Crookesite

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Crookesite
Catégorie II : sulfures et sulfosels[1]
Image illustrative de l’article Crookesite
Agrégats et croûtes de cristaux métalliques de crookesite extrêmement rare, séléniure de cuivre-thallium-argent.
Général
Symbole IMA Crk
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Cu7(Tl, Ag)Se4
Identification
Couleur gris plomb
Système cristallin tétragonal - disphénoïdal
Classe cristalline et groupe d'espace 4/m, 4 ou 4

I4/m, I4 ou I4.

Clivage distinct/bon, deux à angle droit
Habitus Taches disséminées et en veinules.

Disséminé – Se présente sous forme de petites particules distinctes dispersées dans la matrice.

Échelle de Mohs 2,5 - 3. VHN100 = 92 - 123 kg/mm2 - Vickers
Éclat métallique
Propriétés optiques
Pouvoir rotatoire faible mais distinct dans les tons brunâtres
Transparence opaque
Propriétés chimiques
Densité 6,90 g/cm3 (mesurée), 7,443 g/cm3 (calculée)

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La crookesite ou crookésite est un minéral séléniure de formule chimique Cu7(Tl,Ag)Se4, composé de cuivre et de sélénium avec de façon variable du thallium ou l'argent[2]. Sa localité type est la mine Skrikerum, dans la commune de Valdemarsvik, Östergötland en Suède[3].

Propriétés[modifier | modifier le code]

L'IMA lui attribue le symbole Crk et la formule Cu7(Tl,Ag)Se4 supplantant une ancienne version qu'est (Cu,Tl,Ag)2Se[4]. Elle s'est formée par précipitation de fluides hydrothermaux, et contient en masse : 16,3 % de Tl, 47,3 % de Cu, 2,9 % d'Ag, et 33,6 % de Se[5].

La crookesite est un minéral métallique opaque, de couleur gris bleuâtre à brun rose, cristallisant dans le système cristallin tétragonal[6], ayant une dureté de 2,5 à 3 sur l'échelle de Mohs et une densité de 6,9.

La crookesite est associée dans ses gisements à l'umangite, l'eucaïrite, la klockmannite, la clausthalite, la sabatiérite, la linnaéite-Se, la calcite et le quartz[5].

Nom et découverte[modifier | modifier le code]

Elle a été découverte en 1866 à Skrikerum, en Suède et son nom rend hommage à Sir William Crookes (1832-1919), le chimiste et physicien découvreur de l'élément thallium[7].

Environnement et gisements[modifier | modifier le code]

Le mode paragénétique de la crookesite indique un processus proche de la surface du sol, par altération aqueuse subaérienne par des fluides non sensibles à la réaction d'oxydoréduction, et par des minéraux déposés par des fluides hydrothermaux riches en métaux.

Les environnements de la crookesite sont de dépôts hydrothermaux.

La base de données Mindat.org recense en 2023 15 gisements dans le monde[4]. La mine Skrikerum en est le seul en Suède. La majorité se trouve en Europe, dont le filon d'uranium de Chaméane[8] dans le Puy-de-Dôme, en France.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) Rolf A. Berger et Robert J. Sobott, « Characterization of TlCu7S4, a crookesite analogue », Monatshefte für Chemie / Chemical Monthly, vol. 118, no 8,‎ , p. 967–972 (ISSN 1434-4475, DOI 10.1007/BF00815324, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Crookesite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. a et b (en) « Crookesite », sur Mindat.org (consulté le )
  5. a et b (en) « Crookesite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  6. (en) Rolf A. Berger, « Crookesite and sabatierite in a new light – A crystallographer's comment », Zeitschrift für Kristallographie, vol. 181, nos 1-4,‎ , p. 241–249 (ISSN 0044-2968, DOI 10.1524/zkri.1987.181.1-4.241, lire en ligne [PDF], consulté le )
  7. Adolf Erik Nordenskiöld, « Sur les minéraux sélénifères et thallifères de Skrikerum », Bulletin Mensuel de la Société Chimique de Paris, no 7,‎ , p. 409-414.
  8. Henri Agrinier, Jacques Geffroy, J. Lissillour et R. Pouget, « Nouvelles données sur l'eskebornite, à partir d'échantillons de Chaméane (Puy-de-Dôme) », Compte-rendu de l'Académie des Sciences de Paris, d, vol. 265, no 3,‎ , p. 653-654