Prison Saint-Éloi

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Prison St-Eloi sur plan de Turgot
Prison St-Eloi vers 1550 (à gauche de l’église)

La prison Saint-Éloi est une ancienne prison parisienne, détruite en 1797 qui était située au niveau de l’actuel no 36 de la rue Saint-Paul.

Histoire[modifier | modifier le code]

La prison faisait partie de la « grange Saint-Éloi », à l’origine bâtiment de l’exploitation agricole du domaine du monastère de Saint-Martial dont l'établissement principal était dans l'Île de la Cité. Ce domaine s’étendait au Moyen-Âge sur un vaste territoire comprenant une partie des actuels 11ème et 12ème arrondissement. Cette grange était à proximité d’une chapelle érigée vers 632-642 à côté du cimetière où étaient enterrées les moniales. Une petite agglomération se forme autour de cette chapelle remplacée par l'église Saint-Paul-des-Champs. La prison était l’annexe du tribunal de la seigneurie ecclésiastique du monastère, exerçant son droit de haute-justice sur les habitants du bourg Saint-Paul. À partir de 1134, ce tribunal et la prison dépend de l’Abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, le domaine de l’ancien monastère Saint-Martial dissous en 1107 ayant été rattaché à cette abbaye[1].

Le , les Bourguignons massacrent les prisonniers Armagnacs de la prison Saint-Éloi avec ceux de toutes les prisons de Paris Seul Philippe de Villette, évêque de Saint-Denis, en réchappe. S’étant placé à genoux devant l’autel de la chapelle tenant l’eucharistie, les assaillants n’osèrent le frapper[2].

La prison devient une prison épiscopale de femmes à partir du rattachement de l’abbaye de Saint-Maur à l’évêché de Paris en 1530, puis prison royale en 1674 lors de la suppression par Louis XIV de l’ensemble des justices seigneuriales de Paris.

Disparition[modifier | modifier le code]

La prison est vendue comme bien national en 1796 avec l’église et le cimetière Saint-Paul et démolie en 1797[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Hillairet, Gibets, piloris et cachots du vieux Paris, Paris, éditions de Minuit, , 338 p., p. 240
  2. Jacques Hillairet, Gibets, piloris et cachots du vieux Paris, Paris, éditions de Minuit, , 338 p., p. 242
  3. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 2-84096-188-1), p. 167

Articles connexes[modifier | modifier le code]