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La Derniere nuit de l'EMIR (Fiction biographique)[modifier | modifier le code]

« La dernière nuit de l’EMIR » est un ouvrage de l’écrivain algérien Abdelkader DJEMAÏ publié en 2012  aux éditions du Seuil[1]. L’auteur y évoque la vie et la personnalité de l’Emir ABD EL-KADER, figure emblématique de la résistance à la colonisation de l’Algérie par la France.

Composition :[modifier | modifier le code]

132 pages comprenant 26 courts chapitres,  suivis d’une « biographie succincte de l’Emir » en 5 pages et d’une « bibliographie sélective » en 5 pages 

Le récit :[modifier | modifier le code]

Le pivot de la narration est  la nuit du 24 décembre 1847  qui est la dernière nuit que l’Emir ABD EL-KADER passa sur sa terre natale. C’est cette nuit qui donne son titre à l’ouvrage. L’Emir a 39 ans et il lui reste 36 ans à vivre. A ce moment précis sa vie semble finie : vaincu, il a devant lui l’exil qui ressemble à la mort surtout pour quel qu’un qui vient de résister 15 ans à l’envahissement de sa terre natale.  Le procédé narratif utilisé consiste en un va et vient permanent entre les deux moitiés de cette vie sans respect de la chronologie. A plusieurs reprises un personnage fictif, BACHIR EL WAHRANI,  prend le relais de l’auteur. Ce double, issu de la tradition des conteurs orientaux et africains, introduit la subjectivité, le lyrisme ainsi que l’imaginaire. Censé faire partie de l’entourage de l’Emir ce personnage  permet un regard plus intimiste que celui de l’historien.  C’est aussi par le biais de BACHIR EL WAHRANI que DJEMAÏ  nous expose très exactement le procédé narratif qu’il a choisi pour son récit : «  Il aimait raconter ……quelques moments de la vie d’ABD EL-KADER….il le faisait comme un romancier, par bribes, par fragments, mêlant les dates et les faits, les lieux et les paysages, les personnages et les circonstances (page 45). En contrepartie de cette liberté créatrice DJEMAÏ s’oblige à utiliser des sources nombreuses, diverses et fiables. «  Si je  veux faire une proposition sérieuse, il faut me documenter, faire des recherches dans les archives. A partir de ces éléments je construis une part de fiction qui me permettra de faire passer  l’Histoire avec un grand H ».[2]  C’est ainsi par exemple que le chapitre 12 et le chapitre 18 sont entièrement constitués d’extraits de textes rédigés le premier par Jean-Gaudens Bernard TATAREAU , cartographe et aide de camp  du Général Pierre François joseph BOYER , le second par le Maréchal BUGEAUD

A partir d’un entrelacs de  fiction et de réalité savamment documentée, c’est un portrait émouvant qui se dégage à petites touches. Le Héros mythique est ramené à hauteur d’homme sans jamais être dévalué bien au contraire. «  Je me suis décidé à écrire un livre pour dire mon amitié et mon admiration  à cet homme….. [3] Le retour permanent de cette nuit noire et sinistre au cours du récit est le témoin d’une empathie totale de l’auteur avec son héros. On perçoit une identification de longue date. «  Il me semblait que si je ratais ce rendez-vous avec l’Emir et avec moi-même, ce serait un échec, un manque, un trou béant dans la vingtaine de livres que j’ai publiés « [4]

Toute  les facettes de ce personnage admiré y compris par ses plus féroces adversaires, sont mises en avant à un moment ou à un autre de la narration : le guerrier stratège, le politique, le lettré érudit, le croyant, le maître soufi, l’homme tolérant et ouvert à la modernité. En bon écrivain soucieux de faire œuvre littéraire autant que biographique, DJEMAÏ n’oublie pas d’inscrire son héros dans le paysage où il est né et où il a évolué la première moitié de sa vie. Il le fait avec  poésie sans trop céder  aux excès de lyrisme.  De même il prend plaisir à contempler l’Emir dans le regard des écrivains français contemporains qui l’admirent : Victor HUGO, RIMBAUD, FLAUBERT sont évoqués et cités.  Au final le projet de cette Fiction biographique  est atteint : Empathie sans hagiographie, création littéraire dans le respect de la réalité historique. 

Notes et Références[modifier | modifier le code]

  1. « La Dernière Nuit de l'émir (2012) - Abdelkader Djemaï », sur www.seuil.com (consulté le )
  2. Septième festival international de la littérature et du livre de la jeunesse d'Alger. "L'histoire est un vaste domaine pour l'imaginaire" Jean ROUHAUD et AbdelKader DJEMAÏ publié dans le quotidien El WATAN du 19 jun 2014
  3. Entretien du 24 février 2015 avec ANNE PROUTEAU , maître de conférence à l'université catholique de l'ouest,secrétaire de la société ds études camusiennes
  4. Entretien avec Anne PROUTEAU (24 février 2015)