Carmelita Pires

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Carmelita Maria Barbosa Rodrigues Pires (Bissau, 16 novembre 1963), mieux connue sous le nom de Carmelita Pires ou de Ita, est une avocate et femme politique bissau-guinéenne.

Elle a été ministre de la Justice dans trois gouvernements, présidente du Parti Social-Démocrate Unifié (PUSD) et, depuis 2018, présidente de l'Organisation des Femmes du Parti du Renouveau Social (PRS).

C'est une éminente activiste féministe engagée dans la lutte pour l'égalité des sexes dans la société guinéenne.

Biographie

Une ascendance multi-ethnique

Née à Bissau le 16 novembre 1963, de père d'ascendance portugaise et peul, et de mère d’ascendance bijagó, papel et française.

Connue pour le diminutif "Ita", elle a vécu son enfance entre Bissorã, Bubaque, Cacine, Farim e Mansabá et continué ses études au Liceu Nacional Kwame N'Krumah à Bissau. Elle intègre l'un des ensembles musicaux de jeunes les plus célèbres de l’époque, étant arrêtée par la police pendant le régime de parti unique du PAIGC.

À l'âge de 17 ans, travaille comme enseignante à la "Brigade pédagogique" du PAIGC, contribution qui lui sera utile pour obtenir une bourse au Portugal.

Grâce à la coopération portugaise, a obtenu son diplôme en droit de l'Université de Coimbra le 16 janvier 1991. De 1993 à 2007, a exercé en tant qu'avocate auprès des tribunaux bissau guinéens et portugais. Parallèlement à ces activités en tant que juriste, elle a exercé plusieurs fonctions publiques dans son pays et participé aux travaux de réforme législative promus au début des années 1990.

Évacuée avec sa famille, de la ville de Bissau, sur le cargo portugais Ponta de Sagres, au début de la guerre civile à Bissau, en juin 1998, s’est réfugiée au Portugal, ou elle a pris parti favorable à la faction anti-gouvernementale, publiant des articles tels que "Ansumane Mané a légitimité, Nino Vieira non" et "Lettre ouverte à l'Organisation des Nations Unies sur le conflit politique et militaire en Guinée-Bissau", publiés dans le quotidien Público[1]. Après la fin des hostilités, elle appartient au premier des groupes à rentrer dans le pays.

Sous les auspices du Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (UNIOGBIS), elle a fait partie de la commission présidée par l'évêque de Bissau, afin de créer une base de dialogue entre le gouvernement, les partis d'opposition et la société civile.

Les débuts en politique

De retour au Portugal en octobre 2002, elle intègre la maîtrise en sciences juridiques et politiques de la faculté de droit de Lisbonne, où elle soutient la thèse "Droits fondamentaux en Guinée-Bissau: normes et réalité". C’est pendant la période à Lisbonne que Carmelita Pires fait ses débuts en politique, en rejoignant le Parti Social-Démocrate Unifié (PUSD) en 2003, à l’invitation de son président Francisco Fadul et de Carlos "Pepito" Schwarz, Président de l’Action pour le Développement (AD).

Entre avril 2007 et janvier 2009, devient ministre de la Justice et responsable du plan opérationnel de lutte contre le trafic de drogue[2], se distinguant par les positions prises devant le Conseil des Ministres. À l'époque, le pays était classé comme Narco-État et était reconnu comme une plate-forme entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Elle a reçu plusieurs menaces, y compris de mort[3]. Son passage par le Ministère de la Justice a également été marqué par des positions en faveur de l'égalité des sexes, en nommant des femmes à des postes décisionnels, comme ce fut le cas, entre autres, de Lucinda Barbosa, nommée directrice de la police judiciaire, la seule police relevant du ministère de la justice, qu’elle a complètement réorganisée, obtenant l'entrée de nombreuses femmes par voie de concours public, dans une institution jusque-là composée exclusivement d'hommes.

Nommée conseillère pour la réforme de la défense et de la sécurité, la lutte contre le trafic de drogue et les affaires juridiques, elle est partie en juillet 2009 pour Abuja, au Nigeria, à l'invitation du président de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour assumer les fonctions de conseillère spéciale en matière de lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé, qu'elle a exercé pendant plus de trois ans[4].

De retour au pays

Après le coup d'état de avril 2012, s'efforce une fois de plus d'obtenir une transition pacifique[5]. Elle a été élue présidente du PUSD en octobre 2013, après avoir participé en tant que tête de liste du parti au poste de Premier ministre aux élections législatives de l'année suivante[6]. Le PUSD a été exclu dans 19 circonscriptions par la Cour suprême du pays, n'ayant été autorisé à participer qu'à 10 des 29. Il était le seul parti à avoir des femmes en tête de liste de 6 circonscriptions.

Invitée, en raison du prestige acquis, à occuper le portefeuille de la justice au sein du gouvernement de la neuvième législature, lance la première pierre du palais de justice, dont l'accord de construction avait été signé avec la Chine une demi-douzaine d’années auparavant par elle-même[7]. Elle nomme une femme à la tête de la police judiciaire, Filomena Mendes Lopes, et était en train de préparer une réforme judiciaire, y compris la mise en place d'un système d'évaluation des magistrats. Cependant, l'exonération de ce gouvernement, à peine un an après son entrée en fonction, a empêché que de tels efforts portent leurs fruits.

Carmelita Pires démissionne de la présidence du PUSD à la fin du mois de novembre 2016, dénonçant l'ingérence de personnalités très bien placées dans la hiérarchie de l'État dans la vie interne du parti. Sur l'invitation de son secrétaire général, il a rejoint le 21 septembre 2017 le Parti du Renouveau Social (PRS), le deuxième parti de la configuration parlementaire de la neuvième législature, avec 41 députés sur un total de 102. Le 1er février 2018, elle a été assermentée en tant que secrétaire nationale de l'organisation des femmes du PRS.

Notes et références

  1. Éditions du 4 et 26 de juillet de 1998, respectivement.
  2. [1]
  3. [2]
  4. [3]
  5. (pt) João Manuel Rocha, « O “pânico e o terror caminham de braços dados” na Guiné-Bissau », Público,‎ (lire en ligne)
  6. [4]
  7. [5]