Sint-Maartensfonds

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Le Sint-Maartensfonds (en français « Fonds Saint-Martin ») ou SMF est une association sans but lucratif fondée en 1953 par d’anciens combattants flamands du front de l’Est (Oostfronters) et disparue en 2006.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Sint-Maartensfonds, successeur du Vlaams Verbond van Oostfrontstrijders qui avait été interdit[1], a été fondé en 1953 en tant qu’organisation caritative destinée à aider les anciens combattants du front de l’Est nécessiteux[2].

Il s’agit d’un reliquat de la collaboration avec l’Allemagne nazie. De nombreux membres étaient d’anciens Waffen-SS, mais l’association était aussi ouvertes à d’autres anciens « porteurs d’uniforme » tels que les membres de la FLAK-brigade, du NSKK, de l’Organisation Todt et de la DRK.

L’organisation publiait pour ses membres le Berkenkruis (« Croix de bouleau ») et a entretenu à partir de 1976 une pelouse d’honneur (Erepark) à Stekene à l’intention des combattants flamands tombés sur le front de l’Est. Le SMF s’occupait également d’ériger et d’entretenir des tombes et des pierres commémoratives en Europe de l’Est.

En 1980, les radicaux se séparèrent du groupement et fondèrent une organisation similaire du nom de Hertog Jan van Brabant et dirigée par André Van Hecke. Par la suite, les deux groupes se rapprochèrent à nouveau.

Le , l’association fut liquidée en raison de l’âge avancé de ses membres. L’organe interne, le Berkenkruis, cessa aussi de paraître. La pelouse d’honneur à Stekene fut dès lors entretenue par le Vlaams Nationaal Jeugdverbond qui y organise chaque année une commémoration pour les combattants du front de l’Est survivants.

Relations avec le Mouvement flamand[modifier | modifier le code]

L’organisation se rattachait au Mouvement flamand. Officiellement, le SMF affirmait ne pas faire de politique, mais il soutenait la Volksunie ainsi que les personnalités politiques favorables à la cause des Oostfronters[1]. L’association pouvait compter sur l’attention de diverses personnalités politiques nationalistes membres de la Volksunie et du Vlaams Blok. Oswald van Ooteghem, ancien volontaire de la Légion flamande (Vlaams Legioen) et membre éminent du SMF, a siégé au sénat sous les couleurs de la Volksunie.

En raison de sa présence à une réunion jubilaire du Sint-Maartensfonds en , le ministre Johan Sauwens dut démissionner du Gouvernement flamand[3] à la suite des discours tenus glorifiants les collaborateurs nazis[4]. Un des orateurs lors de cette réunion était Jan Jambon, qui est devenu Ministre-Président de la Flandre pour la NVA en 2019[5]. À la suite de la révélation de la présence de Jan Jambon à cette réunion, une polémique a éclaté en Belgique forçant Jan Jambon, alors ministre de l'intérieur, de faire une courte déclaration condamnant la collaboration[6]. Mais celui-ci déclarant également dans la libre Belgique "Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons." [7], ce qui fut interprété par de nombreux politiciens et journalistes francophones comme une approbation ou une justification de la collaboration[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Étienne Verhoeyen 1975, p. 44
  2. Annick Hovine et Paul Vaute, « Le Sint-Maartensfonds ne renie rien de l’idéologie nazie », sur lalibre.be, (consulté le ).
  3. O. M., « Sauwens forcé à démissionner, la Volksunie encore plus instable », sur lalibre.be, (consulté le ).
  4. (nl) Geert Cool, « Voormalige Waffen SS’er maakt indruk op Gents N-VA-gemeenteraadslid », sur www.dewereldmorgen.be, de wereld morgen,
  5. (nl) TP, « Jan Jambon was aanwezig op collaboratiefeest die Sauwens zijn job koste », sur www.demorgen.be, De Morgen, (consulté le )
  6. A.L. avec F. Van Eeckhaut, « Collaboration: Jan Jambon estime que ses propos ont été mal compris », sur www.rtbf.be, rtbf,
  7. FRÉDÉRIC CHARDON ET VINCENT ROCO, « Jan Jambon: "Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons" », sur www.lalibre.be, la Libre,
  8. Nicolas Zomersztajn, « JAN JAMBON OU LA COLLABORATION A SES RAISONS QUE LA RAISON NE CONNAÎT POINT », sur www.cclj.be, centre communautaire laïc juif,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Étienne Verhoeyen, « II. L’extrême-droite au sein du nationalisme flamand », Courrier hebdomadaire du CRISP, nos 675–676,‎ , p. 62 (DOI 10.3917/cris.675.0001, lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]