Aller au contenu

« OTRAG » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédenteModification suivante →
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Clydedrexler (discuter | contributions)
105 modifications
Aucun résumé des modifications
Clydedrexler (discuter | contributions)
105 modifications
Compléments de fond
Ligne 3 : Ligne 3 :
Le '''programme balistique zaïrois''' fut le fruit d'un partenariat conclu en [[1976]] entre le gouvernement de la [[République du Zaïre]] et l'entreprise ouest-allemande OTRAG (Orbital Transport und Racketen-Aktiengesllschaft). Cet accord visait à l'exploitation d'une portion de la province du [[Shaba]] afin de procéder à des tirs de fusées à charge civile (mise en orbite de satellites) dans l'espace. En [[1979]], ce projet fut définitivement abandonné à la suite de pressions internationales.
Le '''programme balistique zaïrois''' fut le fruit d'un partenariat conclu en [[1976]] entre le gouvernement de la [[République du Zaïre]] et l'entreprise ouest-allemande OTRAG (Orbital Transport und Racketen-Aktiengesllschaft). Cet accord visait à l'exploitation d'une portion de la province du [[Shaba]] afin de procéder à des tirs de fusées à charge civile (mise en orbite de satellites) dans l'espace. En [[1979]], ce projet fut définitivement abandonné à la suite de pressions internationales.


== Histoire ==
== Histoire du projet ==


En date du 26 mars [[1976]], il fut signé un protocole<ref name="José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi">José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi, [http://books.google.com/books?id=g0QigpKLPCcC&pg=PA249&lpg=PA249&dq=otrag+mobutu&source=bl&ots=0gwF1ltMSt&sig=w61C_nHDWGbceBqftcDozSrZ7T4&hl=fr&ei=Qe15SsjjAcPZ-QbKwZXUBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5#v=onepage&q=otrag%20mobutu&f=false "Je ne renie rien, je raconte"] [[2006]]</ref> entre le président [[Mobutu]] et le fondateur de la société OTRAG, Lutz Kayzer, afin de créer une base de développement et de lancement de fusées et de satellites dans la province du [[Shaba]], au [[Zaïre]]. Selon l'accord conclu entre les parties, il fut notamment établi que la société aurait<ref name="Stanley Cohn - Munger Africana Library Notes">Stanley Cohn - Munger Africana Library Notes, [http://caltechmaln.library.caltech.edu/57/01/MALN_49.pdf "What's going up in Zaire OTRAG's rocket base in Shaba ?"] [[1979]]</ref>:
En date du 26 mars [[1976]], il fut signé un protocole<ref name="José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi">José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi, [http://books.google.com/books?id=g0QigpKLPCcC&pg=PA249&lpg=PA249&dq=otrag+mobutu&source=bl&ots=0gwF1ltMSt&sig=w61C_nHDWGbceBqftcDozSrZ7T4&hl=fr&ei=Qe15SsjjAcPZ-QbKwZXUBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5#v=onepage&q=otrag%20mobutu&f=false "Je ne renie rien, je raconte"] [[2006]]</ref> entre le président [[Mobutu]] et le fondateur de la société OTRAG, Lutz Kayzer, afin de créer une base de développement et de lancement de fusées et de satellites dans la province du [[Shaba]], au [[Zaïre]]. Selon l'accord conclu entre les parties, il fut notamment établi que la société aurait<ref name="Stanley Cohn - Munger Africana Library Notes">Stanley Cohn - Munger Africana Library Notes, [http://caltechmaln.library.caltech.edu/57/01/MALN_49.pdf "What's going up in Zaire OTRAG's rocket base in Shaba ?"] [[1979]]</ref>:
Ligne 18 : Ligne 18 :
* fournir une allocation annuelle de 50 millions de dollars américains aux caisses de l'Etat ;
* fournir une allocation annuelle de 50 millions de dollars américains aux caisses de l'Etat ;
* mettre gratuitement sur orbite le premier satellite expérimental zaïrois ;
* mettre gratuitement sur orbite le premier satellite expérimental zaïrois ;
* fournir une offre de prix concurrentielle pour le lancement d'un satellite de télécommunications ;
* fournir une offre de prix concurrentielle pour le lancement d'un [[satellite artificiel]] de télécommunications ;
* recruter et former de la main d'oeuvre locale afin de renforcer le corps scientifique.
* recruter et former de la main d'oeuvre locale afin de renforcer le corps scientifique.


