Discussion:Parnasse (poésie)

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« Tête de file » du mouvement[modifier le code]

Que Leconte de Lisle soit considéré comme « tête de file » du mouvement est un fait notoire, relevé dans la plupart des études sur le mouvement parnassien et dans les notices biographiques des anthologies. En voici un exemple, lu dans Lagarde et Michard, éd. 1960, au chapitre « LECONTE DE LISLE ET LE PARNASSE » :

  • p. 405 : « La perfection de sa poésie fait de lui la [sic] « chef de file » de la nouvelle génération : c'est autour de lui que se rassemblent les jeunes qui formeront le groupe du PARNASSE. Dans son modeste salon, la plupart des grands poètes de la fin du siècle viennent recevoir l'initiation ou la consécration. »
  • p. 418 : « C'est entre 1860 et 1866 que se constitue le groupe des poètes parnassiens. Réagissant contre le romantisme sentimental et confidentiel symbolisé par Musset, ils entourent de leur respect Th. GAUTIER, devenu le champion de l'art pour l'art et reconnaissent pour maître LECONTE DE LISLE. »

Robert Sabatier, dans son Anthologie de la poésie française (XIXe, II, p. 9), donne des précisions utiles : « Durant l'exil de Victor Hugo qui est « là-bas dans l'île » comme dit son admirateur Théodore de Banville, de nouvelles générations apparaissent qui le respectent tout en le tenant pour une sorte de divinité lointaine, un maître dont on attend les billets de satisfaction (qu'il ne ménage pas d'ailleurs). En son absence, Théophile Gautier aurait pu être le maître d'école, le meneur de jeu, mais un respect profond de la liberté d'autrui allié à un tempérament individualiste, quasi anarchiste, bien que son influence soit prépondérante, ne l'y prédisposait pas. Devenir ce guide attendu, Sainte-Beuve le suggère à Baudelaire qui n'y tient pas davantage : « Je ne suis pas fait pour diriger quoi que ce soit et j'ai un profond mépris pour les gens qui ne savent pas se diriger eux-mêmes », écrit-il. Théodore de Banville sera plus actif, mais on ne prendra pas tout à fait au sérieux l'auteur des Odes funambulesques. Il s'intéresse cependant aux jeunes, a le sens de l'amitié et des rapports humains, montre une faconde étonnante, mais ne veut imposer aucune loi. Et Leconte de Lisle ? Il répond plus à une attente, mais, à la fois orgueilleux et pudique, despotique plus que sachant s'imposer véritablement, si on l'accepte, c'est vraiment faute de mieux. Non, les poètes parnassiens n'auront pas à leur tête l'équivalent d'un Ronsard, d'un Malherbe, d'un Hugo, d'un Mallarmé, d'un André Breton, car les plus grands refusent ce rôle. »

Je propose de supprimer la mention « référence nécessaire » qui a été apposée dans l'article à ce sujet. Et, pour tenir compte du rôle réel joué par Leconte de Lisle (tel que le précise Sabatier), je propose aussi de maintenir l'expression « tête de file » plutôt que l'expression « chef de file », utilisée par Lagarde et Michard. Fabrice Dury (d) 14 novembre 2009 à 09:02 (CET)[répondre]

