Syndrome WHIM
Le syndrome WHIM est une maladie immunologique héréditaire à transmission autosomique dominante. Son nom correspond à l'acronyme anglophone « Warts (verrues), Hypogammaglobulinemia, Immunodeficiency, Myelokathexis (leucopénie et neutropénie dues à une rétention de ces cellules dans la moelle) ».
Description
[modifier | modifier le code]Il s'agit d'une maladie rare, concernant deux cas pour 10 millions de naissances[1].
Des quatre caractéristiques, la leucopénie est la plus constante[2], avec un myélogramme montrant une moelle riche. Les verrues sont plus ou moins abondantes. Les leucocytes sont vacuolés, hypermatures[3].
Cause
[modifier | modifier le code]Le syndrome est souvent dû à une mutation du gène CXCR4 avec gain d'activité de la protéine[4], mais certaines formes sont décrites sans cette mutation[5].
Traitement
[modifier | modifier le code]Le plerixafor, un inhibiteur du CXCR4, entraîne une amélioration des symptômes, des paramètres biologiques et de la qualité de vie[6].
En 2015, une femme a vécu une rémission spontanée du syndrome WHIM à la suite de la suppression d'une copie anormale du gène CXCR4, localisé sur le chromosome 2[7]. Le phénomène qui s'est produit chez cette patiente est connu sous le nom de chromothripsis. Ce processus a entraîné la délétion de 164 gènes au total. Cependant, étant limitée à une seule cellule souche hématopoïétique, la patiente a survécu à cette perte massive de gènes. En éliminant la copie anormale du gène CXCR4, la cellule souche a pu régénérer la lignée myéloïde. Cette régénération a conduit à la restauration d'un statut immunitaire normal chez la patiente.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Beaussant Cohen S, Fenneteau O, Plouvier E et al. Description and outcome of a cohort of 8 patients with WHIM syndrome from the French Severe Chronic Neutropenia Registry, Orphanet J Rare Dis, 2012;7:71-71
- Tassone L, Notarangelo LD, Bonomi V et al. Clinical and genetic diagnosis of warts, hypogammaglobulinemia, infections, and myelokathexis syndrome in 10 patients, J Allergy Clin Immunol, 2009;123:1170-1173
- Gorlin RJ, Gelb B, Diaz GA, Lofsness KG, Pittelkow MR, Fenyk JR Jr, WHIM syndrome, an autosomal dominant disorder: clinical, hematological, and molecular studies, Am J Med Genet, 2000;91:368-376
- Hernandez PA, Gorlin RJ, Lukens JN et al. Mutations in the chemokine receptor gene CXCR4 are associated with WHIM syndrome, a combined immunodeficiency disease, Nat Genet, 2003;34:70-74
- Kawai T, Malech HL, WHIM syndrome: congenital immune deficiency disease, Curr Opin Hematol, 2009;16:20-26
- McDermott DH, Pastrana DV, Calvo KR, Plerixafor for the treatment of WHIM syndrome, N Engl J Med, 2019;380:163-170
- David H. McDermott, Ji-Liang Gao, Qian Liu et Marie Siwicki, « Chromothriptic Cure of WHIM Syndrome », Cell, vol. 160, no 4, , p. 686–699 (ISSN 0092-8674, PMID 25662009, PMCID PMC4329071, DOI 10.1016/j.cell.2015.01.014, lire en ligne, consulté le )