Aller au contenu

Byron Cole

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Byron Cole
Biographie
Naissance
Décès

Byron Cole (1829-1856) était un journaliste, homme d'affaires, aventurier et militaire nord-américain, qui a organisé l'expédition du flibustier William Walker au Nicaragua au XIXe siècle.

Né en 1829, Byron Cole est d'abord propriétaire de journaux à Boston, puis journaliste à San Francisco où il débarque en 1852 pendant la ruée vers l'or. Il y devient l'éditeur du San Francisco Commercial Advertiser. Il fait ainsi la connaissance d'un de ses journalistes William Walker, après s'être rendu au Nicaragua et au Honduras, où William Walker devient actionnaire de la Honduras Mining and Trading Company de Byron Cole, basée à New York, qui cherche de l'or dans Patuca river, à l'est du pays. Les deux hommes se sont connus lorsque William Walker a été acquitté de l'accusation d'avoir violé le "Neutrality Act" lors de son expédition en territoire de la Basse-Californie.

William Vincent Wells, l'agent de Byron Cole, a été nommé consul-général du Honduras, le gouvernement du pays ayant fait don de terres à la société pour qu'elle facilite l'immigration d'américains[1]. Il est l'auteur[2] d'un long reportage sur l'Amérique centrale publié en 1855 par le Harper's Magazine[3].

Byron Cole constate que des partis conservateurs montent en puissance au Guatemala et au Nicaragua, et craint que cela n'entraîne la même évolution au Honduras, au détriment de sa société, qui se verrait alors dépasser par des concurrents anglais[4]. L'archéologue et journaliste Ephraim George Squier (1821 – 1888), chargé d'affaires de Washington pour l'Amérique centrale en 1849, a négocié pour les américains un traité avec les Anglais et revient en 1853 suivre les implications pour le Projet de canal du Nicaragua, mais la situation politique reste instable pour la société de Byron Cole, car les Anglais se sont offusqués que Washington ait revendiqué une île située dans la baie hondurienne qui se trouve à une extrémité du canal que prévoit de creuser une autre société américaine, l'Accessory Transit Company, à la frontière[4].

La situation politique passe en 1854 à la guerre civile entre les deux ex-candidats à la présidence nicaraguayenne. Par l'entremise de Byron Cole, Don Francisco Castellon, le candidat libéral en difficulté militaire, négocia avec William Walker un traité, signé le [5], par lequel les services militaires de ce dernier étaient achetés, avec l'engagement de fournir 300 hommes. William Walker n'en apporte que 58, six mois plus tard, mais son armée se compose aussi de soldats des caudillos d'autres régions d'Amérique centrale. Byron Cole est le lieutenant colonel de cette armée, puis devient rédacteur en chef [6] d' El Nicaragüense, le journal doté d'une édition bilingue franco-anglaise que vient de créer William Walker, qui veut faire venir massivement des immigrés américains et décrète que la langue anglaise est désormais officielle au Nicaragua, au même titre que l'espagnol. Lyrique, El Nicaragüense va jusqu'à affirmer que la flibuste est à l'origine de tous les progrès de l'humanité depuis l'Empire romain[7]. Alors que l'esclavage a été aboli au Nicaragua depuis 1824, William Walker veut le rétablir[8], et faire du pays l'un des états américains, pour mieux isoler le Mexique. Il décide aussi les confiscations de terres de ceux qui ne le soutiennent pas. C'est pour une opération de ce type, qu'avec 8 mercenaires américains et 7 nicaraguayens, Byron Cole entreprend un voyage de deux semaines jusqu'au Département de Chontales, à cheval, qu'il relatera en détail dans les éditions des 23 et d'El Nicaragüense[8]. Il est accompagné du docteur Philip M. Whelpley, qui fait son propre récit, par correspondance.

Deux semaines après la publication dans El Nicaragüense, il est pendu par ses adversaires trois jours après la bataille de l'Hacienda San Jacinto, où il dirigeait l'armée des mercenaires, le , à 27 ans[9]. Une centaine d'indigène matagalpinos, sous les ordres du général légitimiste José Dolores Estrada, ont contribué à sa défaite.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. "Walker's Expedition to Nicaragua: A History of the Central American War", par William Vincent WellS 1856, page 120 [1]
  2. "Manifest Manhood and the Antebellum American Empire", page 56, par Amy S. Greenberg [2]
  3. Harper's New Monthly Magazine
  4. a et b "The History of Honduras", par Thomas M. Leonard, page 71
  5. "Armies without Nations : Public Violence and State Formation in Central America", par Robert H. Holden, Associate Professor of History Old Dominion University
  6. "Pura Vida. Vie & mort de William Walker", par Patrick Deville
  7. "Rascally Signs in Sacred Places: The Politics of Culture in Nicaragua", par David E. Whisnant page 78 [3]
  8. a et b Nicaragua News
  9. (en) « Nicaraguaphoto.com », sur nicaraguaphoto.com (consulté le ).