Astrométéorologie

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L'astrométéorologie, du grec ἄστρον / astron (« constellation, étoile »), μετέωρος / metéōros (« haut dans le ciel ») et λόγος / lógos (« parole, discours »), est une démarche visant à prévoir le climat saisonnier et le temps à partir de la position et du mouvement des objets célestes. Tradition savante depuis l'Antiquité et discipline universitaire du Moyen Âge au XVIIIe siècle, l'astrométéorologie est aujourd'hui considérée comme une pseudoscience, sans aucun fondement scientifique.

Antiquité

Les premières traces écrites de corrélations entre les phénomènes météorologiques et les configurations planétaires datent de la civilisation babylonienne[1]. L'astrométéorologie est ensuite l'une des branches de l'astrologie hellénistique (en), avec notamment un ouvrage de Ptolémée[2].

Moyen Âge

Pendant la majeure partie de son histoire, l'astrométéorologie a été une tradition savante admise dans les cercles universitaires, souvent en étroite relation avec l'astronomie, l'alchimie, la météorologie, la médecine ainsi qu'avec d'autres branches de l'astrologie[3].

XVIe au XVIIIe siècles

Traité d'astrométéorologie (1686)[4].

Kepler pensait que l'atmosphère terrestre était sensible aux influences planétaires, par exemple que la conjonction de Saturne et du Soleil produisait un temps froid. Il spéculait que la Terre avait une âme s'étendant jusqu'à la Lune et qu'elle était affectée par les astres, ce qui en retour avait des effets météorologiques. À partir de 1593, Kepler a commencé à enregistrer quotidiennement le temps à Graz, en vue de clarifier l'influence des astres sur le temps. Ses Calendriers de 1617 à 1624 comprennent des prévisions météorologiques, et ses Éphémérides (partie II) pour 1621 à 1629 incluent ses observations météorologiques de 1617 à 1620[5],[6].

Un grand volume consacré à l'astrométéorologie est publié à Londres en 1686[4].

XIXe au XXIe siècles

Les sociétés astrométéorologiques ont persisté en Grande-Bretagne jusqu'au milieu du XIXe siècle, mais n'ont plus été prises au sérieux par les scientifiques[7].

Les paysans indiens se fient encore au XXIe siècle, pour leurs pratiques agriculturales pendant la mousson, à une forme d'astrométéorologie basée sur les nakshatrani[8].

Notes et références

  1. (en) H. Howard Frisinger, History of Meteorology to 1800, Psychology Press, (ISBN 9780415161954, lire en ligne), p. 2.
  2. (en) Daryn Lehoux, « Observation and prediction in ancient astrology », Studies in History and Philosophy of Science Part A, vol. 35, no 2,‎ , p. 227-246 (DOI 10.1016/j.shpsa.2003.12.009).
  3. (en) Lauren Kassell, « Stars, spirits, signs: towards a history of astrology 1100–1800 », Studies in History and Philosophy of Science Part C: Studies in History and Philosophy of Biological and Biomedical Sciences, vol. 41, no 2,‎ , p. 67-69 (DOI 10.1016/j.shpsc.2010.04.001).
  4. a et b (en) John Goad, Astro-meteorologica, Londres, J. Rawlins for Obadiah Blagrave, (lire en ligne).
  5. (en) « Kepler and Weather Prediction », sur Université de Cambridge (consulté le ).
  6. (en) John North, The Fontana History of Astronomy and Cosmology, Londres, , 309-326 p..
  7. (en) Malcolm Walker, « Astro-meteorology in the 1860s », dans James George Tatem, William Henry White, and Early Meteorological Societies in Great Britain, Royaume-Uni, Royal Meteorological Society, (ISBN 978-0-948090-42-4, lire en ligne [PDF]), p. 47-53.
  8. (en) U. S. De, U. R. Joshi et G. S. Prakasa Rao, « Nakshatra based rainfall climatology », MAUSAM: Quarterly Journal of Meteorology, Hydrology & Geophysics, vol. 55, no 2,‎ , p. 305-312 (lire en ligne [PDF]).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes