Démarcation des terres autochtones au Brésil

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Carte des territoires indigènes du Brésil en 2008 :
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La démarcation (demarcação) des terres des peuples indigènes du Brésil est un droit reconnu par l'article 231 de la constitution brésilienne de 1988 et toujours en cours de réalisation en 2014. Elle entraîne de nombreux conflits économiques, politiques et juridiques. En 2011, 400 terres indigènes sont démarquées, de nombreux procédures sont en cours, suspendues ou l’objet de batailles juridiques.

Les terres indigènes sont selon le droit brésilien « inaliénables et indisponibles, et donc sans possibilité aucune de négociation ou de prise en compte des intérêts économiques (qu'ils soient d'entreprises minières ou d'exploitation de bois, d'orpailleurs, de grands propriétaires terriens ou de petits paysans) ou politiques (secteurs militaires ou gouverneurs des États concernés) »[1]. Dans de nombreux endroits, ces différents groupes ont pourtant essayé et parfois réussi à occuper des terres, soit par la force, soit en tentant d'exploiter des failles juridiques : nier l'identité indigène de certains peuples, contester la délimitation de certains territoires, créer des réserves écologiques à vocation économique pour permettre l'exploitation des ressources.

Concrètement, la démarcation passe par une étude cartographique, environnementale, ethnologique et historique dirigée par un anthropologue assisté d'un groupe technique spécialisé chargé de réaliser des études de nature ethnologique, historique, juridique, cartographique et environnementale. L'étude est ensuite validée ou amendée par la Fondation Nationale de l'Indien. La reconnaissance officielle passe par une démarcation physique consistant à installer des panneaux d'interdiction d'accès sur les voies conduisant aux terres indigènes[2].

Plus de 25 ans après la promulgation de la constitution, lors de la cérémonie d'ouverture de la coupe du monde de football de 2014 à São Paulo, un des trois enfants chargés du lâché de colombe, amérindien, brandit une banderole « demarcação » pour dénoncer le non-respect de ce droit. Le geste est censuré sur les télévisions[3],[4].

Références

  1. « Droits constitutionnels et démarcation des terres au Brésil », Journal de la Société des Américanistes, no 79,‎ , p. 225-231 (DOI 10.3406/jsa.1993.2737, lire en ligne, consulté le )
  2. « La démarcation des Terres Indigènes au Brésil n'est pas terminée », sur http://bcomoli.blog.tdg.ch, (consulté le )
  3. « Sao Paulo : l’étrange omission télévisée de la cérémonie d’ouverture », sur Copa do Brasil, (consulté le )
  4. (pt) Piero Locatelli, « Indígena estende faixa por demarcação na abertura da Copa », CartaCapital,‎ (lire en ligne)

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