneurs, vu la vérité du fait exposé, permettre au suppliant en faisant réparer ledit mur d'y pratiquer une porte de commodité ... »

(Extrait de P2 Van Der Wal, provenance précise du document non indiquée)

Une origine possible de la discontinuité des "embans"[modifier le code]

Cité par P2 Van Der Wal, p. 25-26 : provenance exacte du document non spécifiée.

Blaise Laborde, maître charpentier, possédait, en 1757, l’une des maisons à « embans » (auvents ou arcades) du côté sud de la halle : "à laquelle maison du cotte du septentrion il y a un auven sur lequel il y a des chambres soutenues par six piliers en brique ... ". Il en est propriétaire et y a entamé des travaux : "il a en même temps comancé de metre aplomb la cloison qui est sur lesdits piliers qui panchait un peu en dedans, sans la déffaire ny la tou¬cher du pied, mais seulement en dégageant le haut. "

Mais il a omis de demander la permission, car il ignorait qu'il en fallait une et il lui en est fait contravention. Il demande qu'on lui supprime l'amende et qu'on ne l'oblige pas à démolir l'auvent (on l'accuse de rendre "la voie étroite") Le procureur d'Auch répond :"Les loix sont connues à Puycasquier comme elles le sont ailleurs, et la proximité de la ville d'Auch ne permet point aux habitants de la ville de Puycasquier de les méconnaitre ... qu'il soit fait défense au suppliant de travailler sur les voies publiques soit en démolissant soit en construisant ou réparant aucune maison de la ville de Puycasquier".

Le charpentier, qui se trouve ainsi condamné au chômage, devait de plus une amende de vingt livres.

ROn sait que dans les bastides -or Puycasquier en est probablement une- s’appliquait une stricte règlementation de l’urbanisme. On sait aussi que l’intendant d’Etigny veillait à faire respecter des normes sévères en la matière. Cependant, il est possible que Blaise Laborde ait été contraint de démolir une partie de sa maison, suite à la malveillance et aux manœuvres d’artisans concurrents.

Les petits morts de l'automne 1785[modifier le code]

Document établi par Mr Marcel Van Der Wal (la source de ces données n’est pas citée, mais il est possible qu’elles proviennent des registres paroissiaux de Puycasquier)

« Entre le 24 septembre et le 19 décembre 1785, 16 enfants sont décédés à Puycasquier:

-le 24 septembre, Catherine , 8 ans, fille de Pierre Pujos, peigneur de laine; -le 1er octobre, Dominique , 3 ans, fils de Raymond Molère, maitre charpentier;- le 6 octobre, Françoise Sophie, 2 ans, fille de Jean-François Soussens, laboureur;- le 7 octobre, Jean, 3 ans, fils de Dominique Morelon;- le 9 octobre, Marie Josèfe, 3 ans, fille de Pierre Solirène, bourgeois;- le 14 octobre, Jeanne, 3 ans, fille de Jean Taride, carillonneur;- le 20 octobre, Jean-Pierre, 2 ans, fils de Jean Latour, brassier;- le 27 octobre, Marie, 2 ans, fille de Jean Devernet, maitre-valet;- le 31 octobre, Jean-Pierre Solirène, 2 ans, fils de Blaise Solirène, travaillant son bien;- le 3 novembre, Marie, 6 ans. fille de feu Joseph Pujos;- le 14 novembre, Jacques, 4 ans, fils de Pierre Davit. travaillant son bien;- le 15 novembre, Blaise, 8 ans, fils de Jean Laborde, charpentier;- le 16 novembre, Jean, 6 ans, fils de Pierre Davit, travaillant son bien;- le 18 novembre, Jean 12 ans, fils de Pierre Pujos, peigneur de laine;- le 8 décembre, Elisabeth, 3 ans, fille de Jean Defrancès, laboureur;- le 19 décembre, Jean-Baptiste, 6 mois, fils de Jean-Baptiste Dupouy, travaillant son bien;On note deux décès chez Pierre Davit ».

