Aller au contenu

Amenhotep (grand prêtre d'Amon)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Amenhotep
Image illustrative de l’article Amenhotep (grand prêtre d'Amon)
Repésentation d'Amenhotep
sur le temple de Karnak
Nom en hiéroglyphe
M17Y5
N35
R4
X1 Q3
A1
Transcription Jmn-ḥtp
Période Nouvel Empire
Dynastie XXe dynastie
Fonction principale grand prêtre d'Amon
Prédécesseur Ramessesnakht (en)
Dates de fonction v. 1118 à 1081 AEC
Successeur Piânkh
Famille
Père Ramessesnakht (en)
Mère Adjedet-Âat
Conjoint Hereret (A) ?
Enfants avec le 2e conjoint Nedjemet (A) ?
Fratrie ♂ Nésamon
♀ Tamerit
Sépulture
Type tombeau
Emplacement Dra Abou el-Naga

Amenhotep est grand prêtre d'Amon à Karnak sous les règnes de Ramsès IX, Ramsès X et Ramsès XI[1].

Généalogie

[modifier | modifier le code]

Il est le fils et successeur de Ramsèsnakht (en), grand prêtre d'Amon de l'an III du règne de Ramsès IV à l'an IX du règne de Ramsès IX, date à laquelle son fils Amenhotep lui succède. Sa mère se nomme Adjedet-Âat. Il a un frère, deuxième prophète d'Amon, nommé Nésamon[1].

Auncune descendance n'est connue avec certitude. Ad Thijs a proposé de faire d'une Hereret (A) son épouse et d'une Nedjemet (A) sa fille, épouse du grand prêtre d'Amon Piânkh et mère du grand prêtre d'Amon puis roi Hérihor[2].

Amenhotep et Ramsès IX représentés sur le temple de Karnak

Amenhotep succède à son père en tant que grand prêtre d'Amon en l'an IX du règne de Ramsès IX et meurt aux alentours de l'an XIX du règne de Ramsès XI - c'est en effet à cette date que commence le début de l'ère Ouhem-mésout, soit « Renouvellement des naissances », et qui correspond plus ou moins à la date de la mort d'Amenhotep[1]. En effet, après lui, Piânkh devient l'homme fort de la région et devient grand prêtre d'Amon, quoique peut-être pas directement, il n'est en effet attesté à cette charge qu'à partir de l'an VII de l'ère Ouhem-mésout[3].

Toutefois, entre l'an XII et l'an XVII du règne de Ramsès XI, Panéhésy, fils royal de Koush, domine politiquement la région de Thèbes et s'oppose au grand prêtre d'Amon. C'est peut-être en l'an XVII justement que Panéhésy, outrepassant ses fonctions, démet de son poste Amenhotep de manière brutale, entraînant alors une guerre entre Panéhésy et les forces envoyées par Ramsès XI. Le commandant de cette armée n'est pas connu, mais il pourrait s'agir de Piânkh car c'est lui l'homme fort de la région après la guerre. Cette guerre semble durer de l'an XVII à l'an XIX, car c'est à cette date qu'un nouveau système de datation est mis en place : l'ère Ouhem-mésout, soit « Renouvellement des naissances »[4].

Sur le reposoir de Thoutmôsis III près du VIIe pylone du temple d'Amon à Karnak, Amenhotep a fait inscrire un texte, aujourd'hui très mutilé, où il rappelle ses malheurs lors de la présence de Panéhésy et son appel au roi pour le rétablir dans ses fonctions. Étant donné qu'il a pu faire inscrire ce texte, il semble bien qu'il a été entendu. Son absence semble avoir duré neuf mois selon plusieurs témoignages dans les procès des pilleurs de tombes. Il meurt toutefois peu de temps après son rétablissement. Amenhotep est enterré dans le tombeau qu'il s'est fait préparer à Dra Abou el-Naga, dans le complexe funéraire de la reine Ahmès-Néfertary. Cette tombe a toutefois été l'objet d'une destruction généralisée[1].

Il est possible que pendant son absence, son frère Nésamon ait remplacé Amenhotep à la tête du domaine d'Amon. S'il est bien attesté en tant que deuxième prophète d'Amon, il n'est attesté qu'une fois en tant que premier prophète (c'est-à-dire grand prêtre), sur la base de la statue de leur père Ramessesnakht (en) (CG 42162)[5]. En tout cas, il n'a pas succédé à son frère car il est attesté en tant que deuxième prophète d'Amon en l'an VII de l'ère Ouhem-mésout en compagnie de Piânkh qui porte alors le titre de grand prêtre d'Amon[6].

Le Conte du malheur, texte littéraire composé par un notable exilé, a été interprété comme étant une transposition littéraire de la fuite d'Amenhotep à travers le pays[7]. Toutefois, les noms et les toponymes ne semblent pas correspondre à la réalité historique et le texte est fortement influencé par le genre du conte égyptien classique. Ainsi, le lien entre le texte et Amenhotep est très difficile à établir[5].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Payraudeau 2020, p. 52-53.
  2. Ad Thijs, Nodjmet A, Daughter of Amenhotep, Wife of Piankh and Mother of Herihor, ZÄS 140, 2013, p. 54-69.
  3. Payraudeau 2020, p. 55.
  4. Payraudeau 2020, p. 51-55.
  5. a et b Payraudeau 2020, p. 53.
  6. Nims, JNES 7, 1948, p. 157-162.
  7. Fecht 1962, p. 12-31.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Frédéric Payraudeau, L'Égypte et la Vallée du Nil : Les époques tardives, t. 3, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », , 624 p. (ISBN 978-2130591368).
  • G. Fecht, « Der Moskauer "literarische Brief" als historisches Dokument », vol. 87, ZÄS, .