Week-end d'intégration

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Le week-end d'intégration abrégé WEI (prononcé "ouaille" ou "oueille") est un terme issu du jargon étudiant des grandes écoles, notamment françaises. Il désigne le séjour au cours duquel les élèves du BDE organisent l’intégration de la promotion entrante. Il a généralement lieu au début de l’année scolaire.

Aspects historiques et sociologiques[modifier | modifier le code]

S’agissant initialement d’une coutume propre aux écoles de commerce et d’ingénieur, ce type d’évènement s’est peu à peu popularisé dans de nombreuses filières d’études supérieures, en particulier les instituts d’études politiques et les facultés de médecine et de droit[1]. L'édition la plus ancienne recensée à ce jour et portant ce nom de WEI est celle organisée à l'occasion de l'accueil de la promotion 1989 de l'École des Mines de Paris[réf. nécessaire].

Sociologiquement, il s'agit d'un rite de passage[2]. Ce type de manifestation existe aussi dans d'autres pays que la France, par exemple en Belgique[3].

Débordements[modifier | modifier le code]

Les week-ends d'intégration étant particulièrement propices à la dérive vers des pratiques dangereuses ou humiliantes de l'ordre du bizutage, le législateur français a tenté de limiter progressivement le vide juridique qui entourait les week-ends d'intégration. Ainsi le Code pénal réprime depuis 1998 certains actes caractéristiques du bizutage et des "open-bars".

Son article 225-16-1 punit de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende le fait "pour personne d'amener autrui, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif"[4] Il est donc à noter que la législation pour les WEI n'est pas différente de celle pour les soirées[5]. La peine complémentaire d'interdiction pendant un an au plus d’organiser des évènements est également encourue. En cas de récidive légale, mais aussi lorsque les faits sont commis sur une personne d'une particulière vulnérabilité, la peine encourue est doublée.

Malgré cette législation, pas toujours appliquée[6], des débordements continuent d'exister[7] ; aussi certains établissements ont-ils décidé d'interdire ces weekends, d'autres les soumettant à une déclaration ou même une autorisation préalable du directeur[8].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jessica Gourdon. ESC et week-ends d’intégration : à quoi s’attendre ? L'Étudiant, 18 juillet 2014. Lire en ligne
  2. Dilip Subramanian et Jean-Baptiste Suquet. Esprit de corps et jeux de distinction étudiants - Deux faces d’un week-end d’intégration dans une école de commerce. Sociologie 2016 ; 7 (1) : 5-22. Lire en ligne
  3. Un étudiant retrouvé mort pendant un week-end d’intégration dans les Ardennes belges. La Voix du Nord, 2 novembre 2021. Lire en ligne
  4. « Section 3 bis : Du bizutage (Articles 225-16-1 à 225-16-3) », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  5. (en) « // getexpi // », sur infobde.com (consulté le ).
  6. Week-end d'intégration, un bizutage qui ne veut pas dire son nom ? LCI, 4 octobre 2019. Lire en ligne
  7. Émilie Coquart et Loïk Hecht. Le week-end d’intégration, mode d’emploi. Libération, 27 octobre 2015. Lire en ligne
  8. Bérangère Lepetit. Étudiants : les week-ends d’intégration avec des soirées open-bar, c’est fini ! Le Parisien, 11 septembre 2021. Lire en ligne