Budget fédéral canadien de 1990

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Budget fédéral canadien de 1990

Année fiscale 1990-91
Législature 34e
Gouvernement Brian Mulroney
Parti Progressiste-conservateur
Discours sur le budget
Date
Présenté par Michael Wilson
Ministre des Finances
Projections
Revenus 119,7 milliards
Dépenses 153,6 milliards
Déficit 33,9 milliards

Le budget fédéral canadien pour l'exercice 1990-1991 a été présenté à la Chambre des communes par le ministre des Finances Michael Wilson le 20 février 1990. Il s'agissait du deuxième budget après les élections fédérales de 1988.

Revenus[modifier | modifier le code]

Le budget de 1990 n'a pas introduit de changement fiscal majeur, car l'impôt sur le revenu avait été réformé les années précédentes et la taxe sur les produits et services devait entrer en vigueur le .

Bien que ne faisant pas partie du budget de 1990, trois modifications fiscales majeures sont mises en œuvre à compter du [1]:

  • La surtaxe de l'impôt sur le revenu des particuliers sur les revenus élevés est augmentée à 5 % de l'impôt excédant 12 500 $ (au lieu de 3 % des impôts excédant 15 000 $) ;
  • L'impôt sur les grandes sociétés, créé en avril 1989, est porté à 0,2 % du capital imposable excédant 10 millions de dollars (au lieu de 0,175 %) ;
  • Un nouveau crédit de taxe sur les produits et services remboursable de 190 $ par adulte remplace le crédit de taxe de vente remboursable.

Dépenses publiques[modifier | modifier le code]

Plan de contrôle des dépenses[modifier | modifier le code]

Le budget de 1990 établit un plan de contrôle des dépenses et prévoyait générer 2,8 milliards de dollars d'économies au cours de l'exercice 1990-1991 et 3,3 milliards de dollars au cours de l'exercice 1991-1992. Ce plan de contrôle complète les réductions de dépenses annoncées en décembre 1989. La plupart des transferts gouvernementaux aux particuliers, notamment les pensions de vieillesse, les allocations familiales, les prestations aux anciens combattants et l'assurance-chômage, n'étaient pas concernés par le plan de contrôle.

5 % de croissance[modifier | modifier le code]

Certains programmes ont été contraints à une croissance annuelle de 5 % jusqu'en 1992 :

Programmes gelés jusqu'en 1992[modifier | modifier le code]

Le financement de certains programmes est complètement gelé jusqu'en 1992 :

Compressions budgétaires[modifier | modifier le code]

Certains programmes et ministères voient leur budget réduit :

Programmes éliminés[modifier | modifier le code]

  • Les incitatifs à l'exploration des ressources naturelles offerts par le Programme de stimulation de l'exploration minière au Canada (PSEMC) sont éliminés après le 19 février 1990. Le PSEMC avait été lancé en 1988 pour aider les sociétés du secteur des ressources à réunir des capitaux à la suite du krach boursier de 1987 ;
  • Le projet OSLO de développement des sables bitumineux dans le nord-est de l'Alberta ;
  • Le projet de brise-glace Polar 8.

Réactions[modifier | modifier le code]

Opposition[modifier | modifier le code]

Herb Gray, chef par intérim de l'opposition officielle, a rejeté de nombreux éléments du budget, notamment les réductions des transferts aux provinces et le plafonnement du budget de la recherche et de la science. Paul Martin, député libéral et candidat à la direction du Parti libéral, a également rejeté le budget en le présentant comme un symbole de la mauvaise gestion de l'économie par les conservateurs[2].

Audrey McLaughlin, cheffe du Nouveau Parti démocratique a soutenu que le budget n'aiderait pas les étudiants ou les sans-abri et a déploré le manque de mesures environnementales, malgré les déclarations ambitieuses du premier ministre Brian Mulroney et du ministre de l'Environnement Lucien Bouchard[2].

Provinces[modifier | modifier le code]

Le budget est qualifié par Gérard D. Levesque, ministre des Finances du Québec, de « trompe-l'œil et d'injuste ». Il critique particulièrement les coupes au FPE comme une tentative de transférer le déficit fédéral sur les provinces et l'abolition du PSEMC qui profitait à l'exploration minière dans les régions rurales du Québec (et particulièrement de l'Abitibi). Le ministre prévient que le budget fédéral entraînera probablement des augmentations d'impôts pour les contribuables québécois afin de compenser la baisse des revenus[3].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ministère des Finances, Avis de motion des voies et moyens visant à instaurer une taxe sur les produits et services, Ottawa, Gouvernement du Canada, (lire en ligne)
  2. a et b Marie Tison, « Le budget Wilson précipitera le Canada dans la récession, affirme le chef de l'Opposition », Le Soleil,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. André Pépin, « Levesque : un budget trompe-l'oeil et injuste », La Presse,‎ , A10 (lire en ligne, consulté le )