Édouard Morot-Sir

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Édouard Morot-Sir
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Édouard Barthelemy Morot-SirVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
É. M.-S., É. M. S.Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de

Édouard Barthélémy François Morot-Sir, né le à Autun en Saône-et-Loire et mort le à New York, est un diplomate, philosophe et professeur, français.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1934 Edouard. Morot-Sir est agrégé de philosophie.

En 1935, il épouse Jacqueline Le Senne (1914-2011), fille de René Le Senne. Elle est également philosophe et a obtenu le premier prix de philosophie au Concours général[1]. Ils auront deux filles : Anne-Françoise et Catherine.

En 1939 il est mobilisé, alors qu'il est professeur de philosophie au Lycée Montesquieu du Mans[2]. Lieutenant d'infanterie, en 1940, il est blessé au genou puis fait prisonnier[3].

Il soutient après la guerre, en 1947[4], à l'Université de Paris, une thèse de doctorat ès-lettres, publiée sous le titre : La Pensée négative : recherche logique sur sa structure et ses démarches[5]. Il enseigne alors aux Universités de Bordeaux (1947-1950), du Caire (1950-1952) et de Lille (1950-1957).

En 1957 il est nommé conseiller culturel de l'Ambassade de France aux États-Unis. Il occupe ce poste durant 12 ans. Il est en même temps représentant permanent des universités françaises[6]. Il développe, à ce double titre, les échanges universitaires franco-américains, organise des visites et échanges d'artistes, d'enseignants et d'intellectuels ainsi que des expositions et concerts.

En 1969 sa carrière de diplomate prend fin et il renoue avec la carrière de professeur d'université, enseignant d'abord à l'université de l'Arizona, puis jusqu'en 1983 à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Il a continué à promouvoir les relations franco-américaines en tant que président de l'Institut Français de Washington (IFW) de 1972 à 1990 (le nom a changé en Institut Français d'Amérique En 2008)[4].

Il prend sa retraite en 1979, il vit à New-York[6] jusqu'à sa mort. En mai 1993 une cirse cardiaque l'emporte.

Ses travaux[modifier | modifier le code]

Raymond Gay-Crosier en précise le champ : " il lui fut impossible de séparer la pratique ou l'enseignement de la langue, de la littérature, de la philosophie et de la culture. La gamme de ses sujets va de Pascal à Beckett, de la philosophie morale à la théorie critique et linguistique. Outre de très nombreux articles sur Pascal, Malraux, Camus, Saint-John Perse et d'autres auteurs du 20° siècle, il fut l'auteur d' ouvrages..." [6]

Publié en 1971 son ouvrage sur La pensée française aujourd'hui est salué de façon particulièrement élogieuse par le philosophe Étienne Borne[7] : "Livre tout ruisselant de modernité. D'abord par son style, prodigue en bonheurs subtils, fertile en retournements insolites, imitant admirablement par la clarté ambiguë de la phrase l'énigme des œuvres plastiques (sorte de poétique dont savent si bien user les précieux de notre temps), style dont l'agilité hors du commun convie à un salutaire exercice les lents lecteurs dont je suis. Modernité rendue ainsi visible, mais qui se trouve substantiellement dans l'Idée que M. Morot-Sir s'y fait de la philosophie.."

Décorations[modifier | modifier le code]

Édouard Morot-Sir était titulaire de la Croix de Guerre, commandeur des Palmes académiques, et commandeur de la Légion d' Honneur.

Publications[modifier | modifier le code]

  • La Pensée négative : recherche logique sur sa structure et ses démarches , Paris, 1947, Aubier, 399 p.
  • Philosophie et mystique , Paris, 1948, Aubier, 271 p.
  • La Pensée française d'aujourd'hui , Paris, 1971, Presses universitaires de France.
  • Pascal , Paris, 1973, Presses universitaires de France.
  • La Métaphysique de Pascal , 1973, Presses universitaires de France
  • Les mots, de Jean-Paul Sartre, Paris, 1975, Hachette, Classiques, 95 p.
  • Du Surréalisme à l'empire de la critique [co-auteur Germaine Brée], Paris, Grenoble, 1984, B. Arthaud, 595 p.
  • The Imagination of Reference: Meditating the Linguistic Condition , 1993, Gainesville, University Press of Florida.
  • La raison et la grâce selon Pascal, Paris, 1993

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Photographie agence Roll, 1932 lire en ligne sur Gallica
  2. Didier Béoutis, Mon lycée à l’heure (de l’occupation) allemande,  Association amicale des anciens élèves du lycée Montesquieu Bulletin n°34 du 1er mars 2013.
  3. François Mitterrand raconte :"Le commandement, Edouard Morot-Sir, un professeur de philosophie dans la vie civile, nous déplaça vers le Mort-Homme. Le temps était admirable. Comme pour saluer ce mois de juin dans sa splendeur, comme si la beauté pouvait nier le malheur… Les troupes d’assaut s’arrêtèrent pour une trêve d’un instant. Morot-Sir et moi n’avions qu’à allonger la main pour cueillir des fraises des bois qui tapissaient le sol quand un obus de shrapnell explosa au dessus de nous. J’étais assommé par la déflagration. Morot-Sir, lui, était blessé au genou." in Philip Short François Mitterrand: Portrait d'un ambigu Nouveau Monde Editions, 21 mai 2015 - 896 pages
  4. a et b Lloyd S. Kramer, « Edouard Morot-Sir (1910-1993) », sur societyforfrenchhistoricalstudies.net/,
  5. Dominique Descotes , « Nouvelles Pascaliennes » ,  Courrier du Centre International Blaise-Pascal, 17 | 1995
  6. a b et c Raymond Gay-Crosier Nécrologie Édouard Morot-Sir (1910-1993), Société des Études Camusiennes, nov. 1993, p. 40 [Édouard Morot-Sir était membre de cette société]
  7. Etienne Borne, « A la recherche de la modernité », Le Monde,‎

Liens externes[modifier | modifier le code]