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== Éditions ==
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* ''Tom est mort'', [[P.O.L]], 2007 {{ISBN|9782846822091}}
* ''Tom est mort'', [[P.O.L]], 2007 {{ISBN|9782846822091}}
** rééd. [[Gallimard]], coll. « Folio » {{ISBN|9782070365784}}
** [[Le Grand Livre du mois]], 2007 {{ISBN|9782286039264}}
** [[France Loisirs]], 2008 {{ISBN|9782298009903}}
** [[Gallimard]], coll. « Folio », 2009 {{ISBN|9782070365784}}


== Lecture ==
== Lecture ==

Version du 21 novembre 2011 à 22:34

Tom est mort est un roman de Marie Darrieussecq paru en 2007 chez P.O.L. Il fait alors partie de la sélection du prix Goncourt[1] et du prix Femina[2]. Il connait un certain succès de librairie, en partie lié à la polémique qui accompagne sa parution[3].

Résumé

Tom est mort est un roman sur le deuil maternel[4] :

« Voici dix ans que son fils est mort, il avait quatre ans et demi. Pour la première fois depuis ce jour quelques moments passent sans qu'elle pense à lui. Alors, pour empêcher l'oubli, ou pour l'accomplir, aussi bien, elle essaie d'écrire l'histoire de Tom, l'histoire de la mort de Tom, elle essaie de s'y retrouver[5]. »

Polémique

Le « plagiat psychique »

Camille Laurens, dans un article paru dans La Revue littéraire, « Marie Darrieussecq ou le syndrome du coucou[6] », accuse Marie Darrieussecq de l'avoir textuellement et psychiquement plagiée et ainsi de s'être largement inspirée de son récit Philippe, publié chez le même éditeur, et centré sur le même sujet : la perte d'un enfant[7]. Elle lui reproche en outre d'écrire à la première personne sur un sujet très douloureux qu'elle n'a pas vécu[8].

Marie Darrieussecq s'estime pour sa part calomniée et défend son droit à écrire sur un tel sujet[7], déclarant qu'un roman n'a pas à se légitimer d'une expérience vécue[9].

A la suite à son article, Camille Laurens est congédiée par P.O.L qui soutient Marie Darrieussecq[10]. Elle-même déclare ne plus souhaiter rester dans son ancienne maison d'édition[11] et rejoint les éditions Gallimard[12].

En 2010, Camille Laurens publie Romance nerveuse, autofiction dans laquelle elle revient en partie sur cette polémique[13]. Elle souligne par ailleurs la sur-médiatisation et la déformation de ses propos qui ont accompagné cette polémique[14].

La même année, Marie Darrieussecq publie Rapport de police, un essai consacré au plagiat[15] dans lequel elle déclare que les attaques de Camille Laurens sont en fait des attaques contre l'imagination : « Le roman (...) est perçu par les tenants de la véracité comme un plagiat de l'autobiographie. Comme si la fiction n’était jamais que la copie (...) d’un texte plus réel qui viendrait d'un "je" certifié d’origine. Sous le plagiat, le pavé de l'authenticité : vieux mot d’ordre. » Dès lors, un roman comme Tom est mort pouvait tomber sous le coup d'une « accusation pour blasphème : tu n’as pas vécu la douleur que tu dis, tu n’as pas le droit de l'écrire. Si tu l'écris, c’est ma place que tu prends[16]. »

Réactions

D'autres écrivains ont donné leurs avis sur cette polémique. Sur son site officiel, Chloé Delaume estime, pour illustration, qu'en essayant de « reprocher à Darrieussecq de faire un roman sur un enfant mort, du point de vu de la mère, sans avoir vécu personnellement ce qui se joue dans le récit comme l'écriture », Camille Laurens essaye de conserver le « monopole de la douleur et d'affirmer la suprématie de l'autofiction face à la thématique du deuil. » Quant au plagiat, Chloé Delaume prend fait et cause pour Darrieussecq en soulignant que « la mort d'un enfant, comme toute thématique lourde, ça a ses motifs, inexorables et récurrents. Dont ceux que Laurens cite, l'impasse ne pouvait pas être faite, il s'agit de lieux communs, de métaphores, d'images obligatoires, qui s'imposent vu le sujet. Le deuil a son corpus, commun à tous les livres, la tombe, la mère-tombe, si Darrieussecq ne l'avait pas traité à un moment donné, le livre ne serait pas complet, pour ne pas dire crédible »[17].

