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Marina Yurlova[modifier | modifier le code]

Marina Yurlova est une auteur russe d'origine cosaque, née au tout début du 20 ème siècle dans le Kouban. Elle s'est fait connaître par un récit autobiographique très singulier : Cossack girl (1934), où elle décrit son parcours entre 1914 et 1919, débuté comme enfant-soldat volontaire dans une unité combattante cosaque, à travers la guerre sur le front russe de l'Est et la révolution bolchevique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marina Yurlova en 1919 à Vladivostok, lors de son embarquement pour le Japon.

Marina Yurlova est née officiellement le 25 février 1900[1] à Raevskaya dans la région du Kouban, à l'ouest du Caucase près de la Mer Noire. Elle est la fille d'un colonel cosaque du Kouban. A la déclaration de guerre en 1914 elle quitte à jamais son foyer et réussit à s'intégrer dans un régiment cosaque du front de l'Est russe. Durant cinq années elle survit à la guerre, à ses blessures et à la révolution bolchevique avant de fuir au Japon en 1919 puis d'émigrer aux U.S.A. Elle y écrit Cossack girl en 1934, puis un second livre : Russia farewell (1936), évoquant ses derniers mois en Russie et son séjour au Japon. Elle exerce diverses activités dont la danse et la sténographie, au Japon puis aux U.S.A., où elle épouse un cinéaste (W. Hyer [2]). Elle décède à New-York en 1984.

Marina Yurlova

Œuvres [modifier | modifier le code]

  • Cossack girl, 1ère édition U.S.A. 1934, traduction française : 'Fille de cosaque' 2015 :

Dans ce récit présenté comme autobiographique, Marina Yurlova raconte son départ abrupt de la maison familiale de Raevskaya pour le front de l'Est, le jour de la déclaration de guerre en 1914, elle est alors âgée de moins de 14 ans. Elle rêve de combats et se mêle aux femmes des cosaques voulant rejoindre leurs maris au front. Après un long périple en train elle est recueillie par un le chef d'une unité cosaque appartenant à la 3ème sotnia[3] de reconnaissance d'Ekaterinodar (ancien nom de Krasnodar), où elle commence par entretenir les chevaux et effectuer diverses corvées. Elle obtient de porter un uniforme après une difficile intégration, et commence à participer aux opérations militaires. Elle est blessée et seule rescapée lors du dynamitage d'un pont et évacuée vers l'arrière dans des conditions extrêmes. A son retour elle reçoit une première croix de Saint-Georges, qu'elle estime ne pas mériter. De nouveau engagée dans diverses opérations et combats durant lesquels elle est témoin de nombreuses atrocités et de la situation terrible de l'armée russe du front de l'Est en marche à travers l'Arménie jusqu'à la Turquie, elle est blessée et à nouveau hospitalisée. Après sa guérison, elle est formée à la conduite des véhicules. De retour au front, elle va subir une grave commotion cérébrale lors d'un transport de blessés et sera considérée comme invalide en 1917. Après un parcours hospitalier difficile et un long traitement elle est contrainte d'évacuer vers l'est. Elle est alors emprisonnée à Kazan, et après un passage dans la légion tchèque et une nouvelle blessure, elle est internée dans un asile à Omsk. Elle en sort grâce à l'intervention directe d'un capitaine tchécoslovaque, pour partir vers l'extrême Est en traversant une partie de la Sibérie à pied en compagnie d'un groupe de soldats et de civils fuyant devant l'avancée bolchevique. De nouveau hospitalisée[4] à Harbin puis Vladivostok, elle obtient un laisser-passer et embarque pour le Japon en 1919.

Son parcours est émaillé de nombreuses rencontres de personnes de diverses nationalités (Kurdes, Arméniens, Turcs, Tchèques, Russes sibériens…), et de protagonistes de la révolution de 1917. Les descriptions des nombreuses villes et régions traversées figurent dans son récit, ainsi que les événements de tous ordres auxquels elle a participé ou dont elle a été témoin. Le récit s'inscrit dans un contexte historique très précis, et ne conforte ni le régime soviétique ni les partisans de la Russie impériale, il reflète également les croyances et les préjugés de l'époque dans cette partie du monde. Tout au long de l'ouvrage, Marina Yurlova dépeint sa situation de jeune fille parmi des soldats en guerre et illustre l'esprit et la condition cosaque.

  • Farewell Russia ou The only woman (1936) :

Marina Yurlova décrit dans son second livre, préfacé par Mark Kerr,[5] ses derniers mois en Russie à l'hôpital de Vladivostok en compagnie d'officiers russes blessés, elle indique qu'elle a dû majorer son âge pour obtenir le visa japonnais, et elle y présente une autre version de ses relations avec le capitaine tchécoslovaque. Elle relate sa traversée en bateau pour le Japon, puis détaille son séjour, ses rencontres et ses diverses activités, dont la danse, jusqu'à son départ pour les U.S.A.

Bibliographie :[modifier | modifier le code]

Œuvres de Marina Yurlova :

Cossack girl, 1934 Macauley U.S.A. OCLC1198632.

Russia Farewell, 1936 Michael Joseph London , OCLC 504219701, édité sous le titre : The Only Woman, 1937 Macaulay, New York, OCLC 2236944.

