Rationalisme (architecture)

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Esposizione Universale di Roma.
Projet de cénotaphe à Isaac Newton d'Étienne-Louis Boullée en 1784.

Les principes intellectuels du Rationalisme tirent leur origine de la théorie architecturale, est étudié et né comme un style sur le Lac de Côme. Vitruve a établi dans son ouvrage De architectura que l'architecture est une science qui peut être appréhendée rationnellement. Cette formulation est reprise et développée dans les traités architecturaux de la Renaissance. La théorie artistique progressiste du XVIIIe siècle oppose la beauté baroque de l'illusion (trompe-l'œil, anamorphose, etc.) à la beauté classique de la Vérité et de la Raison.

Le rationalisme du XXe siècle dérive moins d'une œuvre théorique spécifique et unifiée que d'une pensée partagée considérant que les problèmes les plus variés posés par le monde réel peuvent être résolus par la Raison. Cette pensée représente une sorte de réaction à l'historicisme et un contraste par rapport à l'Art nouveau et à l'Expressionnisme.

Structure rationnelle

L'architecture rationaliste est un nom donné par la suite à un mouvement architectural qui s'épanouit pendant les Lumières (plus particulièrement le Néoclassicisme) avançant que les bases intellectuelles de l'architecture sont avant tout la science, en opposition avec le respect et l'imitation des traditions et croyances archaïques.

Le style Louis XVI, c'est-à-dire le néoclassicisme, émergea au milieu du XVIIIe siècle, prospérant sur le déclin du baroque. Les notions architecturales de l'époque gravitaient de plus en plus autour de la croyance que la raison et les formes naturelles sont intimement liées, et que la rationalité de la science devrait servir de base pour concevoir et agencer les éléments structurels. À la fin du XVIIIe siècle, Jean Nicolas Louis Durand alors enseignant à la réputée École Polytechnique de Paris, pensait que l'architecture reposait entièrement sur la science.

Le « rationalisme structurel » se rapporte au mouvement du XIXe siècle, habituellement associé aux théories d'Eugène Viollet-le-Duc et Auguste Choisy, appliquées notamment par Eugène Train.

Des architectes comme Henri Labrouste ou Auguste Perret ont incorporé dans leurs bâtiments les vertus du rationalisme de la structure développé à travers le XIXe siècle.

Au début du XXe siècle des architectes comme Hendrik Petrus Berlage exposèrent l'idée d'une structure créant elle-même l'espace, sans nécessiter une ornementation superfétatoire. Leurs travaux mèneront au modernisme qui explorera ce concept.
Plus spécifiquement, le groupe moderniste soviétique ASNOVA fut aussi appelé « les rationalistes ».
Le « Rationalisme italien » des années 1930 fournit en Italie l'architecture officielle de modernisation, de regroupement social dans sa première version. L'Esposizione Universale di Roma (EUR) à Rome est un excellent exemple d'architecture rationaliste d'apparat (certaines parties ont été réutilisées pour les Jeux Olympiques de Rome de 1960).
En Allemagne l'architecture rationaliste avait été proscrite.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Enss, Carmen M. and Luigi Monzo (eds.): Townscapes in Transition. Transformation and Reorganization of Italian Cities and Their Architecture in the Interwar Period. Bielefeld 2019, (ISBN 978-3-8376-4660-3).
  • Melvin, Jeremy, etc. Isms: Understanding Architectural Styles, New York: Universe Publishing, 2006
  • Frampton, Kenneth, Modern Architecture: A Critical History, New York: Thames & Hudson Inc., 1992

Références