Vocabulaire scientifique au Moyen Âge

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La science cesse progressivement de s'écrire en latin tout au long du Moyen Âge[1], et des pans entiers de culture basculent progressivement dans une expression en langue française, la langue s'équipant progressivement du vocabulaire nécessaire à la définition des techniques, des instruments, des ingrédients, des symptômes, des remèdes, des explications et des conséquences des phénomènes[2].

Science en latin, science en français[modifier | modifier le code]

La hiérarchie des domaines concernés[modifier | modifier le code]

Le domaine des Sciences en français pour la période médiévale ne coïncide ni avec l'Université ni avec l'idée moderne. Il regroupe un ensemble de savoirs épistémologiques et techniques couvrant un large spectre de compétences :

Figements et disparitions[modifier | modifier le code]

Les mots du français médiéval ont connu différentes aventures et nombreux sont les néologismes heureux de Nicole Oresme.

Naissance d'un vocabulaire spécialisé[modifier | modifier le code]

Médecine[modifier | modifier le code]

Les ouvrages à destination d'un public français, public autre que celui composé des clercs et des savants au cours des XIIe siècle et XIIIe siècle, sont des recueils de techniques à l'image des premiers traités de chirurgie destinés aux barbiers. Il existe des ouvrages encyclopédiques[3].

Morale et théologie[modifier | modifier le code]

Les premières bibles en prose française commentées sont d'abord conçues comme des recueils de la somme des savoirs d'une époque, mêlant dans le même paragraphe la Vulgate, la Glossa ordinaria, Les Etymologies d'Isidore de Séville et l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien. Prenez l'exemple suivant. L'Exode 8:1 dit dans le texte de Guyart des Moulins :

« venront les ranines à toi » (Les grenouilles t'envahiront. »

Aussitôt le texte ajoute, citant Pierre_le_Mangeur sur le passage :

« Ils sont trois manières de ranines » (Sunt autem tria genera ranarum) »

et développe sur le savoir zoologique de la ranine : la clarine, la seconde qui rend les chiens muets et la Rubete[4], citant à ce propos Flavius Josèphe.
Certains mots en revanche résistent à l'opération de traduction : les langoustes (sauterelles) de la Genèse restent locusta, le traducteur ignorant un mot français pour la chose.
Au même moment, le vocabulaire spécifique de la théologie passe dans le vocabulaire français.

Astronomie[modifier | modifier le code]

Arithmétique[modifier | modifier le code]

Géométrie[modifier | modifier le code]

Chimie[modifier | modifier le code]

Magie[modifier | modifier le code]

Divination[modifier | modifier le code]

Botanique[modifier | modifier le code]

Zoologie[modifier | modifier le code]

Pharmacopée[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le Lexique de la langue scientifique (médecine, astrologie, astronomie, mathématiques) de D. Jacquart et C. Thomasset a mis en évidence la nécessité d’élargir à la fois le corpus, les domaines envisagés et la périodisation qui intègre le XIIe siècle où apparaissent les premiers textes scientifiques français et les premières réflexions sur l’élaboration d’une terminologie française.
  2. Pour l'ancien français, il existe un dictionnaire en cours de rédaction Crealscience. Pour la période du Moyen français, on consultera notamment le Dictionnaire du Moyen français
  3. Voir par exemple Thomasset, Claude, Une vision du monde à la fin du XIIIe siècle. Commentaire du Dialogue de Placides et Timéo, Genève, Droz (Publications romanes et françaises, 161), 1982, 341 p.
  4. Sur ce sujet, voir le texte de Comestor sur Wikifons

Liens internes[modifier | modifier le code]