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Ama Mazama

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Ama Mazama
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Ama Mazama est également connue sous le nom de Marie-Josée Cérol. Native de la Guadeloupe, née le [1], elle est docteure en linguistique (Sorbonne Nouvelle, 1987), et enseigne au Department of African American Studies de la Temple University (États-Unis). Selon Stella Vincenot, elle serait « la plus fervente et la plus célèbre partisane de l'afrocentrisme aux Antilles[2] ». Ama Mazama a publié des ouvrages et articles fondés en afrocentricité ; courant épistémologique dont elle est l'une des rares auteurs francophones féminins. Ama Mazama est aussi mambo, c'est-à-dire prêtresse vaudou, initiée en Haïti.

Dans ses premières publications, Ama Mazama a particulièrement insisté sur la description du créole guadeloupéen[3] et sur ses caractéristiques communes avec plusieurs langues négro-africaines[4] ; notamment celles du bassin du Congo. Elle a également pris une part importante dans la controverse entre créolité et afrocentricté, étant plutôt favorable à un ancrage africain de la culture guadeloupéenne et à des rapprochements entre les Antilles (entendues comme diaspora africaine) et l'Afrique[5].

Similitudes entre créole guadeloupéen et langues africaines

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Le propos d'Ama Mazama vise, d'après l'auteur, à réhabiliter ou réévaluer les influences linguistiques africaines dans la formation de la langue guadeloupéenne. Selon elle, les populations afrodescendantes de la Guadeloupe seraient originaires d'Afrique centrale[6] pour une part plus importante que dans d'autres colonies françaises. Ceci, parce que les colons guadeloupéens s'approvisionnaient en esclaves nègres, de manière significative, également auprès de négriers anglais et surtout hollandais. De plus, après l'abolition de la traite négrière, la plupart des « engagés » africains provenaient d'Afrique centrale. En sorte que les influences des langues bantoues seraient plus prégnantes dans le créole guadeloupéen que, par exemple, dans celui de la Martinique.

Postposition des déterminants nominaux

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« le vase »
guadeloupéen : pot-la
wolof : ndap-la
« mon fils »
guadeloupéen : fis-an-mwen
kimbundu : mono-a-mi
« cette personne »
guadeloupéen : moun-lasa
kimbundu
muntu yo

Marqueurs d'aspect et de temps préposés au prédicat

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« je travaille »
guadeloupéen : an ka travay
kimbundu : Eme nga mubanga
« il travaille »
guadeloupéen : I ka travay
kimbundu : Eye wa mubanga
« ils travaillent »
guadeloupéen : Yo ka travay
kimbundu : Ene a mubanga

Idéophones

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Négation, désaccord
guadeloupéen : awa (interjection)
kikongo : awa (interjection ou adverbe)
kimbundu : awa (interjection)
  • guadeloupéen : bita-bita (« simultanément », « ensemble ») ,
  • kikongo : bita-bita (« pêle-mêle »).

Morphèmes grammaticaux

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« lequel »
guadeloupéen : ki
kikongo : nki
« Qu'est-ce que ? », « qui est-ce qui ? »
guadeloupéen : ka
kikongo : ka
« pour », « donner »
guadeloupéen : ba
kimbundu : ba
« myriapode »
guadeloupéen : kongoliyo
kikongo : nkongolo
chauve-souris
guadeloupéen : gyenbo/genbo (« chauve-souris »)
kikongo : ngembo ( « roussette »)
banane
guadeloupéen : poto (sorte de banane)
kikongo : mboto (« banane verte »)
« poitrine »
guadeloupéen : makout
kimbundu : makutu
  • guadeloupéen : makrélé (« moucharder ») ;
  • kikongo : makela (« calomnie »)[7].
« derrière » (fesses)
guadeloupéen : bonda
kikongo : mbunda
kimbundu : mbunda (aussi « anus »)
« organes sexuels féminins »
guadeloupéen : founfoun
kikongo : funi/funu
« vagin »
guadeloupéen : kokot (aussi « clitoris »)
kikongo : kokodi
  • guadeloupéen : kòk/kal (« pénis ») ;
  • kikongo : koko (« pénis »), bakala (« mâle »).

Selon Ama Mazama, suivant en cela Mervyn Alleyne (en)[8], « « Les mots [du guadeloupéen] appartenant à la sphère privée sont davantage susceptibles d'être d'origine africaine que ceux de la sphère publique. » Une sphère privée qui englobe aussi bien la « sexualité », la « spiritualité », que des mots « émotionnellement marqués ». En sorte que, inconsciemment ou non, la réalité guadeloupéenne serait intimement marquée par des influences (linguistiques, donc culturelles) africaines »[9].

Bibliographie

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  • Marie-Josée Cérol, Une introduction au créole guadeloupéen, éd. Jasor, Pointe-à-Pitre, 1991 ;
  • Ama Mazama, Langue et identité en Guadeloupe : une perspective afrocentrique, éd. Jasor, Point-à-Pitre, 1997 ;
  • Ama Mazama, L'impératif afrocentrique, éd. Ménaibuc, Paris, 2003 ;
  • Ama Mazama, Kwanzaa ou la Célébration du Génie Africain, éd. Ménaibuc, 2006.
  • Ama Mazama, «  Critique afrocentrique de l'Éloge de la Créolité », in Maryse Condé et Madeleine Cottenet-Hage (direction), Penser la Créolité, éd. Karthala, 1995.

Article connexe

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Voir aussi : Afrocentrisme.

Liens externes

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Notes et références

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  1. Cérol, Marie-José (1961-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  2. Stella Vincenot, in ouvrage collectif Afrocentrismes, l'histoire des Africains entre Égypte et Afrique, éd. Karthala, 2000, p. 369-380
  3. Cf. Marie-Josée Cérol, Une introduction au créole guadeloupéen, éd. Jasor, Pointe-à-Pitre, 1991
  4. Cf. Ama Mazama, Langue et identité en Guadeloupe : une perspective afrocentrique, éd. Jasor, Point-à-Pitre, 1997
  5. Cf. Ama Mazama, Critique afrocentrique de « l'Eloge de la Créolité », in Penser la Créolité, sous la direction de Maryse Condé et Madeleine Cottenet-Hage, éd. Karthala, 1995
  6. Cf. Langue et identité…, op cit, p. 41 :

    « Au XVIIIe siècle, les trois études consacrées à la question de l'origine ethnique des Africains (Vanony-Fish 1985 ; Schnakenbourg 1973 et Debien & al. 1963) arrivèrent à la même conclusion : les « Congos » représentaient, numériquement parlant la première ou la seconde composante africaine. Les Bantu étaient également présents tout au long du XIXe siècle (Fallope 1983, p. 20) »

  7. Cf. Langues et identités… op. cit. Tous les exemples ci-dessus sont extraits des pages 39 à 45
  8. Cf. Mervyn Alleyne, Roots of Jamaican culture, éd. Ann Arbor, Karoma, 1988
  9. Ama Mazama, 1997, op cit p. 49-55