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Henri Djombo

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Henri Djombo
Illustration.
Henri Djombo au Salon du Livre de Paris en 2015
Fonctions
Ministre d'État congolais
Ministre de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche
En fonction depuis le
(8 ans, 6 mois et 1 jour)
Président Denis Sassou-Nguesso
Premier ministre Clément Mouamba
Gouvernement Mouamba I et II
Prédécesseur Rigobert Maboundou
Député de Enyellé (Likouala)
En fonction depuis
(22 ans et 6 mois)
Élection
Réélection juillet 2007
15 juillet 2012
16 juillet 2017
Ministre de l'Économie forestière

(18 ans, 6 mois et 5 jours)
Président Denis Sassou-Nguesso
Premier ministre Isidore Mvouba
(2005-2009)
Successeur Rosalie Matondo
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Enyellé (Likouala)
Nationalité Congolaise
Parti politique Parti congolais du travail

Henri Djombo, né en 1952[1], est un écrivain et homme politique congolais. Membre du Parti congolais du travail (PCT), il exerça les fonctions de ministre de l'Économie forestière au sein du gouvernement de la République du Congo du au , date où il devient ministre de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche de 2016 à 2021.

Débuts et carrière politique

Henri Djombo est né à Enyellé, dans le département de la Likouala, dans le nord du Congo[1],[2] et a fait ses études à Leningrad, en Union Soviétique[3]. Il rejoint la fonction publique en 1976, devenant dès 1977 conseiller auprès du Ministre de l’Économie Rurale, puis Directeur des Études et de la Planification au Ministère de l’Économie Rurale en 1978[1]. En 1979, il est nommé au poste de Directeur-Général de l’Économie Rurale, et occupe le poste de Ministre des Eaux et Forêts de 1980[1],[2] jusqu’à son éviction du gouvernement en [4]. Il rejoint également le Parti Congolais du Travail (PCT) au pouvoir en 1979, et devient, en 1980, membre du Bureau du comité central de l'Union de la jeunesse socialiste congolaise (UJSC)[1]. Après avoir quitté le gouvernement, Henri Djombo occupe le poste d'ambassadeur du Congo en Bulgarie de 1986 à 1988, et par la suite, celui de président-directeur général de la Sucrerie du Congo (Suco) de 1989 à 1991[1],[2]. Il intègre le Comité central du PCT en 1989[1],[5].

À l’occasion de la tenue des élections législatives de 1993, Henri Djombo occupe le poste de président de la Commission technique électorale. Cette même année, il est également membre de la délégation d’opposition lors des négociations organisées à Libreville (Gabon). Par la suite, il est vice-président du Comité technique pour le recensement spécial de 1996 à 1997[1]. Lorsque Denis Sassou Nguesso revient au pouvoir à l’issue de la guerre civile du Congo-Brazzaville (juin-), il nomme Henri Djombo au poste de ministre de l’Économie forestière le [6]. Les prérogatives de son ministère évoluèrent à plusieurs reprises : il est ainsi nommé ministre de l’Économie forestière, chargé de la Pêche et des Ressources halieutiques le , ministre de l’Économie forestière et de l’Environnement le , puis simplement ministre de l’Économie forestière le [7].

Henri Djombo a dirigé les négociations avec les rebelles à la fin des années 1990[3]. À l’occasion des élections législatives de , il est élu à l’Assemblée Nationale, en tant que candidat du PCT dans la circonscription d’Enyellé. Il remporte le siège dès le premier tour en recueillant 96,98 % des suffrages[8]. Il est réélu lors des élections législatives de 2007 dans la même circonscription, également au premier tour, avec 99,21 % des voix[9]. Il est membre du Bureau politique du PCT depuis 2007[10].

En , Djombo annonce un plan visant à rétablir deux zones naturelles protégées totalisant à elles-seules près de mille hectares. Il déclare à cette occasion que la création de nouvelles zones reflète l’engagement du gouvernement en faveur de la préservation écologique : « La République du Congo est dépendante de l’utilisation de ses ressources forestières pour son développement économique, mais est également profondément engagée dans la préservation de la biodiversité, et la gestion durable des forêts. Le pays a déjà consacré environ 11 % de sa surface à des zones protégées, parmi lesquelles près de 90 % de forêt tropicale. » La Wildlife Conservation Society qualifie sa décision de « réussite extraordinaire pour toute la région du bassin du Congo » (la forêt du bassin du Congo est le deuxième massif forestier tropical après la Forêt amazonienne et couvre plus de deux millions de km2) et salue la politique environnementale du gouvernement congolais[11]. En , Henri Djombo déclare au cours d’une interview que « le taux de déforestation [du Congo] est le plus bas de la région » et que « moins de trois mille hectares » de forêt sont abattus chaque année. Il souligne que la politique du gouvernement est de trouver le bon arbitrage entre les besoins économiques du pays et la protection de l’environnement[12].

