Couple de renversement
Le couple de renversement est un couple contraire au sens du mouvement produit par un moteur. Ce couple concerne la partie fixe du moteur.
Sur les motocyclettes, ce couple existe toujours, mais il est inapparent sur les machines à moteur transversal, car annulé par les roues.
Sur les motos à moteur en long (Moto Guzzi, BMW, etc., antérieures aux années 1980), ce couple ne rencontre aucune opposition, et la moto tend à se pencher à droite ou à gauche quand on accélère ou coupe les gaz. Le correctif évoqué ci-desssous (masses contra-rotatives) a été appliqué également par les firmes concernées sur leurs modèles plus récents.
Ce phénomène explique en partie pourquoi la puissante moto de course BMW "Rennsport" n'a jamais brillé dans la catégorie moto solo 500 cm3, même en la confiant à l'as des as des pilotes de l'époque (années 1950) Geoffrey Duke, alors que ce moteur a connu une très longue suite de victoires en catégorie side-car.
Sur certaines motos japonaises (Honda GL, Honda CX), des masses tournant en sens inverse (alternateur, embrayage) annulent presque entièrement ce couple.
Voir aussi Moment de force.
Ce couple de renversement existe aussi dans le domaine aéronautique : Il était très sensible sur les monomoteurs de chasse de la Seconde Guerre mondiale, équipés de moteurs très puissants, certains appareils ayant même tendance à sortir dangereusement de l'axe de piste au décollage. Un des exemples les plus caracéristiques et les plus caractériels était la version d'après-guerre du Messerschmitt Bf 109 produit par la firme tchèque Avia : équipé d'un moteur Jumo en lieu et place du Mercedes originel et pénalisé par son train d'atterrissage à voie étroite. Il était si délicat à piloter que les aviateurs tchèques l'avaient baptisé "Mezek" (littéralement "la mule") à cause de son caractère rétif.
Dans le domaine naval, un exemple caricatural (et comique) de couple de renversement se trouve dans la pièce César de Marcel Pagnol : le naïf Monsieur Brun, dupé par les conseils intéressés d'Honoré Panisse, a acheté un "pointu" marseillais, le Pitalugue, bien connu de tous les marins provençaux pour son moteur trop "coupleux" et son hélice trop grande, qui chavire immanquablement dès qu'on actionne un tant soit peu énergiquement la commande de gaz, au point que cet instable esquif est surnommé "le sous-marin" par tous les pêcheurs du Vieux-Port. Monsieur Brun manque de se noyer et Panisse est vertement tancé par César, outré, qui le traite d'assassin[1].
Notes et références
- « le pitalugue 2 » (consulté le )