Élu Produit de l'Année

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Élu Produit de l'Année

Pays d'origine France
Date d'introduction 1987
Marché(s) GMS
Site officiel https://www.poyfrance.com/

Élu Produit de l'Année est une marque commerciale représentée sous forme d'un logotype. La société de services Produit de l'Année France l'exploite comme marque de récompense industrielle[1] qu'elle délivre aux entreprises qui soumettent leurs produits à un vote de consommateurs.

Historique[modifier | modifier le code]

C'est en 1987 que la marque est née en France[2]. L’idée est de créer un concours où seraient récompensé les produits nouveaux ou à caractère innovant (produits de consommation courante et pas seulement les denrées alimentaires), en donnant la parole au consommateur[2]. La marque est déposée à l'INPI comme propriété de la société POY Worldwide[3]

Ces produits sont évalués par un panel de consommateurs et testés en situation réelle de consommation[2].

En 2021[2], la marque "Voted Product of the Year Worldwide" s'est développée dans plus de 40 pays (onze en marque propre, les autres pays sous licence d'exploitation)[4].

Rôle du « comité d'experts »[modifier | modifier le code]

Dès sa création, la société détentrice de la marque a souhaité s’entourer d’un « comité d'experts ». Ce comité est constitué de syndicats et organisations professionnelles ainsi que d’associations professionnelles des métiers du commerce, du marketing et de la communication (ANIA, Bpifrance, Inpi, CCI France…)[4].

Son rôle comité est de statuer sur la validation des candidatures en veillant à ce que les industriels respectent l’intégralité des critères d’éligibilité au concours.

Rôle de Nielsen IQ[modifier | modifier le code]

Depuis 2011, le groupe Nielsen est chargé de l'élection des produits qui pourront utiliser le logo sur leurs emballages. Les tests en situation réelle de consommation, auprès de 120 familles, sont pris en charge par l'application treetz[2].

Analyses et critiques[modifier | modifier le code]

Gordy Pleyers, professeur de Marketing UCLouvain, décode le rôle marketing de ce logo : « L'efficacité de ce type d’argument de type "Elu produit de l'année", c’est surtout lié au fait que ça permet de réduire l’incertitude dans la décision d'achat (en). Ça permet de faciliter finalement le processus d'achat (en). Il y a aussi le fait que ça peut donner le sentiment aux consommateurs d’être de bons acheteurs. De faire des décisions plutôt rationnelles, pas trop impulsives, donc de se baser vraiment sur des éléments concrets[5] ».

Le logo est connu par près de 9 consommateurs sur 10 en France selon l'affirmation du PDG de la société de services "Voted Product of the Year Worldwide"[4]. La journaliste Amelle Nebia considère que « les distinctions "Elu Produit de l’année" et "Saveur de l'année" enregistrent un très bon niveau de notoriété puisqu’elles sont connues respectivement par 83 et 89% des Français. Mais cela n’est pas pour autant gage de confiance, puisque que pour moins de la moitié seulement des connaisseurs de ces logos elles les incitent à l’achat. Pire, 64% d’entre eux estiment que ce sont des "mentions publicitaires"[6] ».

Cette marque avance l'argument fallacieux de l'appel à la majorité[7].

La participation au concours coûte 4 250 euros pour les marques. Les lauréats payent 6 000 à 20 000 euros selon la taille de l’entreprise, pour avoir le droit d'utiliser le logo pendant un an et de l'utiliser dans leur stratégie commerciale[2]. La société de services "Voted Product of the Year Worldwide" revendique une hausse moyenne des ventes de 25 % pour les lauréats, « un argument choc pour convaincre les marques de candidater[4] ». L'association de consommateurs CLCV met en avant le manque de crédibilité de ce label privé payant dont l'attribution « est biaisée puisqu’elle ne concerne que les produits pour lesquels les professionnels ont soumis une candidature, et qui ont donc payé pour leur participation. Quant à la validation finale des produits, elle a de quoi laisser perplexe puisqu’elle se base en partie sur des visuels descriptifs et des prix indicatifs… En revanche, il [le logo] apporte un plus indéniable aux professionnels sur le plan commercial et contribue à la confusion auprès des consommateurs autour des labels officiels[8] ».

L'association de consommateurs UFC-Que Choisir émet des réserves similaires à la CLCV : « d’abord, le produit de l’année n’est, par définition, pas forcément le meilleur, puisque ne peuvent concourir que les produits officiellement candidats, et pour lesquels, donc, celui qui le met sur le marché a payé son inscription auprès de la société organisatrice.
Ensuite, l’attribution du logo ne repose sur aucun cahier des charges particulier, notamment en terme de qualité du produit. Les critères à mettre en avant pour obtenir ce logo sont plutôt de l’ordre du marketing et de l’innovation, ce qui n’est pas forcément la préoccupation première du consommateur.
Enfin, le logo « élu produit de l’année » vient en concurrence, sur les emballages, avec les labels officiels (AOP, fabriqué en France, etc.), ce qui a une fâcheuse tendance à brouiller le message pour l’acheteur potentiel. Il faut donc, « produit de l’année » ou pas, rester vigilant sur la qualité des produits que l’on achète[9] »
.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Contrôle des logos relatifs à des produits de consommation courante », sur senat.fr (consulté le ).
  2. a b c d e et f L'agence Delta, « Élu produit de l'année : générer la confiance marques-consommateurs », sur lefigaro.fr,
  3. https://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/retourList?page=1&index=3&y=380
  4. a b c et d Valérie Xandry, « "Elu produit de l'année" : derrière le logo, un juteux argument marketing pour les marques », sur challenges.fr, .
  5. « Le logo "Elu produit de l'année": du marketing qui fonctionne assez bien. Mais comment ça marche ? », sur rtbf.be, .
  6. Amelle Nebia, « Labels-alimentaires ou publicitaires ? », sur cbnews.fr, .
  7. Samuel Buisseret, Arrêtez de croire n’importe quoi ! L’autodéfense intellectuelle par un complotiste repenti, De Boeck Supérieur, , p. 18.
  8. « Élu Produit de l’année », sur clcv.org, .
  9. « « Elu produit de l’année » : vraie garantie ou simple opération publicitaire ? », sur ufcquechoisir.fr, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]