Arbre fourchu
L'arbre fourchu est une forme poétique française ancienne[1], ainsi nommée parce que les vers y étaient disposés de manière que les plus petits soient placés au milieu de la ligne, ce qui, à la rigueur, pouvait suggérer le tronc et les branches d'un arbre.
Définition
[modifier | modifier le code]C'est un poème de vers courts et de vers relativement longs, de manière que les uns figurent le tronc et les autres les branches d'un arbre. Voici un arbre fourchu tiré de « la Départie d'Amours » de Blaise d'Auriol. Il est en partie construit sur des rimes équivoques et comprend un refrain couronné, c'est-à-dire redoublé. Le refrain est facultatif :
Mort, de moy lotz
N'auras de los
Car tousjours es par mauvais motz mouvante.
Les logeis clos
Tu faiz desclos,
Et, plusieurs corps toy en maints clos clouante,
Sus les humains es de griefs trotz trouvante.
Avant les rotz
Gectes tes rotz
Et froids soupirs, dont es indoctz donante
A tous propos,
O Atropos;
Rude en tous faictz, par dards et croz crossante,
Sus les humains es de griefs trotz trouvante.
De maulx impostz
Mectz sans repos,
Tant qu'on te voit saiges et sotz soulante;
Tu ronges os,
Deffaiz les ostz,
Et, très cruelle, en ton cueur gros grongnante,
Sus les humains es de griefs trotz trouvante.
(auteur inconnu)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Georges Lote, Histoire du vers français. Tome IX Troisième partie: le XVIIIe siècle. III. Les genres et les formes. La versification. Du classicisme au romantisme, Nouvelle édition, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 1996 en ligne(consulté le ). (ISBN 9782821814417).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pierre Richelet, Dictionnaire de la langue françoise ancienne et moderne (vol.1), Jean-Marie Bruyset, 1759, p.167 : « les arbres fourchus, les lais, & les virelais étoient la Poëſie Lirique des anciens Poëtes François ».