Peintre de l'hôtel de ville de Toulouse

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La fonction de Peintre de l'hôtel de ville de Toulouse a été créée en 1295 et a duré jusqu'à la Révolution.

Historique[modifier | modifier le code]

La fonction de « peintre de la maison de ville » a été créée en 1295 quand le conseil de ville a décidé l'exécution d'un tableau chaque année représentant les consuls[1] prêtant serment entre les mains du viguier royal.

Dans son Traité de la Noblesse des Capitouls de Toulouse, Germain de Lafaille a défendu la noblesse des capitouls et leur droit d'image en faisant remonter ce droit au temps où la ville de Toulouse était une colonie romaine[2]. Les capitouls ont défendu ce droit d'image quand il a été menacé dans la seconde moitié du XVIIe siècle par le pouvoir royal.

Le Christ en Croix avec les capitouls de 1622-1623
Jean Chalette

De la fin du XIIIe siècle à la Révolution, les huit capitouls se sont fait représenter ensemble, d'abord en miniature, sur une page des Annales de la ville qui consignaient les évènements importants de Toulouse. De 1442 jusqu'au XVIe siècle, les portraits des capitouls ont été peints à fresque sur les murs du grand et du petit consistoire, aujourd'hui disparus. À partir de 1564, les capitouls se sont fait représenter ensemble sur de grands tableaux qui étaient accrochés dans le Capitole. Ces tableaux ont tous été détruits, à l'exception du tableau de Jean Chalette, Le Christ en Croix avec les capitouls de 1622-1623. À partir de 1582, des portraits individuels étaient peints.

Par habitude, les peintres réalisant les portraits des capitouls ont été appelés « peintres de l'Hôtel de ville ». Ce titre a été donné pour la première fois à Jean Chalette, en décembre 1612. Il peignait déjà les portraits des capitouls depuis deux ans.

Liste des peintres de l'hôtel de ville[modifier | modifier le code]

Liste chronologique des peintres ayant fait des portraits des consuls, établie par Ernest Roschach à partir des comptes de l'hôtel de ville :

