Accident sanitaire de contamination de l'antitoxine contre la diphtérie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Flacon de 1895 contenant l'antitoxine contre la diphtérie.

L'accident sanitaire de contamination de l'antitoxine contre la diphtérie est un drame de santé publique survenu aux États-Unis en 1901 en raison de carences dans le contrôle d'un sérum de lutte contre la diphtérie.

Drame sanitaire[modifier | modifier le code]

Le cheval Jim.

Le cheval Jim, précédemment affecté au transport d'un chariot de lait, est exploité pour fabriquer du sérum contre les toxines de la diphtérie. Au total, il a permis de produire plus de 28,5 litres d'antitoxine. Le , il manifeste les symptômes du tétanos ; il est alors euthanasié. La mort d'une fillette à Saint-Louis (Missouri) révèle qu'elle était infectée par le sérum issu de Jim puis les recherches montrent que le sérum formulé le 30 septembre contient Clostridium tetani au stade d'incubation. Cette contamination aurait été détectée sans peine si le sérum avait subi un test avant utilisation. En outre, des prélèvements remontant au 30 septembre avaient été versés dans des flacons portant la mention « 24 août ». Or, les prélèvements remontant réellement au 24 août étaient sains[1].

En raison des carences dans le contrôle du produit, le sérum contaminé est distribué et entraîne la mort de 12 autres enfants ; le drame font l'objet d'une intense campagne de presse de part de Joseph Pulitzer, dans le cadre de son opposition à la vaccination[2].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Ce drame sanitaire se conjugue à un cas similaire de vaccins contre la variole, également contaminés, à Camden (New Jersey). Les deux affaires conduisent à l'adoption de la loi Biologics Control Act (en) de 1902, par laquelle est fondé le Center for Biologics Evaluation and Research (en).

Les malheurs du cheval Jim, ainsi que la tragédie qui en découle et les réactions du public, ont permis de créer un précédent en faveur d'une réglementation sur le domaine biologique ; en 1906, ces évolutions conduisent à la fondation de la Food and Drug Administration (FDA)[3],[4].

Avec le recul, ce drame est décrit comme « la première catastrophe de la médecine moderne »[5].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « The St. Louis Tragedy and Enactment of the 1902 Biologics Control Act » [archive du ], U.S. Food and Drug Administration,
  2. Patty Hamrick, « 8 of History's Most Misguided Anti-Vaxxers », Mental Floss,
  3. « 100 Years of Biologics Regulation », U.S. Food and Drug Administration,
  4. « Science and the Regulation of Biological Products », U.S. Food and Drug Administration,
  5. Ross E. DeHovitz, "The 1901 St Louis incident: the first modern medical disaster", Pediatrics (June 2014), 133(6):964-5. doi: 10.1542/peds.2013-2817. PMID 24864186.