Le Devoir de violence

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Le Devoir de violence
Auteur Yambo Ouologuem
Pays Drapeau du Mali Mali
Genre Roman
Éditeur Seuil
Collection Cadre rouge
Date de parution
ISBN 9782020011099

Le Devoir de violence est un roman de Yambo Ouologuem publié le aux éditions du Seuil et ayant reçu le prix Renaudot la même année[1]. Il s'agit du premier roman africain à recevoir ce prix.

Le roman peut être considéré comme une « contre-épopée »[2].

Synopsis[modifier | modifier le code]

  1. La Légende des Saïfs : les débuts de la légende de l'empire Nakem (Mont Katséna, fleuve Yamé, Randé, Tillabéri-Bentia), et de la longue dynastie des Saïfs. Le juste Saïf Isaac El Héït, mort en 1498, puis l'impopulaire Saïf El Haram.
  2. L'Extase et l'Agonie : leur lointain descendant, Saïf ben Isaac El Héït, après une violente rébellion, signe le , un traité de paix avec les Flençéssi. L'année suivante, son fils Madoubo, et nouveau dirigeant, est l'invité officiel de la France.
  3. La Nuit des géants : la France s'installe au Nakem. Dès 1919, la république africaine de Nakem-Ziuko reconduit les mêmes luttes de pouvoir, le jeu des notables africains, autour de Saïf, pour conserver les coutumes, accaparer et détourner la christianisation et la colonisation, présentes par les administrateurs ou gouverneurs Jean Chevalier et Vandame, l'abbé Henry, l'évêque Thomas de Saignac. Le double jeu des dirigeants s'accompagne de violences variées, d'assassinats (à la vipère), de trafic d'êtres humains (travailleurs drogués, vendus à La Mecque), de sorcellerie, de manipulations diverses. Deux esclaves de Saïf, Tambira et Kassoumi, vivent un amour profond, apparemment facilité par Saïf, en fait contrarié par les luttes du pouvoir représentés par Madoubo, Bourémi, Kratonga, Sankolo, Barou, Karim Bâ... L'action se concentre sur la réussite scolaire des enfants de ce couple, particulièrement Raymond Spartacus Kassoumi : certificat d'études en 1920, brevet élémentaire en 1924, lycée à Pris, baccalauréat en 1927. Ce succès est suivi d'une soirée d'orgie, au cours de laquelle Raymond retrouve sa sœur Kadidia, qui lui annonce l'anéantissement de leur famille. Raymond perd ses repères, désespère. La rencontre d'un bourgeois célibataire intéressé lui permet de poursuivre ses études, et de réussir le concours d'entrée à l'école d'architecture. En 1933, la perle noire de la culture française devient le premier bâtisseur du Nakem. Il se marie à une française, Suzanne Teyssedou, et finit par mener une vie de nègre-blanc. Il traverse le cauchemar de 39-45 en combattant. En 1947, il est désigné comme candidat député du Nakem à l'Union Française... sur décision des notables et de Saïf... Le retour au pays devrait être bref.
  4. L'Aurore : cette dernière nuit avant l'élection, l'abbé Henry, devenu l'évêque Henry, se rend chez Saïf, Machiavel ou Judas  : duo, duel, dialogue des deux forces opposées. Reste le jeu dans la vie.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Accusations de plagiat[modifier | modifier le code]

Yambo Ouologuem est accusé de plagiat pour ce roman, notamment de C'est un champ de bataille de Graham Greene et Le Dernier des Justes d'André Schwartz-Bart[3]. L'auteur se défend alors en expliquant avoir utilisé dans son manuscrit des guillemets pour marquer les passages incriminés comme des citations[4],[5].

Postérité[modifier | modifier le code]

Ce livre inspire l'ouvrage de l'auteur fictif T. C. Elimane, accusé de plagiat, qui est au cœur de l'intrigue de La Plus Secrète Mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr.

Éditions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « On a lu “Le Devoir de violence”, le roman qui a inspiré le prix Goncourt », sur Télérama, (consulté le )
  2. Josias Semujanga, « De l’histoire à sa métaphore dans Le Devoir de violence de Yambo Ouologuem », Études françaises, vol. 31, no 1,‎ , p. 75 (lire en ligne)
  3. Julia Galmiche-Essue, « Une gémellité inversée. Le devoir de violence de Yambo Ouologuem et Le dernier des Justes d’André Schwarz-Bart », Études françaises, vol. 57, no 3,‎ , p. 157-171 (lire en ligne)
  4. Gladys Marivat, « Histoire d’un livre. Retour sur l’affaire Ouologuem », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. Jean-Pierre Orban, « Livre culte, livre maudit : Histoire du Devoir de violence de Yambo Ouologuem », Continents manuscrits, no HS,‎ (ISSN 2275-1742, DOI 10.4000/coma.1189, lire en ligne, consulté le )