Pragmatique Sanction (1830)
La Pragmatique sanction de 1830 (Pragmática sanción de 1830) est un décret promulgué le par le roi Ferdinand VII d'Espagne et annulant la loi salique en vigueur depuis plus d'un siècle[1].
Contexte
En 1713, le roi Philippe V, prince d'origine française, promulgue la loi salique, selon la loi française qui prétend que les femmes ne peuvent hériter du trône.
Bien que tenant ses droits au trône espagnol de sa grand-mère, Marie-Thérèse d'Autriche, Philippe V prétend ainsi empêcher les Habsbourg de récupérer le trône par le biais de lignées féminines.
En , Ferdinand VII, après trois mariages stériles mais dont la quatrième épouse (et nièce) est enceinte (il aura deux filles : Isabelle, la future Isabelle II d'Espagne en , et l'infante Louise-Fernande de Bourbon en 1832), décide d'achever la timide tentative d'annuler la loi salique que son père Charles IV avait initié en 1789 en promulguant la pragmatique sanction, afin que ses descendants, quel que soit leur sexe, puissent être proclamés roi ou reine après sa mort.
La pragmatique porte préjudice au frère du roi, Charles de Bourbon, comte de Molina, ultra-conservateur héritier de la couronne selon la loi salique et qui a trois fils, si bien que les partisans de ce dernier, en particulier son épouse (et nièce) Marie Françoise de Portugal et le ministre Francisco Tadeo Calomarde, font pression sur le roi, malade de la goutte, et réussissent à le faire revenir temporairement sur sa décision.
Sur les instances de son autre belle-sœur (et nièce), Louise-Charlotte de Bourbon-Siciles, (qui est doublement sa belle-sœur puisqu'elle est l'épouse (et nièce) de l'infant François de Paule, le plus jeune de ses frères, et la sœur de la reine Marie-Christine), Ferdinand VII rétablit toutefois plus tard la pragmatique sanction et, lorsqu'il meurt le , Isabelle est proclamée reine. En raison de son jeune âge, la régence est confiée à la reine, la libérale Marie-Christine de Bourbon-Siciles.
Le comte de Molina refuse de prêter serment à sa nièce Isabelle II et déclenche la première Guerre carliste.
Derrière cette querelle de succession se dissimulent deux conceptions politiques de l'Espagne, l'une conservatrice, l'autre libérale, qui vont diviser et déchirer l'Espagne pendant 150 ans jusqu'à l'échec du Coup d'État du 23-F () survenu cinq ans après le début de la transition démocratique consécutive à la mort du général Franco.
Notes et références
- Louis URRUTIA-SALAVERRI, « CARLOS don (1788-1855) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).