Curio rowleyanus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Senecio rowleyanus

Curio rowleyanus précédemment dénommé Senecio rowleyanus, syn. Kleinia rowleyana (le fil de perles ou collier de perles) est une espèce de plante à fleurs vivace et succulente, à tiges rampante, de la famille des Asteraceae.

Ses feuilles présentent une particularité très rare : elles sont en forme de boules, ayant l'apparence d'un pois.

La plante en pot (suspension).
Effet rideau.
Détail de tiges tombantes.
Fleurs.
Détail de la fleur.

Étymologie et dénomination[modifier | modifier le code]

Son nom d’espèce (rowleyanus) est un hommage au botaniste anglais Gordon Douglas Rowley, spécialisé dans les cactacées et succulentes.

  • S. rowleyanus tire son nom commun (collier de perles) de ses feuilles spécialisées, sphériques.
  • "Chaîne de perles" et plusieurs autres noms communs sont partagés avec Senecio herreianus (une plante de la même famille qui a, elle, des feuilles en forme de larme, et non sphériques).

Origine géographique[modifier | modifier le code]

Cette espèce provient des régions les plus sèches du Sud-Ouest de l'Afrique.

Habitat et écologie[modifier | modifier le code]

C'est une espèces de milieux où la sécheresse peut persister plusieurs mois.

Dans son environnement naturel, ses tiges s’étendent sur le sol, et s'enracinent là où elles le touchent, en forment des tapis plus ou moins denses.

Elle évite généralement la lumière solaire directe, en poussant à l'ombre d'autres plantes et rochers.

Description[modifier | modifier le code]

  • Feuilles : elles ont la taille et la forme de petits pois d'environ 1⁄4 pouce, soit 0,5 à 1 cm de diamètre et elles présentent une petite pointe sur le point distal de chaque feuille ainsi qu’une fine bande verte foncée sur le côté (dite « fenêtre », voir ci-dessous). Leur forme de perle est une adaptation aux environnements arides : les feuilles stockent de l’eau tout en exposant une surface par volume minimale à l'air sec du désert, ce qui réduit fortement la perte d'eau due à l'évaporation (par rapport aux feuilles aplaties dorso-ventralement typiques de la plupart des angiospermes)[1].
  • Tiges : rampantes, elles peuvent atteindre (60–90 cm, soit 2–3 pieds de long).
  • Floraison : le capitule (lui-même formé de nombreuses fleurs ou fleurons comme chez toutes les astéracées), regroupe de petites fleurs blanches en grappes d'environ 1⁄2 pouce, soit 1 à 1,5 cm de diamètre, d’où émergent des étamines colorées ; les fleurs sont en forme de trompette et perdurent environ un mois (avec une odeur de cannelle et d'autres épices selon certains).

Adaptations[modifier | modifier le code]

La forme sphérique des feuilles, très inhabituelle, réduit la zone disponible pour l'absorption de la lumière, probablement pour permettre à la plante de ne pas trop photosynthétiser (la photosynthèse consomme de l’eau).
Une autre adaptation aider à compenser cette réduction de l'interception de la lumière : une étroite bande de tissu translucide en forme de croissant sur le côté adaxial de la feuille sphérique. Ce tissu spécialisé est connu sous le nom de "fenêtre épidermique », qui permet à la lumière de pénétrer et d'irradier l'intérieur de la feuille, augmentant ainsi efficacement la zone de tissu foliaire disponible pour la photosynthèse[2],[3].

Ces adaptations sont un trait partagé avec Senecio radicans, une proche parente de Senecio rowleyanus. Et une morphologie assez similaire est observée chez d’autres genres et espèces botaniques (Fenestraria ; Haworthia cooperi, ainsi que chez Frithia pulchra, qui poussent sous terre et n'exposent leurs extrémités foliaires que pour absorber le rayonnement lumineux).

Mise en culture[modifier | modifier le code]

Senecio rowleyanus est couramment cultivé et commercialisée comme plante ornementale, souvent comme plante suspendue avec les feuilles tombant en cascade autour du pot.
Elle peut être cultivée en intérieur ou à l'extérieur (tant que la température dépasse zéro degré)

Comme la plupart des plantes succulentes, il lui faut quelques heures de soleil direct, mais nécessite peu d’entretien (rares arrosages, environ une fois par mois), et elle n'est pas affecté par l’humidité à condition que son substrat soit bien drainé

Culture in vitro[modifier | modifier le code]

Elle a été mise au point en Chine (« Heilingjiang Forestry Research Institute » de Harbin) vers 2005[4], améliorée en 2009[5].

Bouturage[modifier | modifier le code]

Il se fait facilement, en coupant (ou pinçant) 10 cm (4 pouces) de tige saine et en les recouvrant légèrement de terreau humide. Les racines se développent sur la tige au niveau des attaches des feuilles.

Toxicité, écotoxicité[modifier | modifier le code]

La végétation de S. rowleyanus présente une certaine toxicité. Elle ne doit pas être consommée.

Pour l'Humain, Senecio rowleyanus est classé dans les classes de toxicité 2 et 4 par l'Université de Californie à Davis.

  • La classe 2 est définie par une toxicité mineure (L’ingestion de Senecio rowleyanus provoque des vomissements ou diarrhées).
  • la classe 4 désigne des produits causant une dermatite de contact (la sève provoque une irritation de la peau voire des éruptions cutanées.

