Camilo Mortágua

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Camilo Mortágua
Illustration.
Camilo Mortágua, en 1975
Fonctions
Homme politique
Biographie
Date de naissance (90 ans)
Lieu de naissance Oliveira de Azeméis
Nationalité Portugal
Parti politique Bloco de Esquerda

Camilo Tavares Mortágua[1], né à Oliveira de Azeméis le 29 janvier 1934, est un antifasciste portugais qui a lutté contre la dictature de l'Estado Novo après avoir milité dans la Ligue d'unité et d'action révolutionnaire. En juin 2005, il a reçu le grade de grand officier de l'ordre de la Liberté de la République portugaise[2].

Il est le père des députées Joana Mortágua et Mariana Mortágua[3], membres de l'Assemblée de la République portugaise.

Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Camilo Mortágua naît à Oliveira de Azeméis le 29 janvier 1934[4]. À l'âge de 12 ans, il s'installe avec ses parents et ses deux sœurs à Lisbonne. En 1951, il émigre au Venezuela[5].

Prise du paquebot Santa Maria[modifier | modifier le code]

Camilo Mortágua a participé à l'une des opérations les plus célèbres contre la dictature de l'Estado Novo: « Operação Dulcineia », inspirée par le général Humberto Delgado[4], et qui débuta à l'aube du 22 janvier 1961 sous le commandement du capitaine Henrique Galvão. Orchestrée par le Directoire révolutionnaire de libération ibérique, elle a consisté à prendre possession du paquebot Santa Maria qui comportait plus de 300 membres d'équipage et transportait 600 touristes en route vers Miami. Lors de cette opération, un jeune officier de l'équipage dont la femme était enceinte a été tué par arme à feu.

Déroutement d'un avion de la TAP[modifier | modifier le code]

Le 10 novembre 1961, avec Palma Inácio et d'autres collaborateurs, il détourne sous la menace d'une arme un avion de la TAP qui effectuait le vol Casablanca - Lisbonne, dans le simple objectif de survoler Lisbonne et d'autres villes portugaises à basse altitude afin de lancer des milliers de tracts subversifs[4],[6]. Plus de 100 000 tracts ont ainsi été largués sur les villes de Lisbonne, Setúbal, Barreiro, Beja et Faro.

Braquage de la Banque du Portugal[modifier | modifier le code]

Le 17 mai 1967[7], Camilo Mortágua, Palma Inácio, António Barracosa et Luís Benvindo cambriolent la succursale Banco de Portugal à Figueira da Foz[8] dans le but de financer des actions contre le régime dirigé par António de Oliveira Salazar. Cette action est à l'origine de la fondation, le mois suivant, de la Ligue d'unité et d'action révolutionnaire comme l'a reconnu Emídio Guerreiro, l'un de ses fondateurs[4].

Camilo Mortágua en 2021

Occupation du domaine de Torre Bela[modifier | modifier le code]

Lors du renversement du régime salazariste à la suite de la révolution des Œillets, Camilo Mortágua a participé à l'occupation du domaine de Torre Bela en avril 1975, la plus grande superficie de terres agricoles clôturée du Portugal (1700 hectares), propriété du Duc de Lafões. L'événement est reconstitué dans le film Torre Bela réalisé par Thomas Harlan, fils du cinéaste Veit Harlan, dans lequel apparaissent des personnalités telles que le chanteur José Afonso[4].

Grand officier de l'ordre de la Liberté[modifier | modifier le code]

Le président de la République Jorge Sampaio a décerné la décoration de grand officier de l'ordre de la Liberté à Camilo Mortágua le 10 juin 2005.

Actuellement[modifier | modifier le code]

Camilo Mortágua réside à Alvito, dans l'Alentejo, où il participe à des projets de développement local[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (pt) « PROCESSO DE QUERELA HENRIQUE CARLOS MALTA GALVÃO E OUTROS »
  2. (pt) « Cidadãos Nacionais Agraciados com Ordens Portuguesas », Presidência da República Portuguesa (consulté le )
  3. (pt) « Camilo Mortágua terrorista? », El País, (consulté le )
  4. a b c d e et f (pt) « Isto é um assalto – Filha de Camilo Mortágua no Parlamento », O Diabo, (consulté le )
  5. (pt) « El hombre que tomó un trasatlántico, secuestró un avión y atracó un banco sin pegar un tiro », El País, (consulté le )
  6. (pt) « Camilo Mortágua Entrevistado Pelo El Pais », O Observador, (consulté le )
  7. (pt) « Novo livro faz revelações sobre assalto à Figueira », Jornal Expresso (consulté le )
  8. (pt) « Faz 50 Anos que Camilo Mortágua Assaltou um Banco Na Figueira da Foz », (consulté le )