Simple remarque : notre ami IP a l'air de bien connaître son sujet et je crains que le L&M ne le convainque guère (à juste titre, à vrai dire). Il serait bon de reprendre cette page avec des travaux qui font référence, en premier lieu L'histoire du Parnasse de Yann Mortelette mais également ses travaux sur Heredia, la récente biographie de LdL (Fayard) et des articles universitaires. Personnellement, ce sujet m'intéresse grandement mais je n'ai hélas pas le temps d'effectuer ce travail de compilation des sources.
Bien cordialement, Remi M. (d · c). À Paris, ce 14 novembre 2009 à 10:31 (CET)[répondre]
N'importe quelle source - récente ou ancienne, scolaire ou savante, universitaire ou pas - qui traite du sujet conviendra pour confirmer un fait si bien établi et si abondamment documenté. Fabrice Dury (d) 14 novembre 2009 à 13:31 (CET)[répondre]
Bonjour, c'est moi qui ai apposé la "référence nécessaire" sur la mention de Leconte de Lisle comme chef de file du mouvement. Pour plusieurs raisons, cette étiquette me semble en effet gênante :
La plus importante est qu'elle laisse entendre que ce mouvement aurait été structuré à la manière dont le seront les mouvements d'avant-garde du XXe siècle. Or, cette conception relève, c'est aujourd'hui me semble-t-il assez largement admis, de l'illusion rétrospective (cf. par exemple Martine Bercot, introduction aux Poèmes saturniens de Paul Verlaine, Le Livre de poche, 1996.) Ce courant poétique réunit des individus qui, s'ils se rejoignent quant à ce qu'ils rejettent (une poésie sentimentaliste qui considère que la forme est secondaire ; une poésie en prise directe sur la société - "le romantisme messianique", rendu caduc par l'évolution politique après 1848) n'en est pas pour autant un groupe structuré autour d'un "maître".
En fait, les poètes de la génération de 1860 se réclament de quatre poètes de la génération précédente : Baudelaire, Banville, Leconte de Lisle, Gautier (dont la préface de Emaux et Camées constitue ce qui ressemble le plus à ce que l'on pourrait appeler un manifeste.
Je ne sais pas si, comme l'écrivait Robert Sabatier (dont l'ouvrage date un peu, comme le Lagarde et Michard cité comme source), Banville était perçu comme trop "fantaisiste" pour être considéré comme le chef de file du mouvement. C'est en tout cas à lui que s'adresse Rimbaud quand en 1870 il veut que ses poèmes soient publiés dans le Parnasse contemporain. Et c'est Banville qui écrit un Traité de la poésie française dans lequel il tente de poser les bases formelles de l'esthétique, jusque-là un peu floue, du "beau vers".
Après la fin du Second Empire, c'est surtout Catulle Mendes (avec Anatole France) qui passe pour être le "chef de file" de ce "mouvement" (ou de ce qu'il en reste), et exclue Verlaine et Mallarmé des manifestations collectives qu'ils tentent d'organiser (notamment des lectures publiques collectives.)
Sur le plan de l'esthétique poétique, Leconte de Lisle a quelques principes assez précis sur ce que doit être la mission de la poésie : il est partisan d'une poésie savante qui se présentait comme pouvant participer au développement de la philologie, de l'archéologie, de la mythologie comparée. Ce n'est pas du tout la conception que pratiquent et défendent un Sully Prudhomme, un Banville, un Verlaine.
Il ne s'agit pas de nier l'importance de Leconte de Lisle, dont l'influence est perceptible dans le "Prologue" des Poèmes saturniens de Verlaine ou dans le "Soleil et chair" de Rimbaud. Il me semble toutefois que présenter Leconte de Lisle comme chef du mouvement donne une image faussée à la fois de l'influence qu'il y eut et de la nature de ce mouvement.
Je n'ai malheureusement pas lu les ouvrages de Yann Mortelette. Je me suis largement appuyé pour rédiger cette réponse sur l'article "Parnasse" rédigé par Claude Millet pour l'ouvrage dirigé par Michel Jarrety, La Poésie française du Moyen-Âge au XXe siècle, PUF, Quadrige, 2007. Je ne pense pas que les propos de Mme Millet relèvent d'une conception marginale de ce que fut le Parnasse, mais bien plutôt qu'ils montrent que ce mouvement est aujourd'hui perçu d'une manière bien différente de celle qu'en avait la tradition critique il y a quelques décennies.
cordialement, --Antonyme (d) 15 novembre 2009 à 13:06 (CET)[répondre]