La minutie avec laquelle sont notés le nom, prénom et âge des enfants ainsi que le nom et profession du père est frappante. Certes les précisions manquent sur les conditions de ces décès. On peut penser que cette liste est la terrible illustration du fort taux de mortalité infantile et juvénile qui caractérisait l’Ancienne France d’avant 1789 et touchait riches et pauvres, sans distinction. Il peut s’agir également d’une épidémie. On sait que la rougeole était particulièrement meurtrière pour les enfants spécifiquement, au printemps, en particulier. Mais ce pourrait être aussi la scarlatine dont on signale la propagation dans les années 1780. Puycasquier, au XVIIe siècle a connu plusieurs épidémies dévastatrices, dont la procession à Gaillan commémore encore de nos jours, tous les ans, le souvenir. Mais cette liste est certainement le témoignage d’un changement de la manière dont on considérait et les petits et la « contagion ». Aussi douloureuse qu’elle puisse être, on se résignait à la perte d’un enfant au XVIIe siècle et on la passait sous silence, au sens propre et au sens figuré. Au XVIIIe siècle, les enfants deviennent l’objet de davantage d’attention. Leur disparition toujours pénible, est désormais franchement insupportable. On tient à en garder la mémoire. On peut lire cette énumération comme une sorte de manifestation de révolte. On est à l’époque où le médecin anglais Edward Jenner, entre autres, met au point le principe de la vaccination qui permet de lutter efficacement et préventivement contre le fléau de la variole. L’état d’esprit change. Désormais on sait -ou beaucoup savent- que la maladie n’est pas forcément un châtiment du Ciel et surtout que ce n’est pas une fatalité.

Les enquêtes officielles du XVIIIe siècle[modifier le code]

L'état de Puycasquier au XVIIIe siècle[modifier le code]

Extrait de P2 Van Der Wal, p. 22-23 [« État général de la Consistence de I' Election d'Armagnac en l'année 1741 » Archives départementales du Gers].

L'enquête effectuée en 1741 par les Receveurs des tailles de l'Election d'Armagnac rapporte que Puycasquier a 525 habitants (hommes, femmes et enfants). A la même date, Tourrenquets en a 263, Tourrens 107, Monfort 702, Maravat 121, Mirepoix 295 et Mauvaisin 2058.

Le même document signale que la commune rémunère un valet pour les Consuls (6 livres par an), un secrétaire (6 livres également), que l'entretien de l'horloge coûte 8 livres, qu'on donne 12 livres au prédicateur et que le « port de livrée » coûte 24 livres ... Le budget total déclaré s'élève à 102 livres 10 sols, contre 36 livres à Tourrenquets, 32 à Tourrens, et 1188 livres à Mauvaisin. Enfin la surface des terres de la commune s'élève à 1 350 arpents, selon la mesure d'Auch, soit 2 065 hectares (surface semblable à celle qui est indiquée aujourd'hui: 2 014 ha). La conclusion des Receveurs sur la région est la suivante : -d'une part, ils observent « que depuis quelques années le peuple est plus laborieux qu'il n'était par le passé, et qu'il y a peu de terrain qui ne soit défriché, ou qu'on ne défriche pour peu qu'on le voye propre à la production » .

- d'autre part, ils insistent sur le mauvais état des chemins et des routes: «les chemins d'Auch à Toulouse sont impraticables pendant six mois de l'année"; vers Agen, « les chemins sont aussi mauvais de ce côté qu'ils sont dans les autres endroits, surtout à la sortie d'Auch, ainsi qu'à Preignan ... et à Montastruc... ».

Extrait de P2 Van Der Wal p. 23-24 (la provenance précise des documents ci-dessous n’est pas indiquée)

Durant la décade 1772-1781, la population active de Puycasquier, du moins les personnes astreintes à l’impôt, se répartissaient ainsi:

"Au village,38 artisans:peigneur de laine (1)

tisserands (5) drapier (1) taîlleurs d'habits (4) cordonniers (3) meuniers (6) boulangers (3, dont une boulangère) boucher (1) presseur d'huile (1) maçons (2) tailleur de pierres (1) charpentiers (7) tuillier (1) serrurier (1) forgeron (1) tourneur (1); 18 non-artisans:marchand (1) avocat au Parlement (1) militaires retraités (2) nobles (2) huissier(1) chirurgiens (7) bourgeois (3) sage-femme déclarée ( 1) servante (1)

sans indication : 9

A l’extérieur du village:78 travailleurs de la terre, brassiers (qui louent leurs bras selon les besoins; ils sont chargés des travaux réalisables sans animaux ou machines agricoles) : 11; bordiers (qui louent une ferme à condition d'en partager les produits, ou qui sont chargés d'une tâche précise, comme la taille de la vigne) :32 maitres-valets (ceux qui, dans une ferme, sont à la tête des domestiques ; ils sont aussi responsables des cultures ) : 16; laboureur. "travaillant son bien" ou ménagers (fermiers) : 19.

Il faut remarquer l'absence de cabaretiers et d'aubergistes : il en existait pourtant deux en 1741, lors de la publication de "L'état général de la consistence et de l'élection d’'Armagnac:" Ces deux cabaretiers étaient affermés et payaient un impôt de 6 livres. Il en existait certainement d'autres dans le village.

