Élections législatives niuéennes de 1999

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Élections législatives niuéennes de 1999
Sani Lakatani – Parti du peuple niuéen
Sièges obtenus 14 en augmentation 5
Frank Lui – sans étiquette
Sièges obtenus 6 en diminution 5
Premier ministre
Sortant Élu
Frank Lui Sani Lakatani

Des élections législatives ont lieu à Niué le [1].

Système politique et électoral[modifier | modifier le code]

Pays composé d'une unique île polynésienne, Niué est un État de facto indépendant, en libre association avec la Nouvelle-Zélande, qui conserve de jure la souveraineté sur l'île. En pratique, il n'y a pas d'ingérence néo-zélandaise dans les affaires niuéennes. Niué est une démocratie parlementaire fondée sur le modèle de Westminster[2].

Le Fono Ekepule est un parlement monocaméral composé de 20 députés élus pour trois ans selon un mode de scrutin mixte. Le pays compte quatorze circonscriptions électorales, élisant chacune un député. Chaque village niuéen correspond à une circonscription, à l'exception de la capitale, Alofi, qui est scindée en deux d'entre elles. Pour ces quatorze sièges, l'élection s'effectue au scrutin uninominal majoritaire à un tour, hérité du modèle britannique[2]. Pour l'attribution des six autres sièges, les électeurs (soit tout résident permanent âgé d'au moins 18 ans) sélectionnent six noms parmi une liste de candidats. Ces sièges sont ainsi attribués via un mode de scrutin plurinominal majoritaire à un tour : les six candidats ayant reçu le plus de voix sont élus[2].

Contexte[modifier | modifier le code]

Frank Lui est le Premier ministre depuis 1993 et dispose d'une très courte majorité absolue au Parlement. Face à lui, l'opposition parlementaire est organisée en un Parti du peuple niuéen, seul parti politique du pays. Le pays fait face à un fort déclin démographique, les Niuéens ayant le droit de s'installer librement en Nouvelle-Zélande ; l'île ne compte plus que 1 750 habitants, une réduction de quelque 25 % en dix ans, tandis que plus de 12 000 Niuéens vivent en Nouvelle-Zélande. L'économie de Niué est par ailleurs fragilisée par la fermeture de nombreux commerces, non viables, et par la réduction des aides financières apportées par le Nouvelle-Zélande sous le gouvernement néo-libéral et conservateur de Jenny Shipley[1],[3].

Campagne[modifier | modifier le code]

Le Parti du peuple niuéen (PPN) mène une campagne efficace à travers le pays, tandis que les députés de la majorité sortante, n'ayant pas de parti politique, font campagne chacun dans sa circonscription. Frank Lui participe cette fois à la campagne locale de certains de ses députés, mais est perçu comme négligeant sa propre campagne dans sa circonscription d'Alofi-nord[1].

Vingt candidats se présentent au scrutin national, quatre de moins qu'en 1996[1].

Résultats[modifier | modifier le code]

Le PPN remporte une majorité absolue des sièges au Fono, amenant une alternance au pouvoir, tandis que le Premier ministre sortant Frank Lui est battu dans sa propre circonscription. Son ministre des Finances Aokuso Pavihi est également battu dans la sienne. Les résultats sont les suivants[1].

Scrutin national[modifier | modifier le code]

Résultats
Candidat Parti Voix % Résultat Remarques
O'love Jacobsen majorité sortante 502 50,6 % réélue Obtient le plus grand nombre de voix. Ministre sortante.
Terry Coe majorité sortante 485 48,9 % réélu Obtient le 2e plus grand nombre de voix. Seul député non-autochtone.
Sani Lakatani PPN 474 47,8 % réélu 3e. Chef de l'opposition sortante.
Hima Douglas PPN 461 46,5 % élu 4e. Employé de radiodiffusion de la Communauté du Pacifique. Première élection.
Michael Jackson PPN 414 41,7 % réélu 5e ex aequo. Journaliste.
Toke Talagi PPN 414 41,7 % élu 5e ex aequo. Ancien haut fonctionnaire au ministère de l'Économie. Première élection.
quatorze autres candidats
Total des voix 100 -
Suffrages exprimés 992
Votes blancs et nuls
Total des votants 100
Abstention
Inscrits/Participation

