Je m'appelle François

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Je m'appelle François
Auteur Charles Dantzig
Pays Drapeau de la France France
Genre Roman
Éditeur Éditions Grasset
Date de parution
Nombre de pages 315 pp.
ISBN 2246723310
Chronologie

Je m'appelle François, est le quatrième roman de Charles Dantzig, publié en 2007 aux éditions Grasset.

Résumé[modifier | modifier le code]

François Darré grandit dans la banlieue de Tarbes : son père bat sa mère, elle se prostitue et boit, sa maison n’est pas achevée, et les hautes familles le rejettent. Son seul don : sa volubilité, sa gouaille, la conviction qu’il met dans les histoires toutes plus invraisemblables les unes que les autres qu’il sert à son public, toujours captivé.

Il décide de partir à Paris. Son existence est d’abord dissolue, mais il arrive à gagner toujours plus d’admirateurs, un serveur de café, une jeune Argentine, une étudiante à Dauphine fille de grande famille. À cause de certaines de ses relations et d’une enquête policière qui pourrait l’acculer, il doit fuir la capitale et la France. Mais son talent transcende les frontières, et il trouve l’opulence aux États-Unis, se fait passer pour un François Depardieu, rencontre Mel Gibson.

Il emprunte de l’argent qu’il ne remboursera jamais, se prête des noms qu’il abandonne en un instant : François d'Array, descendant d'un cadet de Gascogne, François Audiard, François Dumas, François Anderson, François Depardieu, François Barenboïm, François Rothschild. Après avoir été démasqué, François est arrêté. Ce qui aurait pu entraîner sa déchéance est une consécration : il est l’homme qui a volé trois milliards, l’imposteur qui a séduit les plus grands et qui, après cinq ans de prison, peut faire de ses méfaits un nouvel outil de séduction.

Réception critique[modifier | modifier le code]

Emprunter des visages et réussir dans le monde, la presse peut y voir un « livre de moraliste, l'histoire d'un homme insubmersible, tellement de son temps, tellement capable d'en décrypter les codes, qui utilise ce talent pour chercher, ivre d'un amour refoulé, les seuls qu'il n'a jamais su séduire, ses parents[1] » ou bien un « « un roman habile sur la honte. Habile, profond et efficace car Charles Dantzig, à l'instar de son héros, va vite avec les situations[2]. »

Charles Dantzig s’est fait connaître pour son érudition, mais il étend encore dans cet ouvrage son domaine de compétence : « À l'évidence l'auteur du Dictionnaire égoïste de la littérature française n'est pas qu'un « lion » de bibliothèque et sa culture va bien au-delà de Remy de Gourmont et de Paul-Jean Toulet : il connaît le répertoire des groupes new wave, l'histoire du rap, et parle un anglais parfait dont il parsème ses dialogues avec naturel[3]. »

C’est en particulier la fraîcheur du style de Charles Dantzig qui est louée « Il y a un bonheur réel à suivre l'écriture bondissante de Dantzig, dont la langue saute de formules éblouissantes à des images convenues, s'emballe, s'inverse, rit, jongle et mord. Le livre est le tableau de l'ambition d'aujourd'hui, une sorte de charge fascinée contre la société « people »[4]. » « Les formules sont neuves, les métaphores, craquantes, et l'écriture ne fait pas un pli, comme ces billets de banque que le sympathique voyou lisse au fer à repasser, des jours durant, pour qu'ils entrent dans la valise. Le lecteur branché sera content d'être promené entre Lipp et Castel, tandis que le non-branché, étourdi par le bruit des soucoupes et le brouhaha des affaires, sera heureux de se voir offrir un rattrapage valant au minimum un abonnement groupé de cinq ans à «Gala», «Voici» et «Vanity Fair»[5]. »

« Tout le talent de Charles Dantzig est de raconter, au-delà d'une errance, le vide de notre monde, son goût pour l'apparence, nos masques de Venise moderne. Et l'infini désespoir qui vient avec[6]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Yves Harté, « L’imposteur de Tarbes », Sud-Ouest Magazine, 2 septembre 2007
  2. Vincent Roy, « L’usurpation pour identité. Charles Dantzig raconte le destin d’un menteur de génie », Le Monde, 14 septembre 2007
  3. Etienne de Montety, « François et les autres », Le Figaro, no. 19625, Le Figaro Littéraire, 6 septembre 2007
  4. Gilles Costaz, « Rastignac aujourd’hui », Les Échos, n°20006, 18 septembre 2007.
  5. Jean-Louis Ezine, « Mon cousin chez les people. L’abuseur public », Le Nouvel Observateur, n° 2235 6 septembre 2007.
  6. Yves Harté, « L’imposteur de Tarbes », Sud-Ouest Magazine, 2 septembre 2007.

Liens externes[modifier | modifier le code]