Extrait de P2 Van Der Wal p. 32 (la provenance précise des documents ci-dessous n’est pas indiquée)

Le cadastre de 1786-1787

« Les consuls de Puycasquier délibèrent le 20 mai 1782 et demandent au procureur général du Roi (qui est alors Louis XVI) l'autorisation de «faire procéder à la faction d'un nouveau campais et cadastre en la forme du règlement de la Cour du trente mars mille sept cent dix neuf ».

Ayant eu une réponse positive en date du 9 juillet 1783, ils affichent pendant trois dimanches, à la porte des églises et aux foires et marchés de Gimont, Fleurance et Mauvesin, leur offre d'emploi pour trouver un arpenteur géomètre. Le 14 mars 1784, lors d'une nouvelle réunion, c'est François Dualé, de Lavit-de-Lomagne, qui est choisi. Il demande S 000 livres pour le travail. Le 8 octobre 1785, (Pierre Solirène étant mort le 28 novembre 1784, à 70 ans, c'est désormais M.Dabadie qui est maire de Puycasquier et M.Daguzan le 1er Consul) on décide de lancer l'imposition particulière (car il faut trouver les S 000 livres !) sur les années 1786, 87, et 88. François Dualé accepte alors de commencer son opération mais demande des "indicateurs" qui lui donneront des précisions sur les limites des propriétés. Ce seront MM.Abdon Labedan, « marchand bourgeois », et Jean-Louis Saint-Sauveur, « bourgeois » , qui seront désignés, le premier pour le quartier du Bedat, le second pour le quartier de Larroque.

Le nouveau cadastre sera remis pour examen le 5 novembre 1787, soit au bout de 5 ans.

Ce cadastre établi en 1786-1787 renseigne sur la distribution des habitations et monuments, à savoir :

La halle s'appuyait comme aujourd'hui sur l'église ; la "Maison de ville" est sans doute au même emplacement que l'Hôtel de Ville actuel ; tenant à elle, une maison sert de boucherie. En face, des maisons aux piliers. Blaise Laborde, maître charpentier, possèdait l’une de ces maisons en 1757 : « à laquelle maison du cotte du septentrion il y a un auven sur lequel il y a des chambres soutenues par six piliers en brique ... « [Voir Archives de Puycasquier : une origine possible de la discontinuité des « embans »]. Il y avait un abreuvoir municipal dans une impasse, si¬tuée au sud de la Grand-Rue, non loin des remparts. Outre l'église actuelle et, en dehors du bourg, la chapelle Notre-Dame, "appelée de Gaillan", on trouvait sur le territoire de la commune une ancienne église, avec son cimetière, "appelée à Saint-Blaise", difficile à situer, et une autre ancienne église dont le cadas¬tre ne donne pas le nom, située à l'est du lieu-dit "la Briffe". On pouvait encore voir, à l'époque, des traces du Temple protestant démoli en 1692.

1780: Les portes de Puycasquier tombent[modifier le code]

Extrait de P2 Van Der Wal p. 28-29 (provenance précise du document non-indiquée)

« L'an mil sept cens quatre vingt et le dixième jour du mois de décembre, dans l'hôtel de ville de Puicesquier, assemblés aux formes ordinaires MM. solirène, maire, saint sauveur, lieutenant de maire, lapierre, consul, depouy et daguzan assesseurs, labedan procureur du roy, solirene piller père, solirètie pillet fils, dieuzeide, antoine laborde forgeron, jean laborde aubergiste, et joseph gaylac, greffier d'office à l'absence de celui de la comté,

Par le sieur solirène, maire, a été dit et représenté que les portes de cette ville sont dans une ruine totale, et tombent en vétus­té puisqu'elles ont commencé même de tomber et que vu le danger évident et la nécessité absolue qu'il y a de les démolir jusqu'à une certaine hauteur, afin d'éviter les inconvénients qui pourraient s'ensuivre, et pouvoir profiter des matériaux provenant des démoli­tions pour les réparations urgentes de cette ville, soit pour le pave­ment des rues, réparation de l'hôtel de ville, et place publique, dont et attendu qu'on ne peut faire la démolition des portes dont s'agit sans une permission et autorisation expresse de Messieurs les tréso­riers de france ou autres commissaires à ce départis, ledit sieur pro­posant prie l'assemblée de délibérer sur le meilleur parti. à prendre en conséquence de sa proposition, Par ladite assemblée les voix recueillies il a été unanimement délibé­ré qu'elle adopte les raisons dudit sieur solirène, et que pour pouvoir parvenir à la démolition dont s'agit et à remploi des matériaux en provenant, elle consent que les officiers municipaux de cette ville présentent requête à Messieurs les trésoriers de france ou autres commissaires ( ... ) et demande dans la même requête qu'il soit ordonné par Messieurs les trésoriers de france que lesdits ouvrages se fairont par corvée, par tous les bouviers et manœuvres [c’est-à-dire des ouvriers agricoles qui travailleront gratuitement] de cette Comté, et en cas de déso­béissance de la part de ces derniers pouvoir les contraindre par lo­gement effectif [il s’agit de les forcer à demeurer à Puycasquier jusqu’à ce que les travaux soient terminés vraisemblablement] et faire justice [c’est-à-dire les punir] ... »

Ce compte-rendu de réunion est donc envoyé à Auch au Bureau des Finances, accompagné de la supplique reproduisant les termes ci-des­sus ; autorisation est donnée de "démolir jusqu'à la hauteur de dix pieds", soit environ 3,20 m.

