Discussion:Isaac Schneersohn

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== Le Centre de documentation juive contemporaine == ===La réunion fondatrice à Grenoble=== Le [[28 avril]] [[1943]], au domicile d'Isaac Schneersohn, rue Bizanet à Grenoble, avec la participation de Léon Poliakov<ref>{{Lien web | auteur = | titre = Léon Poliakov, un des premiers historiens de la Shoah | jour = | mois = | année = | url = http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/flash/20050715/1121420305_video_poliakov.swf | site = médias le Monde.fr | consulté le = 18 mars 2015}}</ref> et d'une quarantaine de délégués d'organisations juives<ref>Michel-Gasse, 1999, {{p.|28}}</ref> dont le philosophe [[Jacob Gordin]]<ref>Cf. V. Kuperminc, 2001, {{pp.|3-7}}, & Léon Poliakov, témoignage du 28 avril 1997.</ref>{{,}}<ref>Jacob Gordin travaille à mi-temps à la bibliothèque de l'Alliance Israélite universelle et aussi avec Isaac Schneersohn pour la création du CDJC. [http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=AJ_341_0098 La reconstruction de la bibliothèque de l'Alliance israélite universelle, 1945-1955. Jean-Claude Kuperminc. Les belles lettres, Archives juives, 2001, {{numéro|34}}, {{pp.|98-113}}.] {{pdf}}</ref>{{,}}<ref>Selon [http://lamaisondesevres.org/ame/ame5.html Document : Rue Amelot. J. Jacoubovitch. Traduit du yiddish par Gabrielle Jacoubovitch-Bouhana.], Abraham Danoïlovitch ALPERINE participe avec Isaac Schneersohn à la création du CDJC.</ref> a lieu la réunion qui va poser les bases de la collecte des documents et témoignages sur la situation des juifs durant la guerre. André Kaspi décrit les motifs de Schneersohn : {{Citation bloc|Le 28 avril 1943, dans un appartement de la rue Bizanet à Grenoble, Isaac Schnerrson [sic] fonde le [[Centre de documentation juive contemporaine]] (CDJC). En pleine guerre, une bonne année avant le [[débarquement de Normandie]], alors que dans les [[camps d'extermination]] les nazis accomplissent leur sinistre besogne. Inconscient? Exagérément optimiste? Non, Schneersohn ne croit pas au miracle. Émigré de Russie, ancien rabbin, homme d'affaires victime des lois d'[[aryanisation]], il applique l'immémoriale recommandation du judaïsme : « Souviens-toi. » Plus tard, il s'en est expliqué : « Mon obstination et ma persévérance, écrit-il, ma conviction ferme de la nécessité de recueillir cette documentation se renforçaient toujours davantage. [...] Je ne savais pas si je survivrais, aucun de nous ne croyait qu'il sortirait vivant de l'enfer. Mais je n'avais qu'un seul désir, aussi longtemps que je le pourrais, consigner ce qui se passait. » Amasser des preuves et des archives, constituer des dossiers aisément accessibles, préparer le travail des historiens... Le CDJC est né dans la tourmente. Depuis lors, il n'a cessé d'aider les chercheurs, de faire paraitre une revue, ''Le Monde juif'', de parrainer des livres d'histoire dont les premiers sont publiés des 1945. C'est dire la dette que nous avons tous, nous les historiens de la Seconde Guerre mondiale, nous les amateurs et les utilisateurs d'histoire à l'endroit de cette institution<ref>Kaspi, 1991, {{pp.|9-10}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.jstor.org/pss/3770700 Renée Poznanski, « La création du Centre de documentation juive contemporaine en France (avril 1943) », Science Po University Press. JSTOR : ''Vingtième Siècle. Revue d'histoire'', {{numéro|63}} (juillet-septembre 1999), {{pp.|51-63}}.]</ref>.