De son côté, la romancière Marie NDiaye, qui avait elle-même accusé Marie Darrieussecq de « singerie » en 1996, souligne des incohérences qui révèlent le plagiat : « Je soutiens Camille Laurens à 100%. Je suis sûre que Marie Darrieussecq est foncièrement malhonnête. Le pire, c'est que parfois elle commet des erreurs dans son système. A la fin de Tom est mort par exemple, la narratrice songe à attaquer le médecin pour le rendre responsable de la mort de l'enfant. C'était crédible dans Philippe de Camille Laurens, mais c'est absurde dans Tom est mort car l'enfant a fait une chute, il est mort accidentellement, la responsabilité du médecin n'est donc pas engagée. Je ne crois pas à l'imprégnation inconsciente. On voit trop le bricolage. Son système de montage copier-coller est bricolé. Au début, je trouvais ça misérable et somme toute assez pathétique. Maintenant, ça ne me paraît pas si triste que cela, sauf pour Laurens et moi, surtout pour elle car c'est l'histoire de son enfant, une histoire personnelle et toujours douloureuse »[18].

Éditions

Lecture

Notes et références

  1. Sélection du prix Goncourt 2007, L'Internaute, consulté le 16 novembre 2011.
  2. Sélection du prix Femina, L'Internaute, consulté le 16 novembre 2011.
  3. Mohammed Aïssaoui, « Darrieussecq : le bon côté de la polémique », Le Figaro, 13 septembre 2007.
  4. Carine Fréville, « Spéctralité et deuils dans Le Pays et Tom est mort de Marie Darrieussecq », Post-Scritum, n° 14, été 2011.
  5. Tom est mort, Fluctuat.net, consulté le 15 novembre 2011.
  6. Camille Laurens, « Marie Darrieussecq ou le syndrome du coucou », La Revue littéraire, n°32, septembre 2007.
  7. a et b Camille Laurens accuse Marie Darrieussecq de plagiat, Le Nouvel Observateur, 24 août 2007.
  8. Marianne Payot, « Marie Darrieussecq et Camille Laurens règlent leurs comptes », L'Express, 7 janvier 2010.
  9. Delphine Peras, « Darrieussecq et Laurens jouent les prolongations », Lire, 1er février 2010.
  10. Le Monde des livres, 30 août 2007
  11. Camille Laurens, « On ne fabrique pas un suspense avec la mort d'un enfant », Le Monde des livres, 7 septembre 2007
  12. Camille Laurens, de P.O.L à Gallimard, 20 minutes, 8 octobre 2007.
  13. Marianne Payot, « Camille Laurence revient sur une Romance nerveuse », L'Express, 6 janvier 2010.
  14. Camille Laurens : Critique ou spectacle ?, Université Panthéon-Assas, 3 mai 2011.
  15. Marie Darrieussecq : « L'accusation de plagiat est une mise à mort », Les Inrockuptibles, 9 janvier 2010.
  16. Isabelle Falconnier, Marie Darrieussecq contre Camille Laurens, suite, L'Hebdo, 13 janvier 2010.
  17. Chloé Delaume, Remarques et Cie #113, Chloédelaume.net, consulté le 21 novembre 2011.
  18. Pierre Assouline, « Les vérités de Marie NDiaye », La République des livres, 19 novembre 2007.
  19. Tom est mort, de Marie Darrieussecq, à Orléans, P.O.L, consulté le 21 novembre 2011.

Liens externes