Liste des habitants de Puycasquier et leur profession entre 1772 et 1781[modifier le code]

Document établi par Mr Marcel Van Der Wal (Puycasquier 2 Van Der Wal : annexe 4, p. 50-52). La source de ces données n’est pas indiquée.

Dans la liste qui suit, il est fait mention, si l’on remonte les degrés de l’échelle sociale du XVIIIe siècle du plus modeste au plus favorisé, de : -« brassier » : il s’agit, en principe, d’ouvriers agricoles qui travaillaient « à la journée », en « louant leurs bras ». -« bordier » : il s’agit d’un paysan qui louait une exploitation agricole à condition d’en partager les récoltes, selon le principe du métayage. Mais ce terme peut désigner aussi des ouvriers agricoles spécialistes d’une tâche précise (la taille de la vigne par ex.) -« maître-valet » : il s’agit d’une sorte de régisseur ou de contremaître, responsable des cultures qui, dans une exploitation agricole supervisait et coordonnait le travail des ouvriers agricoles.

-« laboureur, travaillant son bien » ou « ménager » : c’est le sommet de la hiérarchie parmi les paysans. Il s’agit d’un propriétaire-exploitant lui-même ou affermant ses terres ou encore d’un fermier disposant d’une autonomie certaine.

« Abadie Vital

d' Abadie Augustin François, capitaine d'infanterie d' Abadie Thomas, ancien officier d'infanterie d' Abadie François Fabien, marchand d' Abadie Jean Baptiste Barbé Jean, bordier Barciet François, bordier Barriac Bertrande, servante Baurens Dominique, brassier Biran Antoine, maître valet Boüë Simon, boulanger Boüé Dominique, ménager de Bouthommieu Guilhaume, chirurgien Bréquo Jean, drapier Cabaudé Joseph, meunier Campan Philippe, bordier Caubet Jean, bordier Cardonne Bernard, tisserand Castilhon Etienne, maitre valet à la Grande Horgue Casemage Joseph, laboureur Castin Jean, bordier Castin François, bordier Castin Joseph, bordier Castin Blaise, maçon Caubet Jean, bordier Caubet Jeannet, maitre-valet Cestac Jean, meunier Chovin Dominique, boucher Claus Jean, maitre-valet à La Porte Colomes Jean, boulanger Corne Guillaume, Cordonnier Coueilhe Jean, bordier à Pons Coueilhe François, bordier Coueille, Louis. Dabernet Jean, maitre valet à La Bourdette Dabrin Blaise, tisserand Dabrin Jean, tisserand Daguzan Barthélémy, chirurgien Daguzan Abdon, chirurgien Daguzan Francis

Daguzan Jean travaillant son bien (laboureur), Daguzan Jean, bourgeois

David Pierre, travaillant son bien (ménager)