L'expression « considéré comme la tête de file du mouvement » me parait bien rendre compte de la situation, y compris dans le contexte où les parnassiens ne formaient - c'est vrai - ni un groupe aux idées homogènes, ni un groupe structuré, ni un groupe constant, etc. Puisque l'excellente Histoire du Parnasse d'Yann Mortelette semble mieux accréditée que L&M ou Sabatier (!), j'en ai repris la lecture. En voici quelques extraits qui contribuent à donner une idée de la nature de l'autorité qu'exerça Leconte de Lisle sur les poètes de son époque. Je me limite au seul chapitre premier (donc à la période 1862-1865), La constitution du Parnasse. Stratégie de groupe et normalisation esthétique, et je marque en gras les expressions significatives dans le débat  :
  • 1862, le recueil Poésies barbares vient de sortir. [YM, p. 30] : « Pour les jeunes poètes, eux aussi méconnus et « encore dans la période de la lutte », Leconte de Lisle devient un modèle. » [YM, p. 38] : « La publication révèle Leconte de Lisle comme un maître autour duquel se réunir. Le poète n'est pas inconnu de la jeune génération. » [YM, p. 39] : « La publication suscite l'intérêt de la nouvelle génération pour Leconte de Lisle. Le succès du recueil est restreint, mais certains comptes rendus le signalent à l'attention des jeunes poètes... Leconte de Lisle commence à collaborer aux revues des jeunes poètes.... Leconte de Lisle prend conscience de l'intérêt que les jeunes poètes lui vouent et décide d'en tirer parti. »
  • 1863. [YM, p. 39] : « À partir de 1863, il les accueille dans son salon, parmi ses amis. À leurs yeux, il représente le maître qu'ils attendaient. » [YM, p. 41] : « Le salon de Leconte de Lisle s'ouvre à la nouvelle génération en plusieurs étapes [...] d'abord Heredia, ..., Sully Prud'homme, ... des Essarts,... Catulle Mendès, ... » [YM, p. 42] : « ...Coppée, Villiers,... Glatigny, Mérat, Valade,...Jules Andrieu, Verlaine, Ricard, Lafenestre, André Lemoyne,  »
  • 1866. [YM, p. 43] : « Ce que nous devons tous à Leconte de Lisle pour la conscience d'expression, la fierté des vers et [...] la noblesse de la pensée est incalculable, écrit Sully Prudhomme à Coppée le 2 décembre 1866. La doctrine et la pratique de Leconte de Lisle assurent la cohésion théorique des jeunes poètes. Elles influencent fortement [...] des poètes comme Verlaine ou Villiers. Leconte de Lisle utilise son rôle directeur pour consolider sa propre réputation. À propos de Mendès, Calmettes écrit : « Dans le contrat d'appui qui dès le début de leurs relations l'unit à Leconte de Lisle, ce qui devait être un honneur pour l'un pouvait devenir un avantage pour l'autre. » Il ajoute que les fidèles de Leconte de Lisle « contribuèrent de toute la vigueur de leur jeunesse à l'élever sur le pavois des maîtres ». »
  • 1864. [YM, p. 45] : « Les conseils de Leconte de Lisle encouragent les débutants à persévérer dans la voie de l'art pur : son influence marque presque tous les recueils de cette époque. »
  • 1865. [YM, p. 54] : « Toutefois, Leconte de Lisle est conscient de la nécessité de mettre en valeur le mouvement qui s'est créé autour de lui. L'idée de lectures publiques de poèmes se fait jour, sur le modèle des lectures de poèmes qui ont lieu dans le cadre privé du salon de Leconte de Lisle. » « Les principaux arguments que Mendès utilise pour convaincre Baudelaire sont la supervision du projet par Leconte de Lisle »
Fabrice Dury (d) 16 novembre 2009 à 01:00 (CET)[répondre]
En complément, cette citation : « …Cette conception de la poésie, J.-M. de Heredia l’avait reçue d’un autre, et il ne se faisait pas faute d’en convenir. Leconte de Lisle a toujours été pour lui le maître, dans le sens complet et précis du mot, comme étaient les maîtres d’autrefois auprès de qui l’apprenti docile allait apprendre les traditions de l’art et les secrets du métier. Il lui a dédié les Trophées et n’a manqué aucune occasion de lui témoigner sa reconnaissance. Ce dont il lui savait le plus de gré c’était d’avoir été pour ceux qui l’approchaient une sorte de professeur de poésie. » (René Doumic, José-Maria de Heredia, rubrique « Revue littéraire », Revue des Deux Mondes, 15 octobre 1905, p. 924-935 ; vérification terminée le 17 janvier 2016.

