Luis de Lossada

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Luis de Lossada
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Luis de Lossada, aussi orthographié Losada, né à Quiroga le et mort à Salamanque le , est un prêtre jésuite philosophe et polémiste espagnol.

Biographie[modifier | modifier le code]

On connaît peu d'éléments sur sa vie, sinon qu'il est issu d'une famille de petite noblesse, qu'il a reçu une bonne éducation. Après avoir rejoint les Jésuites, il devient professeur de théologie et surtout enseignant des Saintes Écritures au collège de Salamanque. Parallèlement à ses activités d'enseignant, à l'image d'un autre jésuite espagnol de la même époque, le père José Francisco de Isla, il consacre beaucoup d'énergie à la défense de la Compagnie de Jésus et aux querelles universitaires[1].

Ses œuvres[modifier | modifier le code]

Luis de Lossada est l'auteur de Institutiones dialecticæ, vulgo summulæ ad primam partem Philosophici cursus pertinentes (Salamanque, 1721) et d'un Cursus philosophici… in compendium redacti et in tres partes divisi (Salamanque, 1724, 1730 et 1735). À cet égard, il fait un peu figure de « dernier scolastique », mais les jugements sont assez unanimes quant à son originalité (y compris Marcelino Menéndez y Pelayo). C'est surtout la deuxième partie du cours où apparaît sa dimension novatrice, à savoir la Physique, comprenant un important « discours préliminaire » Præliminaris ad Physicam dissertatio. De nova vel innovata Philosophia, quæ Cartesiana Corpuscularis et Atomica vocitatur. Il y dépeint la philosophie naturelle des « novateurs », tout en les critiquant sur cinq points :

  • la philosophie corpusculaire nie l'existence du composé substantiel et également la génération substantielle ;
  • il n'y a aucune activité des causes secondes ;
  • aucun corps ne diffère de l'autre par la substance ;
  • critique de l'automatisme comme consubstantiel à la philosophie nouvelle ;
  • celle-ci reste fondamentalement opposée aux enseignements de la foi.

Toutefois, ces réserves n'empêchent pas Lossada d'adopter toute une série d'innovations de la nouvelle physique. Selon Benito Jerónimo Feijoo, Lossada aurait ouvert les auditoires espagnols à la philosophie expérimentale[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Rabaté, Les Jésuites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins éditions, (ISBN 978-2-38292-305-4), p. 842-843.
  2. Cfr. Teatro Crítico Universal VII, 13, appendice, n. 47.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marcial Solana, « El Padre Luis de Losada filósofo del siglo décimo octavo », Revista de filosofía, vol. 1,‎ , p. 345-369 ;
  • José Luis Abellán, Historia crítica del pensamiento español, vol. III, Madrid, , p. 461-464 ;
  • Juan Luis Cortina Iceta, El siglo XVIII en la pre-ilustración Salmantina. Vida y Pensamiento de Luis de Losada (1681-1748), Madrid,  ;
  • Paul Richard Blum, Philosophenphilosophie und Schulphilosophie, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, , p. 193-209.

Voir aussi[modifier | modifier le code]