Cuir de poisson

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Cuir de poisson
Boîte en galuchat.

Le cuir de poisson est une matière obtenue en traitant la peau de différents poissons.

Histoire[modifier | modifier le code]

La production et l'usage du cuir de poisson ont été identifiés chez plusieurs peuples vivant sur des littoraux ou au bord de rivières au XIXe siècle, notamment les Aïnous au Japon, les Nlaka'pamux en Colombie-Britannique, les Hezhen (ou Nanaïs) en Sibérie[1],[2]. Ces pratiques sont abandonnées avec la diffusion de matières industrielles et du caoutchouc[1].

En Europe, les premières mentions avérées de ce travail datent du xvie siècle mais la pratique était sûrement bien plus ancienne : un manteau en peau de saumon joue un rôle symbolique dans un récit traditionnel (mythique) irlandais[3]. En France, où du cuir de requin était produit aux xviiie et xixe siècles, il a pris le nom de galuchat, du nom de Jean-Claude Galluchat, un maître gainier de la marquise de Pompadour[4].

En 1994, la première tannerie moderne de poissons ouvre en Islande[5]. Au début du XXIe siècle, la coutume est reprise par des descendants des peuples autochtones canadiens et par le secteur de la mode, en quête de matières de substitution aux peaux de reptiles soumises à surveillance[1]. Représentant moins de 1 % du marché mondial du cuir, sa production est encouragée par la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour valoriser ce co-produit de la pêche[5].

Production[modifier | modifier le code]

Plusieurs poissons peuvent être utilisés pour produire du cuir du poisson, parmi lesquels le saumon[6], la perche[1], la truite, le bar[7], l'esturgeon[2] ainsi que diverses espèces de requins et raies. La peau de poisson est aujourd'hui souvent considérée comme un déchet et non valorisée[1],[5].

Après que les écailles et la chair ont été retirées de la peau, différents tannins peuvent être employés, comme des écorces[7] ou du café[1]. La peau est ensuite assouplie à l'huile durant plusieurs heures puis frottée contre une surface abrasive[1]. Le processus complet dure un mois environ[8].

Usages[modifier | modifier le code]

Le cuir de poisson peut être utilisé pour fabriquer des vêtements résistants à l'eau, par exemple des bottes, des manteaux ou des gants[1]. Il peut aussi être utilisé pour de la maroquinerie : sacs, bijoux ou portefeuilles par exemple[7]. Selon certains producteurs, il est bien plus résistant que le cuir de bovin du fait d'une structure en fibres croisées[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Chloe Williams, « Le cuir de poisson, un art retrouvé », Courrier International, no 1543,‎ , traduction d'un article paru dans Hakai Magazine le .
  2. a et b (en) Janet Duignan, « Fish-Skin Leather Artisan Brings Siberian Tradition to Dordogne », sur francerevisited.com, (consulté le ).
  3. Philippe Jouët, Dictionnaire de la mythologie et de la religion celtiques, deuxième édition revue et augmentée, Fouesnant, Yoran (maison d'édition), , 1056 p., p. 442
  4. Jean Perfettini, Le Galuchat, éditions Vial, , 70 p. (EAN 9782851012043).
  5. a b c et d (en) Beth Timmins, « Meet the fish leather pioneers », BBC News, (consulté le ).
  6. « Du cuir avec des peaux de saumon ! », sur brut.media, (consulté le ).
  7. a b et c caroline, « Le cuir de poisson : du déchet au produit de luxe », sur greenybirddress.fr, (consulté le ).
  8. « Fish leather », sur leather-dictionary.com (consulté le ).