Par circonscription[modifier | modifier le code]

Circonscription Candidat Parti Votes % Résultat
Alofi-nord
Va‘ainga Tukuitonga PPN 61 53,5 % élue
Frank Lui majorité sortante 53 46,5 % sortant battu
Votes blancs ou nuls -
Total 100
Alofi-sud
Robert Rex Junior PPN réélu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Avatele Billy Graham Talagi PPN élu
Aokuso Pavihi majorité sortante sortant battu
Votes blancs ou nuls
Total 100
Hakupu Young Vivian PPN reconduit (sans adversaire)
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total
Hikutavake Opili Talafasi PPN réélu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Lakepa John Operator Tiakia majorité sortante réélu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Liku Pokotoa Sipeli PPN reconduit (sans adversaire)
Votes blancs ou nuls
Total
Makefu Tofua Puletama PPN 22 élu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Mutalau Bill Vakaafi Motufoou PPN 38 56,7 % élu
Hafe Vilitama majorité sortante 29 43,3 % sortant battu
Votes blancs ou nuls
Total
Namukulu Jack Lipitoa pro-gouvernement reconduit (sans adversaire)
Votes blancs ou nuls
Total
Tamakautoga Peter Funaki pro-gouvernement réélu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Toi Dion Taufitu PPN réélu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Tuapa Fisa Pihigia PPN réélu
autre(s) candidat(s)
Votes blancs ou nuls
Total 100
Vaiea Talaititama Talaiti pro-gouvernement reconduit (sans adversaire)
Votes blancs ou nuls
Total -

Formation du gouvernement[modifier | modifier le code]

L'assemblée se réunit le 26 mars et élit Tama Posimani (du PPN) à sa présidence. Sani Lakatani, chef du PPN, est ensuite élu Premier ministre avec les voix de quatorze députés contre six pour la candidate de la majorité sortante, O'love Jacobsen. L'opposition parlementaire pour la législature 1999-2002 est ainsi constituée d'O'love Jacobsen, Terry Coe, John Tiakia, Talaititama Talaiti, Peter Funaki et Jack Lipitoa[1],[3].

Le nouveau Premier ministre nomme le gouvernement suivant[1] :

Fonction Ministre Remarques Assistant
Premier ministre,
Ministre des Finances et du Développement économique,
Ministre des Affaires étrangères,
Ministre des Banques extraterritoriales,
Ministre du Tourisme,
Ministre de l'Aviation civile, de la Poste et des Télécommunications
Sani Lakatani Toke Talagi (développement économique et aviation civile),
Hima Douglas (divers)
Vice-Premier ministre,
Ministre de l'Éducation,
Ministre des Arts et des Cultures,
Ministre des Affaires locales, des Femmes et de la Jeunesse,
Ministre de l'Environnement
Young Vivian
Ministre des Services administratifs et des Travaux publics,
Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de la Sylviculture,
Ministre de l'Emploi,
Ministre de la Radiodiffusion
Dion Taufitu
Ministre de la Santé,
Ministre de la Commission au service public,
Ministre de la Justice,
Ministre des Terres et du Cadastre,
Ministre du Fret maritime et du Commerce extérieur,
Ministre de la Police et de l'Immigration
Robert Rex Junior

Suites[modifier | modifier le code]

Hima Douglas, député de la majorité parlementaire, démissionne lorsqu'il est nommé haut commissaire (ambassadeur) de Niué en Nouvelle-Zélande. Une élection partielle s'ensuit en avril 2001, au scrutin national. Le candidat du gouvernement y est largement battu par le candidat d'opposition Hunukitama Hunuki[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) Stephen Levine, "Niue", The Contemporary Pacific, printemps 2000, pp.231-236
  2. a b et c (en) "Niue's Government and Politics", gouvernement de Niue
  3. a et b (en) "Lui loses his seat", Pacific Islands Monthly, juin 1999, p.39
  4. (en) "Independent Hunukitama wins Niue by-election", Niue Economic Review, 2 avril 2002