Sénat (République helvétique)

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Sénat de la République helvétique

Description de cette image, également commentée ci-après
Sceau du Sénat
(en allemand Helvetische Republik - Senat)
Présentation
Type Chambre haute
Corps Pouvoir législatif de la République helvétique (avec le Grand Conseil)
Création 1798
Fin 1802

Sous la République helvétique, le Sénat est la chambre haute du pouvoir législatif instauré par la Constitution de 1798. La chambre basse est le Grand Conseil. Le Sénat connaît trois formes différentes, en 1798, en 1801 et en 1802.

Premier Sénat (1798)[modifier | modifier le code]

Composition[modifier | modifier le code]

Drapeau présentant trois bandes horizontales de même dimensions, la bande du haut verte, la bande du milieu rouge avec la phrase "République Helvétique." en petites capitales or, la bande du bas or.
Drapeau de la République helvétique.

Le premier Sénat helvétique se réunit le [1]. Il est composé de quatre députés par circonscription (ancien canton[N 1]) de même que des anciens membres du Directoire, pour une mandat de huit ans[1].

Seuls les hommes âgés de plus de 20 ans et vivant depuis plus de cinq ans dans sa commune de domicile peuvent participer à l'élection des grands électeurs[2] ; ceux-ci élisent à leur tour les membres du Sénat helvétique[3].

Le Sénat est renouvelé toutes les années impaires par quart ; les sénateurs à remplacer sont tirés au sort[1]. Le seul renouvellement partiel de ce premier Sénat a lieu le [1].

Compétences et fonctionnement[modifier | modifier le code]

Parmi les compétences du Sénat, on compte l'approbation des lois votées par le Grand Conseil (sans possibilité de les modifier). Elle avait par contre le pouvoir d'initiative pour les révisions de la Constitution[1].

Représentation de quatre hommes portant des costumes différents.
Illustration datant d'environ 1800, avec un sénateur en costume, en haut à gauche.

À l'instar de leurs collègues députés au Grand Conseil, les membres du Sénat portent un costume qui leur est propre[4].

Dissolution[modifier | modifier le code]

Alors qu'elle fait également pression sur le Grand Conseil[5], la Commission exécutive, pro-républicaine, contraint le Sénat à se dissoudre le et [1]. Cette dissolution forcée est due à la présence de forces conservatrices au Sénat, hostiles à la République unitaire[6].

Deuxième Sénat (1801)[modifier | modifier le code]

Après l'adoption de la Constitution de la Malmaison, l'institution du Sénat est maintenue, mais se voit dotée de nouvelles compétences.

Composition[modifier | modifier le code]

Le Sénat est composé de deux Landammans et de 23 conseillers[7]. La Constitution de la Malmaison prévoit également qu'un canton ne peut pas être représenté par plus de trois membres[7].

Les Landammans sont élus par le Sénat[7], et président le Sénat en alternance chaque année[7].

Compétences[modifier | modifier le code]

Le Deuxième Sénat est pourvu de compétences législatives et exécutives[7],[1].

Petit Conseil[modifier | modifier le code]

Au sein du Sénat est présent un nouvel organe, le Petit Conseil, présidé par le premier Landamman et composé de quatre sénateurs[7], chargé, entre autres, de l'exécution des lois et de la préparation d'acte législatifs à l'intention du Sénat in corpore[7]. Ce Petit Conseil revêt les fonctions d'un gouvernement[1].

Suspension des débats en 1802[modifier | modifier le code]

Après le , les fédéralistes (opposés à un système centralisé et rejetant la Constitution de la Malmaison) deviennent majoritaires au Sénat[1]. Ce changement de paradigme contrait les unitaires (favorables à la Constitution de la Malmaison) à suspendre les débats pour une durée indéterminée[1].

Troisième Sénat (1802)[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les cantons, témoins d'un particularisme passé aux yeux des révolutionnaires, sont abandonnés dès l'instauration de la République helvétique, pour en favoriser le caractère unitaire, cf. Reinhardt 2019, p. 86.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Andreas Fankhauser (trad. Françoise Senger), « Sénat » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. Art. 28 Constitution de 1798.
  3. (de) Volker Reinhardt, Geschichte der Schweiz, Munich, C.H. Beck, , 6e éd. (1re éd. 2006), 128 p. (ISBN 978-3-406-73792-3), p. 85.
  4. Art. 36 al. 1 Constitution de 1798.
  5. Andreas Fankhauser (trad. Françoise Senger), « Grand Conseil (République helvétique) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  6. Andreas Fankhauser (trad. Pierre-Georges Martin), « République helvétique / 3.1. Luttes constitutionnelles et coups d'État » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  7. a b c d e f et g Titre III / Sénat Constitution de la Malmaison.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]