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Voyage d'aventure

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Le terme de Voyage d'aventure désigne dans le jargon des voyagistes une catégorie de voyages organisés par un voyagiste spécialisé.

Vu comme une alternative au tourisme de masse, il s'éloigne toutefois du backpacking par son coût plus important évidemment lié à l'encadrement et l'organisation des voyages par le voyagiste.

Ce type de voyages a été en forte croissance depuis les années 2000 et a généré une concurrence importante entre les différentes agences qui s'y réfèrent.

Il s'agit de voyages actifs - souvent sportifs - qui mêlent à la découverte d'une destination le plus souvent une activité de Randonnée pédestre, cycliste ou équestre, mais aussi éventuellement de la navigation. Les plus difficiles de ces voyages peuvent comporter des ascensions.

Ils incluent ainsi des voyages qui s'apparentent à du Trekking, des expéditions, ou des voyages d'auteurs. Les voyages d'aventure sont aussi très souvent orientés vers la découverte et la rencontre de peuples qui ont conservé leurs traditions et leurs coutumes sur des territoires plus ou moins difficiles d'accès; plus la difficulté d'accès est grande plus le voyage sera rare et considéré comme aventureux. Cependant, l'industrialisation das ce secteur, comme dans d'autres, a conduit à diminuer les temps de partage avec les populations locales, générant parfois des perturbations sociales importantes, notamment au sein de territoires ayant progressivement abandonné leurs modes de vie traditionnels pour se concentrer sur l'accueil de ces visiteurs[1].

Les itinéraires

Ce type de voyages repose essentiellement sur des reconnaissances de terrain, opérées par des spécialistes de moins en moins nombreux, depuis que la tendance est à la sous-traitance de packages tout compris à des opérateurs locaux.

La matière première de tout voyage d'aventure est constituée par l’itinéraire et son contenu. L’agencement d’un itinéraire est un art au même titre que la photographie ou l’écriture ; il.est constitué lui aussi d’éléments et de leur assemblage[2] : Les voies, routes ou chemins (parfois défrichés, au sens propre, par l’organisateur du voyage lui-même), les visites, les rencontres prévues, le sens du parcours, la durée des étapes, leur difficulté, les lieux de restauration et d’hébergement, l’organisation du portage des bagages, et comme pour le photographe, la lumière. À quoi bon en effet marcher cinq heures pour arriver au col si le point de vue se trouve à contre-jour ?

Lorsqu’une personne qui vit dans un pays ou une contrée donnés élabore un itinéraire, elle met en jeu une compilation de trésors intimes représentant peut-être des années d’une vie.

Quoi de plus légitime alors pour cette personne de considérer que son savoir-faire lui appartient ? L’itinéraire représente par conséquent un véritable savoir-faire appartenant à son concepteur.

Dans son ouvrage "Tourisme durable : utopie ou réalité ?", Jean-Pierre Lamic décrit ainsi une reconnaissance de terrain effectuée en Croatie en 2004, et montre les difficultés rencontrées[3].

Les agences réceptives

Lorsqu’il provient du Sud ou vit sur le terrain le concepteur s’appelle le réceptif.

Lorsqu’il se trouve au Nord ou travaille directement pour l’agence organisatrice, il est soit le chef de produit de la zone géographique englobant le territoire concerné, soit le guide lui-même.

Dans les deux cas, il constitue le maillon indispensable reliant l’agence organisatrice et le participant au voyage.

Parfois, il est tellement évident que le détenteur du savoir-faire est le réceptif et non pas l’agence, qu’on assiste à la confusion entre les deux.

Le client ne comprenant plus qui fait quoi. Dans ce cas, l’agence vend le voyage et le véritable organisateur et maître d’œuvre n’est autre que le réceptif. Mais attention ! C'est celui qui vend le voyage qui est responsable en cas d'accident ou de problème ; le contrat étant constitué par le descriptif du voyage.

Il arrive de nos jours, comme en Amérique latine, que les réceptifs soient pour la plupart des expatriés provenant du pays émetteur, et gèrent des structures de taille plus importante que l'agence commercialisant le séjour.

Le voyage aventure et le tourisme durable

De plus en plus d'agences du secteur se réfèrent au tourisme durable.

Néanmoins, celles-ci deviennent, par le nombre sans cesse croissant de participants, les utilisateurs principaux des espaces protégés ou à sauvegarder de la planète : Parcs Nationaux, Parcs naturels, réserves marines, déserts, forêts primaires, volcans…

D’où l’importance d’une prise de conscience concertée de l’impact de leurs actes sur l’environnement naturel et humain des contrées visitées.

S’il s’agit du défi principal à relever pour l’avenir, celui de la sécurité représente également un enjeu notoire, au regard du nombre croissant de personnes concernées et de pratiques récemment développées, telles l’abandon de l’emploi de guides qualifiés.

De plus, il convient de remarquer que ce nouveau positionnement ne semble pas lié à des modifications de pratiques, notamment dès la conception des itinéraires, des durées des séjours, ou de l'utilisation de l'aérien.

L'unique réponse apportée à ce jour concerne la Compensation carbone, loin de constituer la panacée en matière de réduction des émissions de CO2 et qui s'apparente plutôt à un droit de polluer[4].

Articles connexes

Références

  1. Grégory Rohart, « Jean-Pierre Lamic, président de VVE, réagit à la situation touristique au Sahara et au Sahel - I-Trekkings », sur https://www.i-trekkings.net/ (consulté le )
  2. Jean-Pierre Lamic, Tourisme durable : de l'utopie à la réalité, (ISBN 978-2-490038-06-0 et 2-490038-06-0, OCLC 1129118243, lire en ligne), p. 285 - 287
  3. Jean-Pierre Lamic, Tourisme durable : utopie ou réalité? : comment identifier les voyageurs et voyagistes éco-responsables?, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-05415-8 et 2-296-05415-3, OCLC 300200651, lire en ligne), p. 62 - 63
  4. « Compensation carbone des voyages : un droit à polluer ? | Le Média du Voyage Durable », sur levoyagedurable.media (consulté le )