Malgré certaines critiques émises sur les largesses du partenariat, jugées trop défavorables aux intérêts du [[Zaïre]] ou tout simplement illégales (non respect des lois foncières)<ref name="Buana Kabue">Buana Kabue, [http://books.google.com/books?id=csAPib-WU5oC&pg=PA195&lpg=PA195&dq=otrag+100.000+km&source=bl&ots=AqHRUK5146&sig=H4nrNdaHT5qYGq8UuyOqZCPNlok&hl=fr&ei=O_F5Ssj5M9PA-Qbi3qzFBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2#v=onepage&q=otrag%20100.000%20km&f=false "Citoyen président"] [[1978]]</ref>, ce programme balistique était directement soutenu par le président [[Mobutu]] dans son aspiration à bâtir un centre spatial africain. En effet, le projet présentait des intérêts multiples<ref name="Marie-France Cros, François Misser">Marie-France Cros, François Misser, [http://books.google.com/books?id=ezETfNwRvVYC&pg=PA110&lpg=PA110&dq=cap+kennedy+africain&source=bl&ots=-AvHMezLiY&sig=Zh03ayVmuND3aRsdRnsZx2jYcR4&hl=fr&ei=6PR5Spy_F9HJ-QaD4p3HBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3#v=onepage&q=&f=false "Géopolitique du Congo (RDC) "] [[2002]]</ref>: la position géographique du pas de tir, proche de l'équateur et favorable à l'envoi d'engins spatiaux, et l'association à un promoteur de vecteurs à moindre coûts, ouvrait la possibilité d'une alternative aux [[USA]], à l'[[URSS]] et au [[centre spatial guyanais]] ; il aurait à s'inscrire dans la logique des grands travaux de relance socio-économique du "''Plan Mobutu''" initié en [[1977]] ; il permettrait de renforcer l'image internationale du [[Zaïre]] et de son régime.
Malgré certaines critiques émises sur les largesses du partenariat, jugées trop défavorables aux intérêts du [[Zaïre]] ou tout simplement illégales (non respect des lois foncières)<ref name="Buana Kabue">Buana Kabue, [http://books.google.com/books?id=csAPib-WU5oC&pg=PA195&lpg=PA195&dq=otrag+100.000+km&source=bl&ots=AqHRUK5146&sig=H4nrNdaHT5qYGq8UuyOqZCPNlok&hl=fr&ei=O_F5Ssj5M9PA-Qbi3qzFBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2#v=onepage&q=otrag%20100.000%20km&f=false "Citoyen président"] [[1978]]</ref>, ce programme balistique était directement soutenu par le président [[Mobutu]] dans son aspiration à bâtir un centre spatial africain. En effet, le projet présentait des intérêts multiples<ref name="Marie-France Cros, François Misser">Marie-France Cros, François Misser, [http://books.google.com/books?id=ezETfNwRvVYC&pg=PA110&lpg=PA110&dq=cap+kennedy+africain&source=bl&ots=-AvHMezLiY&sig=Zh03ayVmuND3aRsdRnsZx2jYcR4&hl=fr&ei=6PR5Spy_F9HJ-QaD4p3HBQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3#v=onepage&q=&f=false "Géopolitique du Congo (RDC) "] [[2002]]</ref>: la position géographique du pas de tir, proche de l'équateur et favorable à l'envoi d'engins spatiaux, et l'association à un promoteur de vecteurs à moindre coûts, ouvrait la possibilité d'une alternative commerciale "''low cost''"<ref name="Mark Wade in Astronautix.com">Mark Wade in Astronautix.com, [http://www.astronautix.com/lvs/otrag.htm "OTRAG"] [[1979]]</ref> aux [[USA]], à l'[[URSS]] et au [[centre spatial guyanais]] ; il aurait à s'inscrire dans la logique des grands travaux de relance socio-économique du "''Plan Mobutu''" initié en [[1977]]<ref name="Buana Kabue">Buana Kabue, [http://books.google.com/books?id=csAPib-WU5oC&pg=PA143&lpg=PA143&dq=plan+mobutu&source=bl&ots=AqHRUO34Y2&sig=WLbMorEJPi4kLd1cM2BBttBMlYo&hl=fr&ei=g4Z6SqPhOZCL-QaWz61W&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4#v=onepage&q=plan%20mobutu&f=false "Citoyen président"] [[1978]]</ref> ; il permettrait de renforcer l'image internationale du [[Zaïre]] et de son régime.