(Davis ?) Decamps Jean, charpentier Decamps Bertrand, charpentier Defrances Jean. travaillant son bien au Pouget, Defrances Bernard, ménager (travaillant son bien), Depouy Antoine, travaillant son bien Depouy Dominique, ménager Depouy Maurice, tailleur d'habits Depouy Jean-Baptiste, ménager (travaillant son bien) Depouy Jean Depuy Joseph, bordier au Castet (Castel ?) Desclaux Jean, bordier (maître-valet) Desclaus Jean, maître valet Dieuzaîde Bernard Dieuzaide Pierre, maître en chirurgie Dieuzaide Paul, maître en chirurgie Discors Jean, tisserand · Doat Jean, ménager Doat Guilhaume, maître valet Drouilhet Antoine, maçon, tailleur de pierres Doutre Bernard, bordier Duplan Jean, brassier Dupuy d'Ornezan, Jean Gilles noble Dutaut Jacques, charpentier Escudé François, bordier au Bédat Fourcade André, brassier (bordier à saint-Pé) Fourcade Pierre, bordier Fourcade Jean, bordier à saint-Pé Fourraignan Joseph, tuilier Gissot Antoine, bordier à Comeres Gissot Jeannot, maître valet Gissot Joseph, brassier Gramoulant Jean, brassier Graté Jacques maître valet Gros Jean, bordier (maître valet) Jammes Jean, brassier Jayniès Joseph, bordier Labadie Jean, maître valet Labedan Abdon Labernade Jean, bordier en Mathe Laborie de Saint Germain (noble) Laborde Antoine. Forgeron Laborde Bertrand, charpentier Laborde Jean, charpentier Laborde Louis, serrurrier Lacomme Pierre, bordier Lacorne Jean, maitre valet à la Bordeneuve Lacomme François, brassier (ménagers de son bien) Lacroix Jean, travaillant son bien Lacroix Jean, bordier Laffitte Jean, tisserand Lagravère Louis, Lannes Blaise, brassier Lannes Vabian, tailleur d'habits Lanes Blaise, meunier Lanes Raymond, meunier Lapierre Dominique, chirurgien Lapone Jean, tourneur Lapone Jean, ménager Laporterie Jean, meunier Laporterie Jean, brassier Lasmezas Margueritte, boulangère Lasserre Jean Pierre, cordonnier Latapie Bernard, brassier Latour Guillaume, huissier Latour Jean-Marie, peigneur de laine Lézian Jean- Pierre Lézian Gratian, lieutenant de maire de la ville de Puycasquier Marabéra Marie, sage-femme Marez Bertrand, bordier Martre Jeanne, servante (de Tourrenquets) Mathiou François, bordier Mauco Raymond, bordier Mauco Pierre, bordier Maues Pierre, bordier Mestre François, bordier au Brana Mongé Jean, ménager (travaillant son bien) Molère Raymond, charpentier Mounedé Pierre, laboureur Mouton Jean, brassier Mouton Dominique, meunier Mouton Bertrand, brassier Pagos Jean, chirurgien Pélalo Jean, charpentier Pellefigue Guillaume, bordier Pellefigue André, bordier de Percin, messire, ancien capitaine de cavalerie, chevalier de Saint Louis Pujos Jean, travaillant son bien Pujos Joseph, presseur d'huile Pujos Pierre, brassier Rivière Jean, tailleur d'habits Rivière Marc, tailleur d'habits Roux François, bordier (maitre valet en Garios) Roux André, maitre valet Sales Bertrand, maitre valet Sales Jean, maître valet Scudé François, bordier Scudé Jean, bordier Siau Bartélémy, Siau Jean, cordonnier Solirène Blaise, travaillant son bien Solirène Baptiste, avocat au parlement Solirène Pierre, bourgeois

Sonnes Jean, maçon »

Donc, en tout, 143 noms. Si l'on compte qu'il y avait autant de femmes que d'hommes, et que durant cette période près de 200 enfants sont nés, on peut estimer la population de la commune comptait environ 500 individus. Une centaine de familles vivaient dans le village lui-même, le reste dans les mé-tairies (la Horgue. la Bourdette, le Pouget, le Brana, en Gerios.la Bordeneuve, en Mathe, le Bédat, en Comères, la Pouyette ... ). Il faut rappeler que le nombre d'habitants indiqué en 1741 était de 525 et qu'actuellement il se situe aux environs de 500.

Puycasquier, station thermale[modifier le code]

Le 12 juillet 1866, dans le journal Le Courrier du Gers un article rapporte que:

« Depuis des siècles les habitants de Puycasquier attri¬buent une vertu spéciale à l'eau d'une source située au pied Nord¬Ouest sur le sommet duquel leur ville se trouve si pittoresquement assise. L'eau analysée avec soin, il y a quelques années, est placée dans la série des eaux sulfurées calciques de Monsieur le Professeur Filhol, avec celles que l'on trouve sur plusieurs points de notre département, tels que l'Isle-de-Noé, Lavardens, Bassoues. etc ... En boisson elle est tonique, digestive, convient aux estomacs paresseux ou délabrés ; en bains, elle est onctueuse, sédative dans les affections nerveuses, avec action marquée sur la peau et sur toutes les maladies nombreuses dont elle est le siège. Jusqu'à ce jour, la source abandonnée à l'unique soin de la nature, n'était utilisée qu'en boisson par les habitants de Puycasquier et des environs. Mais aujourd'hui, le sieur Labernade, qui en est le propriétaire, cédant à la sollicitation de ses concitoyens a voulu doter sa contrée d'un établissement minéral capable de répondre aux besoins présents. Il a capté avec soin la source très abondante par ailleurs, l'a emménagée avec propreté pour les soins de la buvette et des bains et a construit des cabinets spacieux avec baignoires commodes et bien servies. Les personnes sont assurées de trouver chez lui constamment des bains à toute température, en même temps que la proximité de Puycasquier (à quelques pas seulement) leur fournira toutes les ressources de bien-être et de logements convenables. Dans cet établissement le service des bains est permanent pendant toute l'année. Une année d'expérience vient de s'écouler. Les eaux d'En Castin ont été suivies au-delà de toute espérance. Le sieur Labernade possède déjà un grand nombre de certificats attestant les cures nombreuses produites par ses eaux ».

En fait, le but de cet article est de signaler aux services de la Préfecture que cet établissement fonctionne sans autorisation administrative adéquate. La situation est régularisée et, par la suite, ces thermes sont ré-aménagés, à l’instigation du Dr Dupin, dans les années 1880. En 1883, on y avait installé un « chalet » à colombages dont l’originalité du style « savoyard » (d’après un témoignage de l’époque) tranchait avec celui des bâtiments de la campagne alentour. Il comprenait l'habitation du fermier, diverses salles, et sur le pignon, tout en haut, une horloge. Accolés à cette bâtisse, il y avait, désormais, les thermes proprement dit : à savoir 6 cabines de bains, une douche et la chaufferie en rez-de-chaussée ; à l'étage se trouvaient les chambres pour les curistes. L’eau thermale abondante provenait d'un puits dont elle était aspirée et élevée, à l'aide d'un manège actionné par un cheval, jusqu'à un vaste réservoir installé au-dessus du toit de la maison et qui déparait un peu semble-t-il. En tout cas, des services de diligence accueillaient les curistes en gare de Fleurance ou de Sainte-Christie et le dimanche, les Puycasquiérois venaient s'y promener ou s'amuser sur les balançoires suspendues aux arbres. Car l’environnement était soigné. Un petit parc agrémentait, en effet, les lieux avec des platanes, des marronniers et des aman¬diers ainsi qu’un bassin avec jet d'eau. Mais le plus spectaculaire restait un vivier au centre duquel il y avait une île aux cygnes : les curistes disposaient d'une barque et ils pouvaient à loisir ramer quelques mètres sur l'eau.

Mais, au début du XXe s. les bains d'En-Castin fermèrent pour une raison inconnue après avoir fonctionné une quarantaine d'années[5].

Un drame de la misère au XIXe siècle[modifier le code]

Provenance du document : « La Lanterne, journal politique quotidien », rubrique « Départements » : PUYCASQUIER (Gers), 11 décembre 1886, p. 3 (texte accessible en ligne en version numérisée : www.gallica.bnf.fr/ 1886/12/11 (A 10, N3521)

« Un étranger à notre localité a été trouvé sous la halle, tenant le cadavre d’un enfant dans ses bras. Interrogé par un gendarme, cet homme a répondu qu’ayant été obligé de cesser tout travail par suite d’une maladie de cœur, il se livrait à la mendicité depuis un an environ ; qu’à cette époque il avait quitté son domicile, à Gondrin, où sa femme, mère de l’enfant qu’il portait, l’avait abandonné pour aller habiter à Condom. Il a déclaré être arrivé à Puycasquier, avec l’enfant bien malade. Interpellé sur son identité, il a déclaré se nommer Marc Lay, âgé de 44 ans, terrassier, ayant demeuré en dernier lieu à Gondrin. Il a ajouté que le cadavre qu’il tenait était celui de son fils, Jean-Marie, âgé de 3 ans, né à Gondrin. M. Dupin, médecin à Puycasquier, qui a examiné le cadavre, a déclaré que le pauvre petit était mort de misère. »

On ne peut pas exclure que l’on se trouvait là face à un cas sordide de maltraitance d’enfant de la part d’un père indigne, cherchant à attirer les aumônes en présentant aux passants le désolant spectacle d’un enfant malade laissé sans soins. Mais ce que l’on peut savoir de la condition des défavorisés et des malchanceux au XIXe siècle donne à penser qu’il s’agit bien là d’un authentique et terrible drame de la misère.

Il n’y avait pas d’indemnités en cas d’invalidité et les soins médicaux non remboursés, étaient particulièrement onéreux et donc hors de portée, pour les plus pauvres, y compris souvent dans des cas graves. Il faut se souvenir, en effet, que jusqu’à la première moitié du XXe siècle à peu près, la France est restée très en retard (notamment par rapport à l’Allemagne) en matière d’assurances sociales et de « couverture » médicale pour l’ensemble de la population. Il a fallu attendre le 14 mars 1928 pour que soit promulguée une loi instaurant des assurances sociales obligatoires dans l'industrie et le commerce. Mais elles ne concernaient pas les artisans et les travailleurs agricoles. On le sait, le grand progrès, en la matière, a été, après la seconde guerre mondiale, la création de la « Sécurité Sociale », le 4 octobre 1945 (« Ordonnance relative à la Sécurité sociale » qui met en place un réseau coordonné de caisses se substituant à de multiples organismes d’assistance et d’entraide). Ce n’est que le 21 janvier 1961 que la Loi crée le régime autonome d'assurance maladie-maternité-invalidité obligatoire des exploitants agricoles. Comme on le sait, le Revenu Minimum d'Insertion (RMI) n’a été institué que le 30 novembre 1988 et que c’est le 1er déc. 2008 qu’a été promulguée la loi généralisant le R.S.A. (Revenu de Solidarité Active) . Dans ces conditions, il est possible que le malheureux Marc Lay et son petit Jean-Marie soient venus à Puycasquier à l’occasion de la grande foire traditionnelle de la Ste-Catherine (25 novembre) ou l’une des foires mensuelles qui se tenaient d’octobre à mars et attiraient beaucoup de monde. Cela permettait d’espérer avoir plus facilement des dons de nourriture et de menue monnaie et peut-être aussi d’avoir le moyen de s’abriter au chaud tout simplement. On sait qu’il y avait, de longue date, à Puycasquier un organisme d’entraide solidaire, la confrérie St-Nicolas, puisqu’elle était déjà établie avant 1656. De plus, la commune était active en matière d’assistance. En mai 1873, il fut décidé par les autorités municipales que la médecine serait gratuite pour les plus démunis et que les enfants de ces familles pourraient être admis, de la même façon gratuitement à l’école. Les habitants de Puycasquier savaient également se montrer solidaires puisqu’en 1878, il y eut à deux reprises une souscription pour subvenir aux besoins d’un vieillard sans famille qui, finalement, avec le soutien de la municipalité, fut admis, au mois d’octobre, à l’hôpital d’Auch. En octobre 1879, un « bureau de bienfaisance » avait été créé pour superviser ce genre d’intervention et le mois suivant, pour compléter cette mesure, des « ateliers de charité » furent établis par la municipalité. Ils procuraient du travail et un revenu à ceux qui n’en avaient pas. Mais alors, dans ces conditions, pourquoi le petit Jean-Marie est-il mort dans les bras de son père dans un coin de la halle dans le froid de décembre ? On peut penser que l’assistance sociale telle qu’elle était organisée à Puycasquier concernait en priorité les résidents de la commune dont la situation difficile était connue du reste de la population et des autorités. Mais il est possible également que Marc Lay, par fierté, honteux de sa condition, n’ait pas voulu se signaler ou tout simplement qu’il ait ignoré qu’existaient des moyens de l’aider.

L'affaire Palazo[modifier le code]

Extrait de « La Lanterne, journal politique quotidien » (texte accessible en ligne sous forme numérisée : www.gallica.bnf.fr 1909/09/05 (N11823, A32 vue 2/4)

« Un cadavre dans le puits. Le crime de Puycasquier –La mère et les deux fils arrêtés

Auch 3 septembre.- En janvier dernier, le nommé Georges Palazo, propriétaire à la Bordeneuve, commune de Puycasquer, disparut de son domicile. On fit des recherches pour le retrouver. Elles restèrent vaines. La famille disait que Palazo avait déjà, il y a une quinzaine d’années, quitté son domicile et qu’il pourrait avoir renouvelé sa fugue. Cependant la rumeur publique colportait d’autres bruits. Des accusations vagues étaient lancées et on pensait généralement que la femme Palazo devait en savoir long sur cette disparition. Mais il n’était pas bien aisé de surveiller tous les agissements de dernière. La ferme de Bordeneuve, située à 100 mètres de la route d’Auch, se compose actuellement d’une vingtaine d’hectares et était exploitée par les époux Palazo et leurs deux fils, ces derniers âgés de 19 et 23 ans. Elle était jadis la propriété de la famille de Belloc, et la maison d’habitation a encore l’aspect d’un vieux château. Le plus proche voisin est éloigné environ de 250 à 300 mètres. On se demandait dans la région comment tout cela finirait, quand, il y a six mois, on apprit la disparition de Georges Palazo. Les alentours furent fouillés, les deux puits sis autour de la maison également. On ne découvrit aucune trace. Les uns pensèrent que Palazo avait une seconde fois déserté l’infernal foyer ; les autres disaient ou pensaient : « Elle l’a tué ». Mais aucune preuve n’apparaissait pour étayer cette grave accusation. Mercredi un coup de théâtre s’est produit. On dépiquait à la batteuse la récolte de blé. Comme d’ habitude, vingt à vingt-cinq personnes se trouvaient sur l’aire. Vers deux heures, l’un des dépiqueursPierreise, bordier, quittant l’équipe pour un besoin privé, s’approcha d’un vieux puits entouré d’herbages et dont l’intérieur est également occupé par des plantes diverses, dont les racines se sont faufilées à travers les parois. Au même moment passait un chasseur accompagné d’un chien en quête de gibier. Tout à coup, le chien se rapprocha du puits, flairant. Les mouvements de l’animal n’échappèrent pas aux deux hommes qui s’approchèrent du puits et cherchèrent à découvrir à l’intérieur les raisons des étranges préoccupations du quadrupède. Une forte odeur ne tarda pas à les envahir et ils virent à travers les herbages, au-dessus de l’eau, flottant, un cadavre humain nu, le torse entouré d’une corde. Nul doute pour eux. Ce cadavre, c’était celui du malheureux Palazo. On avisa de suite de la lugubre découverte la gendarmerie qui se transporta sur les lieux. Après les premières constatations, la femme Palazo et ses deux fils furent invités à se rendre dans leur maison où ils furent surveillés. Le juge d’instruction et le procureur de la République arrivèrent. L’autopsie, faite immédiatement démontra que Palazo avait été assommé avant d’être précipité dans le puits. Les meurtriers avaient attaché au corps une grosse pierre pour empêcher le cadavre de remonter à la surface.

