Éléonore Sioui
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Éléonore Sioui est née en 1925 sur le territoire Wendat à Quarante-Arpents. Inspirée par la vente illégale de cette terre précieuse, Sioui a dédié son travail à la sensibilisation aux questions autochtones et à la promotion de celles-ci.
Écrivaine et poète accomplie, elle est la première Wendat à publier un recueil de poèmes au Québec. Intitulé Andatha, il est publié en 1985. Elle est reconnue pour son militantisme dans ses œuvres. Sioui a aussi été nommée Officier de l'Ordre du Canada. Elle est décédée le 5 mars 2006 à St-Augustin (Québec, Canada) .
Famille
Née en 1925 sur le territoire wendat, Sioui est la fille d’Emery Sioui, un trappeur wendat et de Caroline Dumont[1]. En 1946, Éléonore Sioui épouse Georges-Albert Sioui. Ils eurent sept enfants ensemble : Carole, Georges, Vincent, Régent, Konrad, Hugues et Danielle.
Georges E. Sioui, l'un de ses fils, est un écrivain et chercheur reconnu. Un autre de ses fils, Régent[2], travaille aussi le domaine de l’activisme autochtone en partageant sa culture avec le monde. Konrad est actuellement le Grand Chef de Wendake[3]. Hugues[4] est décédé le 12 janvier 2013. Les fils Sioui, membres de la Nation huron-wendat, ont suivi l’exemple de leur mère en se battant contre le gouvernement dans L'affaire Sioui[5].
Éducation
Après avoir élevé ses enfants, Sioui décide de se concentrer sur ses études. À l'Université Laval, elle étudie les langues et l'éducation et reçoit un diplôme en coopération internationale à l'Université d'Ottawa. Elle fait ses études de troisième cycle à l'Université de Miami en s’intéressant au développement des ressources humaines et à la communication internationale[6]. Sioui croit que l'éducation fournit des leçons sur la contribution positive à la société. En raison de cette conviction, elle retourne à l'université pour obtenir son doctorat[7]. En 1988, Sioui est la première autochtone canadienne à obtenir un doctorat en philosophie et spiritualité amérindienne. Elle reçoit son diplôme de l'Union Institute & University de Cincinnati[8].
Ses parents lui ont transmis un important savoir durant son enfance. Son père, un trappeur wendat, est la source d’inspiration de ses œuvres[8]. Sa mère était guérisseuse. Avec l’aide de sa mère, Sioui a été initiée aux valeurs traditionnelles[6]. Dans les remerciements de son livre, Les Wendats, une civilisation méconnue, son fils, Georges E. Sioui explique que sa mère lui a enseigné que le meilleur médicament était la parole[9]. Dans Histoires de Kanatha (un autre de ses livres), ce dernier écrit que sa mère défend la vérité dans l'histoire[10].
Œuvres importantes
Éléonore Sioui dédie son travail à l'avancement et au développement des peuples autochtones. Ses œuvres activistes souhaitent sensibiliser les lecteurs et lectrices aux conditions réelles et actuelles des personnes autochtones. Son inspiration vient de ses ancêtres et de son père. Dans ses poèmes, Sioui utilise un langage précis. Elle écrit parfois avec un ton ironique. Ses poèmes peuvent porter des images de souffrance et de violence, mais aussi des images tranquilles. En particulier, elles illustrent sa communion spirituelle avec la nature. Son travail est publié entre autres en anglais, en français et en espagnol[11].
Son poème Autochtonicité dépeint son identité. Ce poème est publié en 1990 dans un numéro spécial de la revue Sur le dos de la tortue, « Femme de l'île » qui lui est dédié. Puis, en 2008, ce poème est publié dans le livre de Maurizio Gatti intitulé Littérature amérindienne du Québec : Écrits de langue française. Utilisant un ton ironique, Sioui démontre un conflit entre l'identité des autochtones et l'identité des non-autochtones. Ce poème a une forme semblable à une recette et un choix de vocabulaire péjoratif. Sioui y utilise des images qui montrent ses blessures causées par la colonisation. Elle évoque une identité perdue contaminée par les récits des Européens. Sioui décrit que les autochtones viennent d'une classe moyenne, comparé aux non-autochtones qui viennent d'une classe supérieure.
Ouvrages
- Le droit d’être, Recherches amérindiennes au Québec, vol. II, , 40 p., chap. 4-5[8].
- Andatha, Val-d’Or, Hyperborée, coll. « Bribes d’univers », [8].
- Autochtonicité, numéro hors série : « Femme de l’île », Sur le dos de la tortue, , 12 p.[8].
- Mon frère, le Warrior, Tecumseh, Apartheid et Communion, respect, liberté, Liberté, dossier « Liberté aux Indiens », , 109-114 p., chap. 196-197[8].
- Corps à cœur éperdu, Val d’Or, D’ici et d’ailleurs, Édition trilingue : français, anglais et espagnol[8].
- La poésie québécoise des origines à nos jours (poème), Montréal, Typo, , 238-239 p.[8].
- Anthologie de la poésie amérindienne (poème), Pantin (France), Le temps des cerises, [8]
- Littérature amérindienne du Québec : Écrits de langue française (poème), Montréal, Bibliothèque québécoise, , 91-96 p.[8].
Références
- « Généalogie Eleonore Sioui », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
- « ACCUEIL | dao8eoli », sur Tsonontwan (consulté le )
- « Nation Huronne-Wendat | Site officiel | Wendake », sur Nation Huronne-Wendat (consulté le )
- « Hugues Sioui - Nécrologie - Avis de décès, Québec - Rechercher », sur www.lepinecloutier.com (consulté le )
- « Affaire Sioui | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
- « InterCulture - Matrilineal Workshop 2012:Workshop Theme », sur web5.uottawa.ca (consulté le )
- Office of the Secretary to the Governor General, « Mme. Éléonore Tecumseh Sioui », sur La gouverneure générale du Canada (consulté le )
- « Éléonore Sioui », sur Kwahiatonhk! (consulté le )
- Georges E. Sioui, Les Wendats, une civilisation méconnue, Presses Université Laval, , 369 p. (ISBN 978-2-7637-7360-5, lire en ligne)
- Georges Sioui, Histoires de Kanatha, vues et contées, essais et discours, Ottawa, Les Presses de l’Université d’Ottawa,
- Maurizio Gatti, Littérature amérindienne du Québec, Quebec, Cahiers du Québec,
Liens externes