Toutefois, l'envoi d'engins dans l'espace était encore au stade expérimental lorsque ladite convention fut signée. Outre les aménagements très importants nécessaires pour le lieu d'accueil au [[Shaba]], un promontoire situé à 1.300 mètres de hauteur avec une piste d'atterrissage pour les avions cargo Argosy<ref name="Aviation safety network">Aviation safety network, [http://aviation-safety.net/database/operator/airline.php?var=4952 "OTRAG Range Air Services"]</ref>, la technologie OTRAG devait être encore mise au point avant de pouvoir procéder aux premiers essais réels. Ces derniers<ref name="Mark Wade in Astronautix.com">Mark Wade in Astronautix.com, [http://www.astronautix.com/lvs/otrag.htm "OTRAG"] [[1979]]</ref> débutèrent le 18 mai [[1977]] avec le lancement à succès d'une fusée de 6 mètres de haut qui atteint une altitude de 20 kilomètres. Ce tir fut suivi de deux nouveaux essais, respectivement aux mois de mai et de juin [[1978]], d'un engin qui atteignit l'altitude de 150 kilomètres et d'un lanceur qui manqua à ses objectifs et s'écrasa peu après le décollage. Cet échec devant un parterre de personnalités où était également présent le président [[Mobutu]], fut aussi le dernier des tirs opérés par OTRAG au Zaïre<ref name="FlightGlobal">FlightGlobal, [http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1979/1979%20-%201633.html "OTRAG loses african range"] [[1979]]</ref>.

En effet, en [[1979]], le contrat de partenariat fut révoqué par le chef de l'Etat. Lancé trois plus ans tôt, le programme balistique zaïrois fut un échec pour les deux parties<ref name="FlightGlobal">FlightGlobal, [http://www.flightglobal.com/pdfarchive/view/1979/1979%20-%201633.html "OTRAG loses african range"] [[1979]]</ref>: d'une part, la base d'un centre spatial africain et le projet d'un réseau de télécommunications géré par un satellite national étaient abandonnés et, d'autre part, les techniques d'amélioration de vol de la société ouest-allemande étaient gelées à défaut d'un environnement d'accueil. En 1980, le partenariat est définitivement enterré lorsque OTRAG déplace ses activités<ref name="Les fusées en Europe">Les fusées en Europe, [http://fuseurop.univ-perp.fr/otrag_f.htm "Les fusées de l'OTRAG"]</ref> et s'installe en [[Libye]].

== Les causes de l'échec ==




== Voir aussi ==

=== Liens internes ===

=== Liens externes ===

* {{en}} [http://www.economy-point.org/o/otrag.html OTRAG - Space undertaking]
* {{en}} [http://www.airliners.net/photo/ORAS-(Zaire)/Armstrong-Whitworth-AW-660/1273440/&sid=9e363247265a2cfc96a5d6b04688f8da OTRAG Range Air Service-Argosy C1]


==Références==
==Références==

Version du 6 août 2009 à 11:06

Cet article est une ébauche concernant la république démocratique du Congo.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Le programme balistique zaïrois fut le fruit d'un partenariat conclu en 1976 entre le gouvernement de la République du Zaïre et l'entreprise ouest-allemande OTRAG (Orbital Transport und Racketen-Aktiengesllschaft). Cet accord visait à l'exploitation d'une portion de la province du Shaba afin de procéder à des tirs de fusées à charge civile (mise en orbite de satellites) dans l'espace. En 1979, ce projet fut définitivement abandonné à la suite de pressions internationales.

Histoire du projet

En date du 26 mars 1976, il fut signé un protocole[1] entre le président Mobutu et le fondateur de la société OTRAG, Lutz Kayzer, afin de créer une base de développement et de lancement de fusées et de satellites dans la province du Shaba, au Zaïre. Selon l'accord conclu entre les parties, il fut notamment établi que la société aurait[2]:

  • un terrain d'opération gigantesque avec une concession jusqu'en l'an 2000 (superficie estimée à 100.000 km² pour 331km² pour la NASA en Floride) ;
  • toute la latitude de procéder à des travaux, d'acheminer du matériel et de développer son programme sans demande d'autorisation préalable ;
  • la jouissance pleine et entière de l'espace aérien au-dessus du site d'accueil du programme balistique ;
  • le bénéfice d'une immunité similaire au statut diplomatique pour ses employés ;
  • une protection spéciale fournie par les services de sécurité zaïrois ;
  • une garantie de confidentialité des activités par l'interdiction de couverture médiatique sans autorisation préalable.

En contrepartie de ces clauses très importantes, le groupe OTRAG s'était engagé entre autres[2] à:

  • fournir une allocation annuelle de 50 millions de dollars américains aux caisses de l'Etat ;
  • mettre gratuitement sur orbite le premier satellite expérimental zaïrois ;
  • fournir une offre de prix concurrentielle pour le lancement d'un satellite artificiel de télécommunications ;
  • recruter et former de la main d'oeuvre locale afin de renforcer le corps scientifique.

Malgré certaines critiques émises sur les largesses du partenariat, jugées trop défavorables aux intérêts du Zaïre ou tout simplement illégales (non respect des lois foncières)[3], ce programme balistique était directement soutenu par le président Mobutu dans son aspiration à bâtir un centre spatial africain. En effet, le projet présentait des intérêts multiples[4]: la position géographique du pas de tir, proche de l'équateur et favorable à l'envoi d'engins spatiaux, et l'association à un promoteur de vecteurs à moindre coûts, ouvrait la possibilité d'une alternative commerciale "low cost"[5] aux USA, à l'URSS et au centre spatial guyanais ; il aurait à s'inscrire dans la logique des grands travaux de relance socio-économique du "Plan Mobutu" initié en 1977[3] ; il permettrait de renforcer l'image internationale du Zaïre et de son régime.

Toutefois, l'envoi d'engins dans l'espace était encore au stade expérimental lorsque ladite convention fut signée. Outre les aménagements très importants nécessaires pour le lieu d'accueil au Shaba, un promontoire situé à 1.300 mètres de hauteur avec une piste d'atterrissage pour les avions cargo Argosy[6], la technologie OTRAG devait être encore mise au point avant de pouvoir procéder aux premiers essais réels. Ces derniers[5] débutèrent le 18 mai 1977 avec le lancement à succès d'une fusée de 6 mètres de haut qui atteint une altitude de 20 kilomètres. Ce tir fut suivi de deux nouveaux essais, respectivement aux mois de mai et de juin 1978, d'un engin qui atteignit l'altitude de 150 kilomètres et d'un lanceur qui manqua à ses objectifs et s'écrasa peu après le décollage. Cet échec devant un parterre de personnalités où était également présent le président Mobutu, fut aussi le dernier des tirs opérés par OTRAG au Zaïre[7].

En effet, en 1979, le contrat de partenariat fut révoqué par le chef de l'Etat. Lancé trois plus ans tôt, le programme balistique zaïrois fut un échec pour les deux parties[7]: d'une part, la base d'un centre spatial africain et le projet d'un réseau de télécommunications géré par un satellite national étaient abandonnés et, d'autre part, les techniques d'amélioration de vol de la société ouest-allemande étaient gelées à défaut d'un environnement d'accueil. En 1980, le partenariat est définitivement enterré lorsque OTRAG déplace ses activités[8] et s'installe en Libye.

Les causes de l'échec

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Références

  1. ↑ José Patrick Nimy Mayidika Ngimbi, "Je ne renie rien, je raconte" 2006
  2. ↑ a et b Stanley Cohn - Munger Africana Library Notes, "What's going up in Zaire OTRAG's rocket base in Shaba ?" 1979
  3. ↑ a et b Buana Kabue, "Citoyen président" 1978 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Buana Kabue » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. ↑ Marie-France Cros, François Misser, "Géopolitique du Congo (RDC) " 2002
  5. ↑ a et b Mark Wade in Astronautix.com, "OTRAG" 1979
  6. ↑ Aviation safety network, "OTRAG Range Air Services"
  7. ↑ a et b FlightGlobal, "OTRAG loses african range" 1979
  8. ↑ Les fusées en Europe, "Les fusées de l'OTRAG"

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=OTRAG&oldid=43603383 ».