Dans le cadre de son engagement politique pour sa région d’origine du Likouala, Henri Djombo adresse une lettre ouverte aux habitants du département en  ; il y accuse ses rivaux dans la région, en particulier l’Ambassadeur du Congo en Italie, Mamadou Kamara Dékamo, de l’avoir calomnié pendant deux ans et demi et d’avoir tenté d’organiser son assassinat le . Selon lui, ils prévoyaient de l’assassiner dans son ministère en profitant de la présence des anciens rebelles Ninja à Brazzaville le même jour afin de les utiliser comme boucs émissaires. Il déclare que cette tentative présumée lui « rappelle douloureusement » une précédente tentative manquée à l’encontre de lui et sa famille à leur domicile, au commencement de la guerre civile, le [13].

Au cours des élections présidentielles de juin 2009, il est directeur du Département des affaires électorales pour la campagne de réélection de Sassou Nguesso[14]. Après l’élection, remportée à une écrasante majorité par Sassou Nguesso, Henri Djombo voit ses responsabilités ministérielles s’étendre et il devient, le , Ministre du Développement Durable, de l’Économie Forestière et de l’Environnement[15].

Aux élections législatives de juin-août 2012, il est à nouveau candidat pour le PCT dans la circonscription d’Enyellé, et remporte de nouveau le siège au premier tour avec 88,06 % des suffrages[16].

Le , il est nommé ministre d’État, chargé de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche[17]. Il quitte le ministère de l'Économie forestière le , laissant la place à Rosalie Matondo, et prend ses nouvelles fonctions de ministre d’État[18].

Lors des élections législatives de 2017, il est réélu dès le premier tour à Enyellé avec 99 % des voix[19].

Influence régionale et internationale

Henri Djombo est nommé président en exercice de l'Organisation africaine du bois (OAB) en [1] et a également dirigé pendant un temps la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC)[20]. Au cours du troisième Congrès mondial des réserves en biosphère, qui s'est tenu à Madrid du 4 au , il est élu président du Bureau du conseil international de coordination du Programme sur l'homme et la biosphère de l’UNESCO[21].

Activités littéraires et sportives

Henri Djombo est également écrivain[3],[12]. Sur le plan sportif, il est ceinture noire d’aïkido[3]. Il a été président de la Fédération congolaise d'aïkido, ainsi que de la Fédération congolaise de tennis de table[1].

Références

  1. a b c d e f g h i et j « CV at Minifor.com » (version du sur Internet Archive)
  2. a b et c "Djombo Henri", Congo Brazzaville: Les Hommes de Pouvoir n° 1, Africa Intelligence, 29 octobre 2002
  3. a b c et d François Soudan, "Pourquoi Sassou a gagné", Jeune Afrique, 29 janvier 2000
  4. Rémy Bazenguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo : essai de sociologie historique (1997), Karthala Editions, p. 286, note 150
  5. Bazenguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo : essai de sociologie historique, p. 294,440
  6. « "Le gouvernement du CONGO formé le 01/11/1997" » (version du sur Internet Archive), Afrique Express
  7. List of governments of Congo since 1999, sur izf.net
  8. Elections législatives : les 51 élus du premier tour, Les Dépêches de Brazzaville, 5 juin 2002
  9. Elections législatives : les 44 élus du premier tour, Les Dépêches de Brazzaville, 2 juillet 2007
  10. Roger Ngombé, Le Parti congolais du travail (PCT) se restructure dans le département de la Bouenza, Les Dépêches de Brazzaville, 4 avril 2007
  11. Republic Of Congo Announces Two Massive Protected Areas, ScienceDaily, 22 septembre 2006
  12. a et b Tshitenge Lubabu, "Henri Djombo" (interview), Jeune Afrique, 11 mai 2008
  13. Joël Nsoni, Henri Djombo accuse le camp Dekamo de vouloir l’assassiner, La Semaine Africaine, no 2743, 13 novembre 2007, p. 3
  14. Élection présidentielle 2009 : Direction nationale de campagne du candidat Denis Sassou N'Guesso, Les Dépêches de Brazzaville, 9 juin 2009
  15. "Gouvernement - La nouvelle équipe compte trente-sept membres", Les Dépêches de Brazzaville, 16 septembre 2009
  16. "Résultats du premier tour des élections législatives 2012", La Semaine Africaine, 24 juillet 2012
  17. « Congo-Brazzaville : Denis Sassou Nguesso nomme un « gouvernement de rupture » », sur jeuneafrique.com,
  18. Hubert Serge Binkounda, « Henri DJOMBO passe le témoin à Rosalie MATONDO », sur mefdd.cg,
  19. Dina Ngouela, « Mboulou annonce 93 élus au premier tour des législatives », sur vox.cg,
  20. "Central African officials to meet in Congo on regional environment strategy", AFP (TerraDaily.com), 24 juin 2004
  21. Interview with Henri Djombo: « The MAB Programme must keep the initiative », UNESCO, 8 février 2008