Consommée par des animaux, cette plante peut provoquer des vomissements, des diarrhées, l’émission de bave, une irritation cutanée et une léthargie[6].

Huile essentielle, biochimie[modifier | modifier le code]

L’huile essentielle de cette plante a été étudiée.

Une étude (de 2018) y a identifié 25 composants représentant (99,95% de la composition d’huile essentielle), dont des alcools sesquiterpéniques de type guiane (composants dominants) ; le spathulénol (22,9%), le germacrène B (12,4%), le myrcène (12,8%) et le viridiflorol (11%) étaient les composants prédominants.

Galerie d'images[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charles Hillson, « Leaf Development in Senecio rowleyanus (Compositae) », American Journal of Botany, vol. 66, no 1,‎ , p. 59–63 (DOI 10.2307/2442625)
  2. R.B. Kaul, « Light Transmission in Window-leaved Plants », Can. J. Bot., vol. 58,‎ , p. 1591–1600
  3. Egbert, K. J., & Martin, C. E. (1999). « The influence of leaf" windows" on Crassulacean acid metabolism in the South African succulent Senecio rowleyanus (Asteraceae) ». Photosynthetica, 36(1-2), 139-147.(résumé)
  4. (en) Jing L, Hui B & Yan C (2008) « A Study on the Tissue Culture Technique in Senecio rowleyanus Jacobsen ». Forest By-Product and Speciality in China, (2), 4 (résumé)
  5. Teng Y (2009) « Optimizing the Senecio Rowleyanus H-Jacobsen Tissue Culture by Applying Aseptic Techniques and Gas Mixture ». In « In vitro cellular & Deeopmental Biology-Animal» (Vol. 45, pp. S59-S59). 233 Spring ST, New-York, NY 10013 USA: Springer, Maeq
  6. « Safe and Poisonous Garden Plants », sur ucanr.edu, University of California, Davis (consulté le )
  7. El Hawary S, Galal A, Yousif M & Kirollos F (2008) GC-MS and bioactivity of the essential oil of Senecio rowleyanus Jacobs. Pharmacognosy magazine, 4(16), 273 |URL:http://search.proquest.com/openview/bce0314191342a306ca5da05a8681f97/1?pq-origsite=gscholar&cbl=226461
  8. Bagci E & Kilic O (2012) « Chemical composition of essential oil of Senecio vernalis Waldst. Et Kit.(Asteraceae) from Turkey ». Journal of Essential oil Bearing Plants, 15(3), 399-404 (résumé).
  9. Mishra, D., Bisht, G., Mazumdar, P. M., & Sah, S. P. (2010). « Chemical composition and analgesic activity of Senecio rufinervis essential oil ». Pharmaceutical biology, 48(11), 1297-1301.
  10. Kahriman N, Tosun G, Terzioglu S, Karaoglu S.A & Yayli N (2011) « Chemical composition and antimicrobial activity of the essential oils from the flower, leaf, and stem of Senecio pandurifolius ». Records of Natural Products, 5(2), 82.
  11. Mohammadhosseini M, Pazoki A, Zamani H.A, AkhlaghicH & Nekoei M (2010) « Chemical composition of the essential oil from aerial parts of Senicio gallicus Chaix growing wild in Iran ». Journal of Essential Oil Bearing Plants, 13(6), 704-709.
  12. Chibani S, Gherboudj W, Kabouche A, Touzani R, Aburjai T & Kabouche Z (2013) « GC-MS analysis of Senecio giganteus Desf. from Algeria ». Journal of Essential Oil Bearing Plants, 16(1), 123-125
  • (en) 2-link, « Senecios » (consulté le )
  • (en) Philip Perl, Cacti and Succulents, Alexandria, Virginia, Time-Life Books, , 124–125 (lire en ligne Inscription nécessaire)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cristescu I.M, Anton D & Simeanu C.G (2009) The study of foliar epidermis at species of succulents flowery plants belonging to the Senecio genre (Fam. Asteraceae). Journal of Horticulture, Forestry and Biotechnology, 13, 244-248 (résumé).
  • Egbert K.J & Martin C.E (1999) « The influence of leaf" windows" on Crassulacean acid metabolism in the South African succulent Senecio rowleyanus (Asteraceae) ». Photosynthetica, 36(1-2), 139-147.(résumé)
  • Hillson C.J (1979) « Leaf development in Senecio rowleyanus (Compositae) ». American Journal of Botany, 66(1), 59-63 (résumé)
  • Jacobsen, H. (1968) « String-of-beads Sencecio rowleyanus Jacobs nov. spec. » The National Cactus and Succulent Journal, 23(2), 30-31.
  • Kleiner E (1977) « Senecio rowleyanus Jacobsen ». Kakteen und andere Sukkulenten.
  • Ozerova L.V & Timonin A.C (2009) « On the evidence of subunifacial and unifacial leaves: Developmental studies in leaf-succulent Senecio L. species (Asteraceae) ». Wulfenia, 16, 61-77.
  • Smith G.F, Walker C & Condy G (1999) « Senecio rowleyanus ». Flowering Plants of Africa, 56, 116-120.

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :