Marche du 26 mai 1990 à Bamenda

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La marche du 26 mai 1990 à Bamenda est un acte fondateur de la démocratie et de l'effectivité du pluralisme politique au Cameroun.

Contexte[modifier | modifier le code]

Yondo Black et les autres n'avaient pas été condamnés dans leur initiative politique. John Fru Ndi et maitre Siga Asange déposent les dossiers administratifs pour la légalisation du Front social démocrate (SDF) à Bamenda, à la préfecture de la Mezam.

Puisque « trois mois après le dépôt légal des statuts, la non-réponse des autorités vaut reconnaissance implicite de l'organisation ou du parti »156(*). C'est sur la base de cette disposition que le communique de presse numéro 2 daté du 15 Mai 1990, la décision est prise :

Le SDF lance le meeting inaugural du parti le 26 mai dans la ville de Bamenda à 14h[1],[2],[3].

Bilans[modifier | modifier le code]

Le 26 mai 1990 une foule d'environ 80 000 personnes prend la rue. À la commercial Avenue, six morts sont enregistrés et constituent « les premiers morts de la démocratie » au Cameroun[4],[5]. 4 étudiants et 2 personnes du secteur informel[5].

  • Edwing Jatop Nfon (couturier),
  • Fidelis Chosi Mankam (meunier)
  • Mathias Tifuh Teboh,
  • Christopher Fombi Asanji,
  • Juliette Sikod et
  • Evaristus Toje Chatum.

Les corps sont emmenés à la morgue de l’hôpital provincial à Bamenda.

John Ngu Foncha, seul autorisé à voir les corps, témoigne :

« Je suis allé personnellement à l’hôpital voir les victimes : trois d’entre elles présentaient des blessures par balles à l’omoplate, une avait une blessure à la clavicule, une autre présentait un trou occasionné par une balle autour des fesses et une autre victime avait des blessures par balles aux pieds… »

Les corps sont remis pour inhumation aux familles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Actualités Cameroun :: 26 mai 1990- 26 mai 2021: Le Social Democratic Front 31 ans après :: Cameroon news », sur camer.be, (consulté le )
  2. Par Serge Aimé Bikoi, « Cameroun: Comment est né le Social Democratic Front ? », Camer.be,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Patrice Bigombe logo et Hélène-Laure Menthong, « Crise de légitimité et évidence de la continuité politique », Politique africaine, vol. 62, no 1,‎ , p. 15–23 (DOI 10.3406/polaf.1996.5958, lire en ligne, consulté le )
  4. « Memoire Online - Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d'Afrique noire. Le cas du Cameroun - Fridolin Martial FOKOU », sur Memoire Online (consulté le )
  5. a et b « Cameroun : à Bamenda, des sécessionnistes ont bravé les balles pour proclamer leur « indépendance » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )