Butte des Moulins

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En haut à gauche de ce plan de Paris, on voit nettement la butte des Moulins coiffée d'un seul moulin et dominant la porte Saint-Honoré.

La butte des Moulins était une petite colline située à l'intérieur du périmètre actuel de Paris et aujourd'hui disparue.

Constitution

La butte des Moulins se situait au carrefour des rue Thérèse et rue des Moulins. Elle est parfois confondue avec la butte Saint-Roch, alors qu'il semble que celle-ci était une autre protubérance située plus à l'ouest. A l'emplacement de l'actuelle station de métro Pyramides se situait un seuil légèrement marqué entre les deux.

La butte des Moulins était d'origine à la fois naturelle et artificielle.

A l'origine, elle a été constituée par la Seine lors de sa grande extension pendant la période glaciaire, où elle s'étendait de son lit actuel jusqu'à l'emplacement des grands boulevards actuels[1]. Le fleuve avait érodé des terrains plus tendres autour de la butte en la dégageant.

Mais à partir du Moyen Âge, cette butte a aussi été renforcée avec des gravats, les déblais des remparts démolis et aussi des immondices divers plus ou moins enterrées. Des moulins y ont été installés et elle servait aussi de marché au pourceaux. [2]

Histoire

A la fin du Moyen Âge, la butte dominait la porte Saint-Honoré de l'enceinte de Charles V et permettait d'observer le Louvre.

Lors de sa tentative de reprendre Paris aux Bourguignons alliés aux Anglais, Jeanne d'Arc y fit installer des couleuvrines. Mais pendant qu'elle sondait avec sa lance la profondeur de l'eau du fossé, elle eut les deux cuisses percées par un carreau d'arbalète et dut se retirer. [2] [3]

On commença à bâtir cette butte sous Charles IX, mais les travaux furent interrompus pendant les guerres civiles. Ils furent repris sous Louis XIII : on abaissa la butte de moitié en 1615 et l'on traça douze rues ; mais les moulins subsistèrent jusqu'à la fin du XVIIe siècle. [2]

La butte a joué un rôle important lors de l'Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV autour de l'Église Saint-Roch.

Au second empire, la butte restait un obstacle sérieux. Tout le quartier entre le Louvre et les grands boulevards était occupé par des rues étroites et considéré comme insalubre et mal famé.

Elle fut détruite lors de la percée de l'Avenue de l'Opéra.

Les énormes déblais servirent à combler les excavations du Champ de Mars. Pour avoir une idée de l'importance de cette butte dans un quartier aujourd'hui complètement nivelé, il suffit de voir l'entrée de l'église Saint-Roch où l'on monte treize marches. Avant l'arasement de la butte, il fallait en descendre sept[3].

Notes

  1. Danielle Chadych et Dominique Leborgne, Atlas de Paris, Évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 199 p. (ISBN 2-84096-154-7) p. 15
  2. a b et c http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre11229-chapitre50020.html
  3. a et b Paris, le guide vert, Éditions Michelin, ISBN 2-06-700352-6