Pièce de théâtre d'après Cossack girl : The Mad Tzars 1937 (en ligne).

- Réédition :

Cossack girl : 2010 Heliograph Somerville U.S.A. ISBN : 978-1-930658-70-7.

- Traduction française :

Fille de cosaque, 2015 (traduction Jean-Claude Drouin) l'Harmattan Paris. ISBN : 978-2-343-05646-3.

Livres en anglais et en allemand évoquant Marina Yurlova :

First world war encyclopedia John Simkin.Kindle Edition, 2012 Spartacus Educational ISBN13 : 9781873598085.

Women heroes of world war : 16 Remarkable Resisters, Soldiers, Spies, and Medics Kathryn J. Atwood Chicago review press incorporated ISBN : 978-1-61375-686-8.

The Russian Civil War, David Bullock 1918–22. Osprey Pub., Oxford/New York 2008, ISBN : 978-1-4728-1032-8.

Children and armed conflict Margaret Higonnet, 2011. D.J. Cook et John Wall ISBN : 9780230274433.

Child Soldiers: A Reference Handbook. David M. Rosen (2012).ABC-CLIO. ISBN : 978-1-59884-526-6.

Female Tommies: The Frontline Women of the First World War. Elisabeth Shipton (2014).History Press Limited. ISBN : 978-0-7509-5748-9.

Kosak Maria. Erinnerungen einer Frontkämpferin aus Krieg und Revolution. Schützen-Verlag, Berlin 1937, OCLC:72396616

Kleine Hände im Großen Krieg. Kinderschicksale im Ersten Weltkrieg. Yuri und Sonya Winterberg, Aufbau-Verlag digital, Berlin 2014, ISBN : 978-3-8412-0742-5.

Remarques[modifier | modifier le code]

Le témoignage de Marina Yurlova ne peut être vérifié dans le détail, néanmoins la préface de son second livre : Russia farewell ou The only woman (1936-7), écrite par l'amiral britannique Mark Kerr (1864-1944),[5]ayant joué un rôle important dans la première guerre mondiale, confirme totalement la véracité du récit. Il existe aussi des photos de l'auteur et des reproductions d'un certificat d'invalidité de 1919,[4] et d'un livret de spectacle de 1932[6].

Cossack girl a connu le succès et aussi des critiques aux U.S.A. dans les années trente, puis est tombé dans l'oubli. Il n'a été réédité aux U.S.A. qu'en 2010 et traduit en français en 2015. Quoiqu'on pense de Marina Yurlova, oubliée de l'histoire ou autobiographe ayant romancé son aventure, le témoignage reste très singulier.

Le parcours de Marina Yurlova a inspiré très librement le personnage d'une série diffusée par Arte en 2014 : 'Des armes et des mots', illustrant des écrits d'acteurs ou de témoins de la Grande Guerre (le personnage de Marina Yurlova est joué par Natalia Witmer).

Notes et références :[modifier | modifier le code]

[3] Certificat médical 1919.

Autres documents :

Un portrait de Marina Yurlova

3ème sotnie de reconnaissance d'Ekaterinodar 1914

About New York, George Tucker. in: The Daily News. Ludington 3. April 1934 (en ligne).

Princess Dances – Her Way to Fame in: Buffalo Courier. 18. Februar 1923 (PDF) (en ligne).

Open Air Ballet (Company). OCLC 82637209, 29. April 1935 (en ligne).

A Wonder of Wonders, newspapers.com, 4. März 1934 (en ligne).

Artist Said to Have Fought in Cossack Army Gives Program by Popular Composers, 6. december 1935 (en ligne).

The Dance – Marina Yurlova, newspapers.com in: The Brooklyn Daily Eagle, 29. April 1935, S. 21 (en ligne).

Catalog of Copyright Entries. Dramatic Compositions and Motion Pictures. New Series, Vol. 10, Pt 1. 1937 archive.org (en ligne).

[4] Livret d'un spectacle de Marina Yurlova 1932

La série Des armes et des mots 

Article wikipédia.

Site de la série.

http://www.arte.tv/guide/fr/044397-008/14-des-armes-et-des-mots.

https://www.youtube.com/watch?v=9vMqKGwIliw

Sites sur les cosaques :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cosaques_du_Kouban

http://www.cosaques.com/Index.html

http://cosaques-emchane.skynetblogs.be/

  1. Marina Yurlova Hyer . Les informations sur la naissance de Marina Yurlova (ou Iourlova) sont incertaines : dans Russia farewell, son second livre (et dans la préface), il est spécifié que Marina Yurlova a dû majorer son âge pour obtenir le visa japonais qui nécessitait d'avoir plus de 19 ans pour une femme non accompagnée.
  2. Hyer, William C. International Motion Picture Almanac 1937–38, mocavo.com
  3. [Sotnia : unité de 100 hommes. Lien image [1] .
  4. a et b Certificat médical de M. Yurlova 1919 en ligne, et image 3.
  5. a et b Marc Kerr : amiral anglais (air-mer), ayant joué un rôle significatif dans la 1ère guerre mondiale et auteur de la préface du second livre de Marina Yurlova. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « :1 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  6. Livret d'un spectacle de Marina Yurlova 1932 : image 4.