Dinocampus coccinellae
Dinocampus coccinellae est une guêpe de la famille des braconides. C’est un parasitoïde de Coccinellidae, en particulier de la coccinelle maculée. Lors de la pupaison, qui se produit à l’extérieur de la coccinelle, la larve manipule son hôte pour que celui-ci la protège[1]. Cette relation parasitique est majoritairement mortelle, mais environ 25 % des coccinelles récupèrent malgré tout après l’éclosion et le départ du parasitoïde.
Synonymes
[modifier | modifier le code]- Ichneumon coccinellae
- Bracon terminatus
- Perilitus terminatus
- Dinocampus terminatus
- Euphorus sculptus
- Perilitus americanus
Écologie
[modifier | modifier le code]La majorité des Dinocampus coccinellae sont des femelles et sont le fruit de la reproduction parthénogénique mais on retrouve quelquefois des mâles, qui sont plus minces et plus sombres[2],[3].
Cycle de vie
[modifier | modifier le code]D’abord la femelle recherche une coccinelle adulte, préférablement une femelle. Il arrive quelquefois qu’elle parasite un mâle ou encore une larve[2],[4]. La femelle parasitoïde s’approche de son hôte et pénètre son exosquelette à l’aide de son ovipositeur modifié.
Elle déposera son œuf à l’intérieur de la coccinelle et l’éclosion se produira après 5 à 7 jours. La larve, qui possède de grandes mandibules, s’alimentera d’abord des œufs de la coccinelle. Par la suite, elle dévorera les corps gras ou les gonades de celle-ci[5].
Le développement larvaire prend de 18 à 27 jours et lors de cette étape, la larve passera par quatre stades larvaires. Pendant ce temps, la coccinelle parasitée continue à s’alimenter jusqu’à l’émergence de la larve. Quand est venu le moment de se chrysalider, la larve paralyse son hôte et émerge de celui-ci. Il tissera alors un cocon entre les pattes de la coccinelle vivante. La coloration vive ou contrastante de l’hôte envoie un message d’avertissement (aposématisme) au prédateur et le cocon en bénéficie[1].
Le comportement de la coccinelle parasitée est comparée à un zombie par de nombreux écrivains[6],[7],[8]. Après 6 à 9 jours, la guêpe émerge de son cocon[5]. Étonnamment, 25 % des coccinelles réussissent à sortir de leur paralysie après l’émergence du cocon. L’effet paralysant pourrait être le résultat d’un virus à ARN[9],[10]proche du virus de la poliomyélite, baptisé DcPV pour Dinocampus coccinellae paralysis virus (en)[11].
Importance économique
[modifier | modifier le code]La coccinelle est un insecte bénéfique en agriculture et peut consommer jusqu'à 5 500 pucerons dans une année. Les parasites de coccinelle représentent donc une menace potentielle pour l’agriculture[5]. En Grande-Bretagne, dans les années 90, le pourcentage de parasitisme de D. coccinellae sur la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) est passé de 20 à 70 %, menaçant d’avoir un grave impact économique sur les agriculteurs britanniques[12].
Références
[modifier | modifier le code]- Fanny Maure, Jacques Brodeur, Nicolas Ponlet, Josée Doyon, Annabelle Firlej, Éric Elguero et Frédéric Thomas, « The cost of a bodyguard », Biology Letters (en), (PMID 21697162, DOI 10.1098/rsbl.2011.0415)
- (en) Davis Dexter S., Sarah L. Stewart, Andrea Manica et Michael E. N. Majerus, « Adaptive preferential selection of female coccinellid hosts by the parasitoid wasp Dinocampus coccinellae (Hymenoptera: Braconidæ) », le Journal européen d'entomologie (en), vol. 103, no 1, , p. 41–45 (DOI 10.14411/eje.2006.006).
- (en) Irene E. Geoghegan, M. O. Tamsin et Michael E. N. Majerus, « A record of a rare male of the parthenogenetic parasitoid Dinocampus coccinellae (Schrank) (Hymenoptera: Braconidæ) », The Entomologist’s Record and Journal of Variation, vol. 110, nos 5–6, , p. 171–172.
- (en) Scott Richard Shaw, « A new Mexican genus and species of Dinocampini with serrate antennae (Hymenoptera; Braconidae; Euphorinae) », Psyche, vol. 95, nos 3–4, , p. 289–298 (DOI 10.1155/1988/98545).
- (en) Anne Bruce, « Parasitoid wasp threatens Scottish Seven Spot ladybird », sur Journal of Microscopy (en) (consulté le ).
- (en) « Ladybird made into ‘zombie’ bodyguard by parasitic wasp » [« Une coccinelle “zombifiée” en garde du corps par une guêpe parasitoïde »], BBC News, (consulté le ).
- (en) Deborah Braconnier, « A real-life zombie story in the life of bugs », sur www.phys.org, Phys.org (consulté le ).
- (en) Stephanie Pappas, « The case of the wasp and the zombie ladybug », MSNBC, (consulté le ).
- (en) N. M. Dheilly, F. Maure, M. Ravallec et al., « Who is the puppet master? Replication of a parasitic wasp-associated virus correlates with host behaviour manipulation », Proceedings of the Royal Society B, (DOI 10.1098/rspb.2014.2773, lire en ligne, consulté le ).
- (en) Nicholas Weiler, « Wasp virus turns ladybugs into zombie babysitters », Science, (DOI 10.1126/science.aaa7844, lire en ligne, consulté le ).
- Pierre Déom, « L'affaire de la coccinelle zombie », La hulotte, no 110, , p. 25 (www.lahulotte.fr)
- (en) Steve Connor, « Ladybirds being wiped out by parasitic wasps », The Independent, .
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Fauna Europaea : Dinocampus coccinellae (Schrank, 1802) (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Dinocampus coccinellae (Schrank, 1802).
- Photos de Dinocampus coccinellae.