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Atlas linguistique et ethnographique italien de la Corse

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Gino Bottiglioni, Atlante Linguistico Etnografico Italiano della Corsica, vol. IV, carte 740

L'Atlas linguistique et ethnographique italien de la Corse (Atlante linguistico etnografico italiano della Corsica en italien, ALEIC en sigle) est un atlas linguistique de la Corse, projeté et réalisé par Gino Bottiglioni.

Il est publié en dix volumes, en 1933 (un Index en 1942) et contient 2 001 cartes couvrant 49 points d'enquête, incluant trois localités toscanes[1]. Il a son propre système de transcription phonétique. Les premiers cinq volumes sont illustrés par le peintre et graveur italien Guido Colucci.

Histoire et description

Entre les deux guerres mondiales, en plus des journaux et des périodiques - comme A Muvra (depuis 1919), périodique en corse et en italien, avec des articles en français et comme l'édition pour la Corse du journal livournais "Il Telegrafo" (depuis 1927) - des études linguistiques approfondies sont publiées - comme l'œuvre, en X volumes in folio, Atlas linguistique et ethnographique italien de la Corse de Gino Bottiglioni et études historiques-ethnographiques, comme les périodiques Archivio Storico di Corsica et Corsica Antica et Moderna, entièrement consacrés à cette île. On passa de la revendication autonomiste et identitaire à une revendication indépendantiste qui se teintait d'irrédentisme.

Niccolò Tommaseo avait étudié le dialecte de la Corse, en célébrant sa richesse et sa pureté (il l'appelait « le plus pur des dialectes italiens »[2]) et il contribua à la naissance d'une conscience linguistique et littéraire autonome, dans le milieu de l'élite insulaire.

En 1924 arriva en Corse Gino Bottiglioni (1887-1963), professeur de Pavie, qui projetait son Atlas linguistique et ethnographique italien de la Corse et cherchait un guide pour identifier les villages corses, où poser les questionnaires afin d'étudier les variantes linguistiques, entre les divers dialectes locaux et des phrases italiennes choisies. Edith Sowtell Colucci et son mari, le peintre et céramiste Guido Colucci, qui habitaient pendant l'été à Bastia, lui fournirent cet aide. Guido Colucci réalisa les dessins des premiers cinq volumes in folio[3],[4],[5].


L'ouvrage fut présenté officiellement en 1932, avec un livre qui contenait 3 cartes linguistiques pliées et 1 planche pliée de Guido Colucci - Il Vocero - représentant des femmes qui chantent une ballata en forme poétique et non religieuse : un chant funèbre, diffus sur la côte occidentale de la Corse.[6],[7]

Gino Bottiglioni, Atlante Linguistico Etnografico Italiano della Corsica, Guido Colucci, Il vocero

Notes et références

  1. Carpitelli 2009.
  2. (it) Niccoló Tommaseo, « Lettere di Pasquale Paoli », Archivio Storico Italiano, Rome, vol. XI, 1re sèrie,‎ .
  3. L'Atlante, présentée comme projet éditorial par Bottiglioni en 1927, a remporté le 10 juin 1940 le Prix royal de philologie et linguistique et fut le fruit d'un important effort éditorial. » Isuli sureddi 2008, p. 126-127.
  4. "Edizione di cinquecento esemplari". Le volume d'introduction est lié à la collection L'Italia dialettale et porte en couverture : "L'Italia dialettale. Sup 1°, serie II.
  5. « La Commissione, nel caso presente, ha creduto di dover segnalare in modo particolare alla Nazione il grandioso Atlante linguistico-etnografico della Corsica che il prof. Bottiglioni ha preparato, con un corredo di note e monografie scientifiche di molto rilievo, a dimostrazione irrefutabile della profonda italianità e toscanità dei parlari còrsi. Quest'opera, che è frutto di lungo studio e di assidua fatica, sostenuta da una intelligente e piena preparazione scientifica, assume nel momento attuale un grande significato nazionale. È un'opera di alta scienza ed è insieme una opera che documenta rigorosamente e nettamente gli sforzi e le idealità dell'Italia studiosa fascista. Roma, 10 giugno 1940-XVIII. » cf. (it) « Relazione del Concorso per il premio Reale di Filologia e Linguistica (1940-XVIII) », Atti della R. Accademia d'Italia, Rome, Reale Accademia d'Italia,‎ , p. 456-458.
  6. (it) Gino Bottiglioni, Atlante Linguistico Etnografico Italiano della Corsica : promosso dalla R. Università di Cagliari. Disegni di Guido Colucci, L'Italia Dialettale, , 10 p..
  7. Le mot vocero, ainsi que ses dérivés vocerar, voceratrice, vient du latin vociferare. Prosper Mérimée parle du vocero, dans sa nouvelle Colomba.
Gino Bottiglioni, Atlante Linguistico Etnografico della Corsica, vol. IV, carte 740, détail

Bibliographie

  • (it) Gino Bottiglioni (ill. Guido Colucci, Le volume d'introduction est lié à la collection L'Italia dialettale et porte en couverture : "L'Italia dialettale. Sup 1°, serie II), Atlante Linguistico Etnografico Italiano della Corsica, vol. XI (atlas), Pise, 1932-1942 (réimpr. 1952), 2001 p., 58x46 cm. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Fausta Samaritani et Silvia Samaritani Giordani, « Un artiste italien d'envergure européenne entre Corse, Sardaigne et Toscane : Une femme écrivain anglaise fascinée par l'ame populaire corse », Isuli sureddi. Corsica Sardegna. Deux îles en miroir, Sassari, Carlo Delfino,‎ , p. 117-131, 230-241, passim.
  • Elisabetta Carpitelli, Marie-José Dalbera-Stefanaggi et Roger Miniconi, « Nouvel Atlas Linguistique et Ethnographique de la Corse : Volume 2. Le lexique de la mer », Corpus, Paris, Éditions CTHS, no 8, novembre,‎ .

Articles connexes

Lien externe