Hugues-Adrien Joly
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Hugues-Adrien Joly (Paris, 1718 - 1800) est le garde du Cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roy pendant près de cinquante ans et a eu un rôle très important dans l'organisation et le développement de ce département.
Biographie
Hugues-Adrien Joly naît à Paris le [1],[2].
Il fait des études artistiques, sous les auspices de Charles Antoine Coypel, premier peintre du roi[1], puis devient secrétaire de l'Académie royale de peinture et de sculpture[2], poste qu'il occupe pendant une trentaine d'années[1].
Joly travaille au Cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roy depuis 1737 et en devient le gardien en 1750[2],[3],[4].
Hugues-Adrien Joly fréquente les plus importants artistes et amateurs d’estampes de son époque, comme Charles-Nicolas Cochin, Jean-Claude Richard de Saint-Non, Pierre-Jean Mariette, Anne Claude de Caylus, François-Bernard Lépicié, François-Bernard Lépicié et Jean-Michel Papillon[5],[3],[6]. Il est très bien vu à la Cour, faisant visiter le Cabinet à de très hauts dignitaires avec sérieux et zèle[1],[5]. Pourtant, il regrette de perdre autant de temps avec des gens qui n'entendent rien à l'art[7].
Il préfère aider les étudiants et les chercheurs, et se consacrer à rechercher des aides financières et à agrandir la collection, qu'il répertoriait et commentait avec soin[7],[8]. Il fait de nombreuses et importantes acquisitions et a mis en œuvre le plan de classement des estampes encore utilisé de nos jours[3]. Directeur le plus fécond du Cabinet[9], Hugues-Adrien Joly pose avec son fils et successeur Adrien-Jacques Joly, les bases de ce qui deviendra l'un des plus riches cabinets des estampes du monde[2],[3], dont la collection a triplé sous sa direction[10],[6].
On sait grâce à sa fameuse correspondance avec le baron de Heinecken[11] qu'il se plaint du manque d'aide humaine, du manque de collaboration et de l'ingratitude des artistes à qui il demandait des informations ; il se plaint surtout de ne pas avoir le temps d'écrire sur l'histoire de la gravure[12].
Il a produit l’Inventaire du Cabinet des Estampes (1 à 15000, en trois volumes), qu'il a commencé en 1779 et qui sera achevé après sa mort en 1854[13].
Il meurt le 7 ventôse an VIII, soit le [1].
Notes et références
- Millin, Noel et Warens 1799, p. 245.
- « JOLY (Hugues-Adrien) », sur bibliographique.com (consulté le ). Sourcé d'après P. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris (1864-1890).
- Rémi Mathis, « Une note de Hugues-Adrien Joly au sujet de la préface de la première édition des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand » (consulté le ).
- Laure Beaumont-Maillet, Les Gardes et directeurs du département des Estampes, de 1720 à 2006, Paris, BnF, 2010, p. 5.
- Adhémar [1958], p. 15.
- Rémi Mathis, « Pratiques quotidiennes de travail au Cabinet des estampes dans les décennies 1750 et 1760 », Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 47, , p. 52-57.
- Adhémar [1958], p. 16.
- « Le fonds des premières gravures italiennes au département des Estampes », dans Gisèle Lambert, Le fonds des premières gravures italiennes au département des Estampes, BnF, (lire en ligne), p. 14-15.
- Henri Delaborde, « Le cabinet des estampes depuis le règne de Louis XV jusqu’à la fin du XVIIIe siècle », Revue des Deux Mondes, t. 102, , p. 353 (lire sur Wikisource).
- Simone Balayé, La Bibliothèque nationale des origines à 1800, Genève, Droz, 1988, VIII-546 p., p. 332.
- « Fiche de la Correspondance de Hugues-Adrien Joly avec le baron de Heinecken. 30 lettres. 1772-1789 », sur bnf.fr (consulté le ).
- Adhémar [1958], p. 17.
- « Fiche de l'Inventaire du Cabinet des Estampes », sur bnf.fr (consulté le ) (lire en ligne sur Gallica).
Annexes
Bibliographie
- Jean Adhémar, « La nostalgie d'un conservateur d'estampes au XVIIIe siècle », Bulletin d'informations de l'A. B. F., [1958] (lire en ligne).
- Aubin Louis Millin, François Noel et Israel Warens, « Nécrologie Huges-Adrien Joly », Magasin encyclopédique: ou Journal des sciences, des lettres et des arts, vol. 5 à 6, , p. 245-247 (lire en ligne).
- Henri Delaborde, « Le département des estampes à la Bibliothèque nationale », Revue des deux Mondes, t. 102, (lire sur Wikisource)
Iconographie
- Louis Delaville a réalisé un buste en terre-cuite de Joly, en 1797 (voir en ligne sur Gallica)