La femme Palazo et ses deux fils ont été arrêtés. »

Voir la CPA « La famille Palazo arrêtée par les gendarmes ».

Cette affaire qui fut jugée en cour d’assises à Auch, les 20 et 21 avril 1910, a été répertoriée et analysée dans le livre de Sylvain LARUE, Les grandes affaires criminelles du Gers, Editions de Borée, 2004, p. 123-125. On y apprend que Madame Palazo, après avoir nié les faits, était passée aux vœux, sur les conseils d’une compagne de cellule, dans l’espoir d’atténuer les charges retenues contre elle et ses fils. Elle a donné ainsi des détails sur l’assassinat qui s’était déroulé devant la cheminée au soir d’une journée de travail accomplie hors de la maison par Georges Palazo, trop content de fuir l’enfer domestique. L’arme du crime la plus efficace avait été la grosse pierre placée près du feu pour servir à chauffer le lit. Les témoignages furent concordants et accablants pour les trois accusés qui, au vu et au su de tous, maltraitaient le père de famille. Les avocats parvinrent cependant à obtenir, en dépit de la gravité des actes commis, un verdict assez clément : à savoir les travaux forcés à perpétuité pour la mère instigatrice du crime ; 8 ans de prison pour l’aîné et la maison de correction pour le cadet des fils.

  1. Il est possible qu’il s’agisse d’un descendant de François Alem-Rousseau (1793-1858), originaire d’Aubiet et grande figure politique républicaine gersoise : voir Courtès (Georges) dir. Le Gers, Dictionnaire biographique de l’Antiquité à nos jours, Société Archéologique du Gers, 1999, p. 19.
  2. Pandectes françaises périodiques-Recueil mensuel de jurisprudence et législation, tome 34, 1920 : texte accessible en ligne sur le site gallica.bnf.fr.- Sur les aspects de la condition de métayers, on peut consulter : Duby (G.) et Wallon (A.), Histoire de la France rurale, Seuil, 1976, t. 3, notamment p.100 et p.526-29.
  3. Le terme de « huguenots » désignait les protestants (ou « réformés ») de façon insultante, entre le XVIe et le XVIIIe siècle. C’était, semble-t-il, une déformation du mot allemand « eidgnossen » (c’est-à-dire « confédérés » qui s’appliquait aux Cantons suisses. Là se trouvait l’un des foyers de la Réforme ; surtout ces communautés s’étaient rebellées contre l’autorité de l’Empereur (du Saint Empire romain germanique) et s’étaient organisées de façon autonome et républicaine. Ce qui faisait scandale et provoquait la réprobation et la défiance à cette époque où la monarchie apparaissait comme le seul régime vraiment valable et souhaitable. Mais ce terme injurieux a fini par être revendiqué et même porté avec fierté et panache par ceux qu’il était censé humilier.
  4. Rous (Eugène) « Puycasquier, histoire locale » dans Bulletin du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, tome 3, 5e livre, septembre-octobre 1862, pp. 389-401.
  5. Voir l'étude de référence sur le thermalisme à Puycasquier: Courtès (Georges), « le XIXe siècle, âge d’or du thermalisme gersois ? » dans Bulletin de la Société Archéologique du Gers, 1er trimestre 1993, p. 83-95 dans la partie de cette étude consacrée aux « stations éphémères » pp. 84-85. Cet historien remercie Mr Castin, maire de Puycasquier, lors de la rédaction de cette étude et propriétaire du domaine d’En-Castin de lui avoir permis de visiter les lieux.- Voir également P1 Teixido « Puycasquier, station thermale ! ».