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À la recherche du temps perdu (bande dessinée)

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À la recherche du temps perdu est une série de bande dessinée de Stéphane Heuet adaptée des romans de Marcel Proust. Les récitatifs nombreux de la bande dessinée sont uniquement composés d'extraits du roman choisis par Heuet.

La série a généralement été bien reçue par la presse généraliste française et étrangère, du Monde au New York Times, comme un bon moyen d'aborder l'ardu texte proustien[1]. Il y a eu très peu de comptes rendus négatifs, hormis dans Le Figaro[2]. Les spécialistes de Proust ont réservé à la bande dessinée un accueil encore meilleur, Nicolas Dauxin allant jusqu'à écrire qu'Heuet « réenchante le texte proustien[3] ». Certains ont cependant constaté qu'il s'agissait « plutôt d'un livre illustré que d'une bande dessinée[4] ».

Les critiques spécialisés dans la bande dessinée considèrent généralement que cet ouvrage est très mauvais. A la sortie du premier volume, Nicolas Pothier de Bodoï évoque un album « lourd et gauche » au dessin « frisant l'amateurisme »[5]. Pour le Comics Journal, c'est « l'une des adaptations d'un classique les plus plates et dénuées d'imagination », alliant un style « hergéen de troisième zone » à un refus complet des thèmes proustiens majeurs, notamment l'émotion[6]. Thierry Groensteen a parlé d'un « acharnement [...] désastreux et consternant » au dessin « d'une pauvreté insigne » qui dessert grandement l'œuvre originelle[1]. Il a vécu la lecture de cette série comme un « supplice » et considère son succès comme étant révélateur du peu d'estime qu'ont les milieux littéraires établis pour la bande dessinée, aucun de leurs critiques n'ayant cherché à prendre en compte les qualités esthétiques de l'adaptation[7]. Il regrette enfin que, si le Ministère de l'Éducation nationale admet des bandes dessinées au programme, l'école ne l'appréhende que comme « un auxiliaire pédagogique » et que « La qualité de ces œuvres comme bandes dessinées est une question qui ne sera pas posée. »[8]

Albums

La série est publiée par Delcourt.

  1. Combray, 1998[9].
  2. À l'ombre des jeunes filles en fleurs - première partie, 2000.
  3. À l'ombre des jeunes filles en fleurs - seconde partie, 2002.
  4. Un amour de Swann - première partie, 2006.
  5. Un amour de Swann - seconde partie, 2008.
  6. Noms de pays : Le nom, 2013.
  7. Autour de madame Swann, 2019

Documentation

Notes et références

  1. a et b Groensteen (2010a).
  2. « C'est Proust qu'on assassine ! », dans Le Figaro, 17 août 1998.
  3. Dans le Bulletin Marcel Proust n°52.
  4. Houpermans (2004), p. 404.
  5. Pothier 1998.
  6. Mautner (2008)
  7. Groensteen (2010b)
  8. Groensteen (2010c)
  9. Nicolas Pothier, « -Vous reprendrez bien une petite madeleine ? - Sans façon ! », BoDoï, no 12,‎ , p. 9.