Callichlamys latifolia

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Callichlamys

Calliclamys latifolia, unique représentant du genre Callichlamys, est une espèce de lianes de la famille des Bignoniaceae, originaire des régions tropicales du Mexique jusqu'au Brésil.

Description[modifier | modifier le code]

Touffe de poils dendroides trouvés sur la face inférieure des feuilles, feuilles et corolles larges, ainsi que les capsules; et une écorce lisse de couleur grise[1],[2].

Calliclamys se présente sous forme de lianes grimpantes; tiges avec 4 canaux de phloème en coupe transversale; rameaux cylindriques, glabres, couverts de lenticelles, à crête interpétiolaire discontinue. Feuilles à deux ou trois folioles, foliole terminale souvent remplacée par une simple vrille ; folioles coriaces (env. 30 × 20 cm), avec des glandes peu réparties sur le limbe. Inflorescence, racème axillaire ou terminal, en grappe. Calice en forme de spathe, 2-6 cm de long x 1-4 cm de large, épais, spongieux, pubérulent, avec des glandes clairsemées ; corolle jaune vif et parfois rougeâtre sur la face interne, tubulaire (5,5 × 11 cm de long), infundibuliforme (en forme d’entonnoir), droite, coriace, pubérulente ; quatre étamines, avec filaments inclus, anthères glabres, fibres droites, pollen en monades, à éxine réticulée ; ovaire sessile, lisse, glabre, ovules en plusieurs séries sur chaque placenta, stigmates lancéolés, glabres ; disque annulaire. Les fruits sont des capsules elliptiques (22-32 cm de long x 6-12 cm de large), aplaties ellipsoïdes, droites, ligneuses, à deux valves, glabres, sans lenticelles, à glandes éparses, sans ailes, lisses, à calice caduc ; graines ailées, au corps lisse et glabre, ailes opaques, linéaires.

La floraison a lieu de février à octobre (saison humide), et la fructification de janvier à mars (saison sèche).

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Ce genre particulier de la famille des Bignoniaceae est décrit pour la première fois par Miquel en 1844. L'espèce C. latifolia a été décrite par le botaniste L.C. Richard, puis par K.M. Schumann qui publia dans Die Natürlichen Pflanzenfamilien 4(3b): 223, 1894. Selon ThePlantList Calliclamys latifolia a trois synonymes acceptés : Calliclamys garnieri Standl & L.O. Williams ; Calliclamys peckoltii Bureau ex K. Schum. et Calliclamys rufinervis (Hoffmanns ex DC) Miers. Elle peut être parfois confondue avec certaines espèces des genres voisins comme Bignonia ou Tabebuia[3].

Cette espèce, largement répartie dans les régions tropicales américaines, est appelée en langue vernaculaire « alapargate » (Tolima), « verhero » (Boyaca), ou « cotatano » (Andoque)[4]. En Guyane française, les Wayapi la connaissent sous le nom de « kalasapau poã »[5], qui signifie littéralement « ulcère de leishmaniose ; remède ».

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

Calliclamys est une liane de la végétation ripicole et de la forêt primaire, rencontrée à faible altitude, de 100 à 1 000 m, rarement jusqu’à 2 000 m[6], du Sud du Mexique, en Amérique centrale, jusqu’au Brésil et en Bolivie[4],[7],[2].

Usages[modifier | modifier le code]

Les Wayapi utilisent l’écorce de la tige en remède contre la leishmaniose[5]. Les tribus Andoques (Colombie) se servent de cette plante comme anti-diarrhéique, et les Miraflas en extraient un venin pour la chasse[4].

Une étude brésilienne récente (2010) a démontré que Calliclamys latifolia et une autre espèce de Bignonieae, Arrabidaea samydoides, avaient une activité antivirale sur trois virus, dont un type responsable de l’herpès humaine[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Alexander Krings et Richard R. Braham, Guide to Tendrillate Climbers of Costa Rican Mountains, John Wiley & Sons, , 182 p. (lire en ligne)
  2. a et b « Brazilian Flora 2020 », sur reflora.jbrj.gov.br (consulté le )
  3. (en) « Hypericum balearicum L. », sur theplantlist.org (consulté le ).
  4. a b et c « Universidad Nacional de Colombia: », sur www.biovirtual.unal.edu.co (consulté le )
  5. a et b Pierre Grenand et al., « B-C (Basellaceae à Cyperaceae) », dans Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles, Wayãpi, Palikur, IRD Éditions, coll. « Référence », (ISBN 9782709923446, lire en ligne), p. 232–348
  6. « Florula Digital - Páginas de Especies », sur sura.ots.ac.cr (consulté le )
  7. (en) « Callichlamys latifolia (Rich.) K.Schum. », sur www.gbif.org (consulté le )
  8. (en) Alaíde Braga de Oliveira, Júlio A. Lombardi, João Renato Stehmann et João Rodrigues dos Santos, « Antiviral activities of plants occurring in the state of Minas Gerais, Brazil: Part 2. Screening Bignoniaceae species », Revista Brasileira de Farmacognosia, vol. 20, no 5,‎ , p. 742–750 (ISSN 0102-695X, DOI 10.1590/S0102-695X2010005000035, lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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