The Battle for China’s Past: Mao and the Cultural Revolution

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The Battle for China’s Past: Mao and the Cultural Revolution est un livre publié en 2008 par Mobo Gao, professeur de chinois et de civilisation chinoise à l'université d'Adélaïde en Australie.

Présentation[modifier | modifier le code]

La bataille pour rendre compte du passé de la Chine est aussi une bataille pour déterminer son avenir. C'est seulement si elle parvient à évaluer de façon satisfaisante Mao et la révolution culturelle que la Chine pourra résoudre les problèmes du présent et envisager un brillant avenir. Telle est, selon Suzanne Weigelin-Schwiedrzik, l'argumentation mise en avant par Mobo Gao dans ce livre. Cette argumentation n'est pas nouvelle pour ceux qui ont lu son premier livre, Gao Village, mais ici elle fait l'objet d'une généralisation et se voit liée explicitement à une appréciation critique des réformes en cours[1].

Selon Eric Gordon, qui vécut cinq années en Chine dans les années 1960, Mobo Gao fait valoir

  • que les politiques mises en œuvre par Mao ont posé les fondations de l'industrialisation du pays, permettant à celui-ci de devenir une superpuissance,
  • que même avant le décollage de l'économie dans les années 1980, l'espérance de vie des Chinois était plus élevée que celle des Indiens,
  • que nombre de Chinois qui s'en prennent à Mao sont issus des classes anciennement privilégiées et ont été victimes des politiques égalitaristes conduites par le parti communiste[2].

Pour le journaliste Michael Rank, qui fut étudiant en Chine dans les dernières années de la révolution culturelle, Mobo Gao s'efforce de démontrer que la révolution culturelle a été une période de créativité intellectuelle et politique et non la catastrophe absolue dépeinte par l'élite politique de la Chine[3].

Lui-même originaire de la campagne, il affirme que la population rurale, qui s'insurge contre les réformes de l'après-Mao qui ont engendré énormément de corruption et d'inégalités, voit dans l'ère maoïste une sorte de belle époque[4].

Mobo Gao démolit en outre le livre de June Chang et Jon Holliday, Mao: the Untold Story, censé être le dernier mot sur l'histoire récente de la Chine[5].

Critiques[modifier | modifier le code]

Michael Rank remarque que dans The Battle for China's Past, Mobo Gao est cinglant à propos de Mao. L'histoire inconnue de Jung Chang et Jon Halliday, quand il écrit que les critiques adulatrices de cet ouvrage sont un « scandale intellectuel »[6], des propos qu'il reprend dans Was Mao Really a Monster? et que Charles W. Hayford qualifie de polémiques[7]. Pour Rank, les attaques de Mobo Gao contre Jung Chang sont parfois personnelles et mettent mal à l'aise, alors que sa défense de la révolution culturelle ne le convainc pas. Mobo Gao cite un document des gardes rouges interdisant la victimisation des enfants de hauts fonctionnaires, alors qu'en pratique, ils ont été terriblement persécutés[8] Il ajoute qu'on ne saurait prétendre que les 542 revues qui étaient publiées à l'époque sont le signe de débats politiques intenses vu que toutes suivaient la ligne officielle[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Suzanne Weigelin-Schwiedrzik, review of The Battle for China's Past, in The China Quarterly, vol. 195, September 2008, pp. 704-706.
  2. (en) Eric Gordon, The Battle for China's past. Then and Mao: influence of an 'emperor' on a new superpower, Camden New Journal, The Review – Books, 7 August 2008 : « Gao, a professor at Adelaide University, develops several cogent arguments – that Mao’s policy laid the foundations for the industrialisation allowing China to develop as a superpower; that even before China’s economy took off in the 1980s, the life expectancy of the Chinese was higher than that in India, and that many Chinese who have turned on Mao came from a privileged class and were victims of the egalitarian policies pursued by the Communist party ».
  3. (en) Michael Rank, The revolution, revised, The Guardian, 19 avril 2008 : « Mobo Gao's book is a bold attempt to reclaim the cultural revolution as a period of intellectual and political creativity rather than an unmitigated disaster, as China's political elite sees it ».
  4. Michael Rank, op. cit. : « Gao says this is not the view of China's peasants - he comes from a rural background - and claims that "the overwhelming voice of the rural people is that they recall the Mao era with fondness." [...] noting that farmers are angry about the post-Mao reforms which have brought massive corruption and inequalities ».
  5. Eric Gordon, op. cit. : « He also demolishes the bestseller written by June Chang and Jon Holliday, Mao: The Untold Story, which was supposed to be the final word on China’s recent past ».
  6. Michael Rank, op. cit..
  7. (en) Charles W. Hayford, WAS MAO REALLY A MONSTER?: The Academic Response to Chang and Halliday’s Mao: The Unknown Story, Edited by Gregor Benton and Lin Chun. London and New York: Routledge, 2010, viii, 199 p., (ISBN 978-0-415-49330-7), Pacific Affairs, Volume 84, No. 2 – June 2011.
  8. Michael Rank, op. cit. : « Gao's attacks on Chang are sometimes uncomfortably personal, while his defence of the cultural revolution failed to convince me. He quotes a Red Guard document forbidding the victimisation of the children of senior officials, yet in practice they were appallingly persecuted ».
  9. Michael Rank, op. cit. : « the fact that 542 magazines were published in that period is hardly proof of intense political debate as they all toed the party line ».

Liens externes[modifier | modifier le code]