  • P. dal Vilar, en 1362 ;
  • Jehan Noguier, en 1388-1392, 1403-1405 ;
  • Jehan Aymes, 1420 ;
  • Guiraut Salas, en 1439-1440 ;
  • Antoine de Logny, 1459 ;
  • Daniel de Saint-Valery, 1465 ;
  • Colin de Trysia, 1465 ;
  • Guillem Viguier, dit Papillon, 1469, 1487, 1498 ;
  • Laurent Robyn, 1475, 1485, 1488, 1489, 1497, 1503 ;
  • Liénard de la Chièse, 1498 ;
  • Pierre Gony, Frison, 1503 ;
  • Jehan Merle, 1513 ;
  • Mathieu Cochin, en 1517-1518 ;
  • Antoine Ferret[3], 1520, 1531 ;
  • Jehan Peyre Mashuquet, 1522 ;
  • Jacques Betelha, 1523 ;
  • Charles Pingault, 1535 ;
  • Servais Cornoalle ou Cornoailles[4],[5] (mort vers 1565), 1537, 1562, 1564 ;
  • Bernard Nalot (né avant 1508, mort en 1549-1550), 1540 ;
  • Guillaume Garnier, 1541 ;
  • Jehan Faguelin, dit le Page, 1550, 1556 à 1560 ;
  • François Michart, 1550 ;
  • Martin Le Guoys, 1553 ;
  • Jean Gibert, dit Cupido, 1577 à 1583 ;
  • Arnaud Arnaud (ou Arnaut Arnaut), 1584 à 1587 ;
  • Jacques Bolvène, 1588 à 1603[6] ;
  • Jacques Clerjac, 1599 ;
  • Guillaume Desambec et Jehan Camp, 1602[7] ;
  • Charles Galleri ou Galery (vers 1570-1607), 1601, 1605, 1606 [8],[9] ;
  • Pierre Pujol, d'Alby, 1603 ;
  • Bernard Lévesque, 1607[10] ;
  • Pool van der Schoolen et Jean Sneegans, 1607 ;
  • David Varin du Jardin, 1608-1609[11] ;
  • Jean Chalette (1581-1644)[12], de 1611 jusqu'en 1643 ;
  • Hilaire Pader, en 1643, 1660-1663 ;
  • Denis Perrault et François Colombe du Lys, en 1644[13] ;
  • Antoine Durand, en 1645, 1647, 1648, puis de 1658 à 1663 ;
  • Jean Floutou[14],[15], en 1664 ;
  • Antoine Durand, en 1665 à 1673 ;
  • Antoine Nicolas de Troy (1603-1684)
  • Jean-Pierre Rivalz, en 1674 à 1688 ;
  • Antoine Panat, en 1689-1690 ;
  • André Lèbre, de 1691 à 1693 ;
  • Jean Michel, de 1694 à 1702 ;
  • Antoine Rivalz, de 1703 à 1735 :
  • Guillaume Cammas, de 1735 à 1755 ;
  • Pierre Rivalz, chevalier de Rivalz, de 1756 à 1778 ;
  • François Cammas, de 1779 à 1781 ;
  • Gaubert Labeyrie (1717-1792), à partir de 1781[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alexandre Du Mège, Histoire des institutions religieuses, politiques, judiciaires et littéraires de la ville de Toulouse, t. 4, (lire en ligne), p. 358
  2. Germain de Lafaille, Traité de la Noblesse des Capitouls de Toulouse, Toulouse, Imprimerie de Maître Guillaume-Louis Colomyès, , 3e éd. (lire en ligne), p. 9-11, 42, 66
  3. Jeanne Bayle, « Les peintres verriers toulousains au XVIe siècle », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 2005, tome 65, p. 172-173 (lire en ligne)
  4. Servais Cornoalle s'est installé à Toulouse en 1535.Il décore, comme enlumineur plusieurs pages du Livre 2 des Annales de la ville. Il est reçu comme maître peintre en 1538. Il est choisi comme baile en 1538 et 1554. Il a fait le portrait des capitouls à plusieurs reprises, au Consistoire (1537-1538, 1540-1541) et dans les Annales (1538-1539, 1543-1544, 1545-1546, 1562-1563). Il appartenait au même cercle humaniste que Nicolas Bachelier et Jean Rancy. Il a acheté une maison au no 1 rue du Coq-d'Inde dont a hérité son fils, François, peintre, qui la possède en 1571. La petite-fille de François a épousé Manaud Troy, maître brodeur en 1645, dont serait issu Antoine Nicolas de Troy, peintre de l'hôtel de ville (Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1915, p. 133-134)
  5. Jeanne Bayle, « Les peintres verriers toulousains au XVIe siècle », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 2005, tome 65, p. 170-171 (lire en ligne)
  6. Jacques Bolvène ou Jacques Boulbène (1560-1605) , ancien apprenti et gendre d'Arnaut Arnaut est reçu maître le 3 décembre 1587 avec le grand tableau La Religion et la Justice qui est placé en 1588 au-dessus du portail du Consistoire de l'Audience. Il a réalisé en 1595 un autre tableau placé au-dessus de la grande cheminée de marbre du grand Consistoire représentant les trois qualités essentielles des capitouls : La Prévoyance, l'honneur et la vigilance. Sa dernière œuvre datée de 1603 représente les huit capitouls, payé 120 livres. Il avait aussi peint les capitouls au livre des Annales ([Desazars de Montgailhard 1904] Marie-Louis Desazars de Montgailhard, « L'art à Toulouse. - Ses enseignements professionnels pendant l'ère moderne », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 10e série, t. 4,‎ , p. 243-244) (lire en ligne)
  7. Deux peintres flamands qui ont peint les capitouls avec un saint Jérôme, Desazars de Montgailhard 1904, p. 246
  8. Desazars de Montgaihard 1904, p. 244-245
  9. [Galabert 1917-1921] François Galabert, « La miniature des Annales de Toulouse de 1605-1606 de Ch. Gallery », Bulletin de la Société archéologique du Midi de la France, t. 46,‎ 1917-1921, p. 123-130 (lire en ligne)
  10. Desazars de Montgaihard 1904, p. 245
  11. Desazars de Montgaihard 1904, p. 246
  12. Du Mège 1846, p. 361-362
  13. Robert Mesuret, Évocation du Vieux Toulouse, Paris, Éditions de Minuit, (lire en ligne)
  14. Remarque : Pour Robert Mesuret, Jean Floutou est cité dans les comptes de l'hôtel de ville en 1664 et 1666, mais sa rémunération correspond à son intervention comme aide d'Antoine Durand.
  15. [Mesuret 1956] Robert Mesuret, « Les peintres toulousains du XVIIe siècle : Les artistes dont la manière n'est pas connue (Jean Floutou) », L'Auta : que bufo un cop cado més, Société les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, no 260,‎ , p. 140-141 (lire en ligne)
  16. Toulouse 2000 ans 2000 images : Gaubert Labeyrie, La Municipalité de novembre 1790

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ernest Roschach, « Les Douze livres de l'histoire de Toulouse. Artistes : enlumineurs et peintres », dans Toulouse. Histoire-Archéologie monumentale-Facultés-Académies-Établissements municipaux-Institutions locales-Sciences-Beaux-Arts-Agriculture-Commerce-Région Pyrénéenne, Toulouse, Édouard Privat libraire-éditeur, (lire en ligne), p. 355-357 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Trouvé 2016] Stéphanie Trouvé, « Le peintre de l'Hôtel de ville », dans Peinture et discours : La construction de l'école de Toulouse, XVIIe – XVIIIe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « art & société », , 471 p. (ISBN 978-2-7535-5051-3), p. 47-61 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]