}} Qui sont les participants à cette réunion du 28 avril ? André Kaspi explique : {{Citation bloc|Lorsque Isaac Schneersohn met sur pied en avril 1943 la réunion de Grenoble, au cours de laquelle est fondé le [[Centre de documentation juive contemporaine]], 40 représentants de diverses organisations juives sont présents. Le comité de direction est composé de 7 membres : 2 représentants du Consistoire ([[Consistoire central]]), 2 représentants de la Fédération des Sociétés juives de France, 1 représentant de l'[[Organisation Reconstruction Travail|ORT]] ([[Organisation Reconstruction Travail]]), 1 représentant du rabbinat et Schneersohn lui-même qui le préside. L'objectif est de rassembler les documents qui permettront, un jour, d'écrire l'histoire des Juifs de France pendant la guerre. Promesse tenue, puisque dès [[1945]] 3 ouvrages importants sont publiés par le CDJC, suivis par 5 autres en [[1946]], 5 autres encore en [[1947]], au total 20 jusqu'à la fin de l'année [[1951]]. Le CDJC est ainsi devenu la mémoire de la communauté juive, de toute la communauté<ref>Kaspi, 1991, {{p.|376}}.</ref>.}} ===La création du CDJC=== ===La déménagement à Paris=== Le groupe organisé autour d'Isaac Schneersohn et de Léon Poliakov rejoint Paris, lors de l’[[insurrection]] d’{{date||août|1944}}, et prend possession des archives du [[Commissariat général aux questions juives]], du [[Régime de Vichy]], de celles de l’ambassade d’Allemagne à Paris, de l’état-major allemand<ref>Isaac Schneersohn, fondateur durant la guerre du Centre de documentation juive contemporaine (CDJC).</ref> et des archives antijuives de la [[Gestapo]] à Paris<ref>C'est Léon Poliakov qui découvre les archives de la Gestapo.</ref>{{,}}<ref>Dans son témoignage du [[28 avril]] [[1997]], Léon Poliakov déclare qu'il est à l'origine du CDJC, « absolument », car sans lui, il n'y aurait pas de documents.</ref>. En [[1944]]<ref name=BD/>, le CDJC est donc transféré à Paris. Il s'installe dans [[Le Marais (quartier parisien)|Le Marais]], pratiquement dans le [[Pletzl]], le vieux quartier juif parisien, un symbolisme évident. Le Mémorial du martyr juif inconnu est inauguré le [[30 octobre]] [[1956]]. En [[1997]]<ref>[http://www.memorialdelashoah.org/b_content/getContentFromNumLinkAction.do?type=1&itemId=489 Mémorial de la Shoah. The History of the Center of Contemporary Jewish Documentation. (Avec une photo de Isaac Schneersohn)]</ref>{{,}}<ref>[http://www.holocausttaskforce.org/memberstates/member-france.html Holocaust, Education, Remembrance, and Research in France]</ref>{{,}}<ref>[http://www.evene.fr/culture/lieux/memorial-de-la-shoah-5090.php Mémorial de la Shoah - Paris -EVENE.]</ref>{{,}}<ref>[http://www.fndirp.asso.fr/FREDJ.htm Entrevue avec Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah. Propos recueillis par Irène Michine. Le Patriote Résistant. Mai 2006.]</ref>, la décision est prise de fusionner les deux institutions : le CDJC et le Mémorial du martyr juif inconnu. De cette fusion naît le [[Mémorial de la Shoah]], qui ouvre ses portes le [[27 janvier]] [[2005]]<ref>Le Mémorial de la Shoah.</ref>. ==Éloges== '''par Éric de Rothschild''' Le [[27 janvier]] [[2005]], lors de la cérémonie de commémoration de l'ouverture du camp d'[[Auschwitz (camps)|Auschwitz]] (le [[27 janvier]] [[1945]]) , [[Éric de Rothschild]], président du Mémorial de la Shoah, déclare : {{Citation bloc|Rappelons avec une infinie reconnaissance les fondateurs du Mémorial : Isaac Schneersohn, qui avec une prescience sans égal a décidé dès 1943, en pleine guerre, en plein temps des rafles, de collecter les preuves de ce que subissait la communauté. Sans lui, sans eux, aujourd’hui, nous ne pourrions rien faire. Bien des procès auraient été perdus, le Mur aurait d’énormes lacunes, bien des livres n’auraient pas été écrits ou l’auraient été bien plus tard. Avec ses compagnons, Joseph Billig, [[Georges Wellers]], [[Léon Poliakov]], avec son ami Claude Kelman, ils ont fait une œuvre extraordinaire à une époque extrêmement difficile où le silence, la gêne étaient le lot des déportés survivants<ref name=discours>sous « Discours de M. Jacques Chirac, Président de la République, à l'inauguration du Mémorial de la Shoah, le 25 janvier 2005 »''.</ref>.}} '''par Bertrand Delanoë''' Le [[maire de Paris]] [[Bertrand Delanoë]] note ce même jour : {{Citation bloc|Dès l'origine, l'histoire du premier Mémorial est étroitement liée à celle de notre cité. L'idée en revient à Isaac Schneersohn qui en 1943, au cœur de l'occupation, a l'intuition que la tragédie en cours exige de réunir le maximum de preuves. Treize ans plus tard, Paris accueille le tombeau du Martyr Juif inconnu, qui donnera naissance au Mémorial<ref name=discours/>.}} '''par Jacques Chirac''' Le [[Président de la République]], [[Jacques Chirac]], à cette même cérémonie, rappelle : {{Citation bloc|Prendre des notes au cœur de l'Apocalypse, rassembler papiers et témoignages, face à la mécanique inexorable de l'extermination, tel fut le défi relevé par Isaac Schneersohn. Symbole émouvant de l'héroïsme et admirable illustration du travail de l'historien.<br> En créant à Grenoble, en avril 1943, le Centre de documentation juive contemporaine, Isaac Schneersohn accomplissait un acte d'une authentique résistance. Celle de la mémoire. Déjà, la faiblesse était plus forte que la force elle-même ; l'honneur plus grand que la honte ; l'espoir plus puissant que la peur. Déjà, s'exprimait toute la dignité de l'homme quand il demeure debout, au cœur des ténèbres. Isaac Schneersohn ou l'archiviste de l'esprit contre la bureaucratie de la barbarie<ref name=discours/>.}} == Isaac Schneersohn et le futur [[Rebbe]] de [[Loubavitch]] == D'après une étude récente<ref>Heilman & Friedman (2010) {{pp.|115-116}}.</ref>, le futur [[Rebbe]] de [[Loubavitch]], [[Menachem Mendel Schneerson]] et son épouse [[Chaya Mushka Schneerson]], qui se trouvent à [[Berlin]], en [[Allemagne]], en [[1933]], décident de venir s'établir à Paris, en France. Dans le choix de cette nouvelle résidence figure la présence de cousins : le [[rabbin]] [[Schneour Zalman Schneersohn]], une cousine, [[Édmée Schneerson]], et d'Isaac Schneersohn. Les auteurs de cette étude examinent plus bas les liens entre Isaac Schneersohn (dit « Schneersohn » ou « il » ) et [[Menachem Mendel Schneerson]] (dit, « Mendel » ou « son cousin » ), ainsi que « Moussia » la femme de Mendel ([[Chaya Mushka Schneerson]]), « les Schneersohn » (Menachem Mendel Schneersohn et Chaya Mushka Schneerson), et « les Horensztajn » (Menachem Mendel Horensztajn et Sonia (Sheine) Horensztajn)<ref>Menachem Mendel Horensztajn est le petit-fils du quatrième [[Rebbe]] de [[Loubavitch]] et son épouse Sonia, est la plus jeune sœur de [[Chaya Mushka Schneerson]]. Heilman & Friedman, 2010, {{pp.|111-113}}.</ref>{{,}}<ref>Menachem Mendel et Shaina Horensztajn (Horenstein), sont déportés alors qu'ils se trouvent en [[Pologne]] et assassinés par les [[nazis]] à [[Treblinka]]. Rabinowicz, 1996, {{p.|431}}.</ref> : {{Citation bloc|Au début des années 1930 Schneersohn etait bien branché et était un point de contact important pour ses cousins les Schneerson et les Horensztajn. Bien que n'étant plus terriblement observant de la religion juive, il gardait un foyer [[casher]], dans une large mesure car sa femme était restée religieuse ; les Schneerson de temps en temps y prenaient leurs repas. Il tenait un salon, et le vendredi soir souvent des gens se rencontraient chez lui au '''135''' [[Avenue Émile-Zola (Paris)]]<ref>Dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e}} arrondissement de Paris]].</ref> (environ quatre kilomètres de là où Mendel et Moussia vivaient), parmi eux certains des sionistes les plus connus, allant de [[Vladimir Jabotinsky]] à [[Chaim Weizmann]]. Dans un sens il devint le conseiller de son cousin; déjà en Russie il était particulièrement occupé à aider les juifs au delà des quotas restrictifs pour les faire entrer dans l'enseignement supérieur. En ce faisant il avait établi des contacts avec le [[Tsar]] et d'autres personnalités, un modèle qu'il continuerait à suivre en France. Comme ses propres fils, Boris, Arnold, et Michel, étaient des étudiants ingénieurs à l'[[École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l'industrie]] ([[ESTP]]), ceci a pu donner une attraction pour cette institution à Mendel, lui aussi.}}