Articles portant sur le même sujet. Fusionner sous le premier titre, conforme aux conventions. Bibi Saint-Pol (sprechen) 29 janvier 2010 à 18:46 (CET)[répondre]

Fait.--Nouill (d) 31 janvier 2010 à 11:10 (CET)[répondre]

l'art pour l'art[modifier le code]

Résolu.

L'expression l'art pour l'art qui est redirigée ici, n'est pas sourcée mais simplement attribuée à partir d'une citation dans laquelle l'expression ne figure pas. Je propose donc la suppression du chapitre correspondant. L'expression, dans son usage courant, est avant tout dépréciatif. Pascal (d) 13 mai 2012 à 12:04 (CEST)[répondre]

Bonjour Pascal. Il n'y a en effet qu'une citation et pas de sources, je vais tacher d'en trouver.
Pour ce qui est de l'aspect dépréciatif, je ne crois pas que nous ayons à nous en méler. --Hoshimoriyo (discuter) 26 mars 2015 à 16:47 (CET)[répondre]
Sourcé, --Hoshimoriyo (discuter) 4 avril 2015 à 08:47 (CEST)[répondre]

Contestation de modification[modifier le code]

Enlisé.

Bonjour 83.141.166.50, il semble que vos modifications [1] ne soient pas justes :

La sauce Parnasse est une sauce piquante du Bresil

Si vous avez une source à nous apporter, nous serions ravi de l'étudier ensemble. --Hoshimoriyo (discuter) 26 mars 2015 à 16:43 (CET)[répondre]

Réorganisation[modifier le code]

Bonjour, l'article a été réorganisé avec les informations déjà présentes et quelques illustrations ajoutées. Je ne saurais prétendre aller beaucoup plus loin et ajouter des informations. Si vous aviez une quelconque remarque sur les modifications déjà faites, n'hésitez à m'en notifier. Désolé pour les nombreux diffs de l'historique, je comprend que ça fasse désordre. Cordialement, --Hoshimoriyo (discuter) 9 avril 2015 à 12:28 (CEST)[répondre]

parnasse comme nom commun[modifier le code]

Bonjour, la section Parnasse_(poésie)#Orgigine du nom mentionne l'utilisation du nom commun parnasse comme synonyme de la poésie, à partir de la mythologie grecque. Je l'ai donc mentionné dans le RI : voir le diff. Cependant, bien que commun, son usage me semble cependant désuet. Est-ce donc pertinent d'en faire mention en RI, ou alors faudrait-il préciser le caractère désuet mais dans ce cas c'est pour le moment assez subjectif. Si vous aviez un changement quelconque à y apporter, je serais curieux de connaitre l'usage en la matière. Cordialement, --Hoshimoriyo (discuter) 9 avril 2015 à 12:40 (CEST)[répondre]

Boite utilisateur "parnassien"[modifier le code]

Bonjour, si quelque wikipédien souhaitait afficher son intérêt pour ce mouvement littéraire, une boîte utilisateur a été créée : Utilisateur parnassien.
Elle peut s'ajouter sur une page utilisateur avec le code {{Utilisateur parnassien}}.
Cordialement, --Hoshimoriyo (discuter) 4 décembre 2018 à 16:47 (CET)[répondre]