Canyon du Congo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Canyon du Congo
Illustration
Image satellite du canyon du Congo dans l'océan Atlantique au large de la côte de l'Afrique.
Carte.
Diagramme de courant de turbidité.
Caractéristiques

Le canyon du Congo est un canyon sous-marin se trouvant dans l'océan Atlantique au large de l'embouchure du fleuve Congo en Afrique. C'est l'un des plus grands canyons sous-marins au monde[1].

Dimensions du canyon du fleuve Congo[modifier | modifier le code]

Le canyon commence à l'intérieur du continent, à mi-chemin de l'estuaire du Congo, et commence à une profondeur de 21 mètres. Il traverse tout le plateau continental de l'est vers l'ouest sur 85 kilomètres jusqu'à ce qu'il atteigne le bord du plateau, puis continue sur la pente et se termine à 280 kilomètres de son point de départ.

À son point le plus profond, les parois du canyon en forme de V mesurent 1 100 mètres de haut et la largeur maximale du canyon est de près de 15 kilomètres[2].

Au pied du talus continental, il pénètre dans l'éventail sédimentaire sous-marin profond du Congo et s'étend sur 220 kilomètres supplémentaires.

Courants de turbidité du canyon du fleuve Congo[modifier | modifier le code]

Les courants de turbidité trouvés dans le canyon du Congo sont les plus forts mesurés au monde[3]. Ce sont essentiellement des avalanches sous-marines qui peuvent se propager sur des centaines de kilomètres, et leur force ainsi que leur fréquence sont fortement corrélées aux périodes de crues du fleuve Congo[4]. Leurs vitesses varient d'environ 0,7 m / s à 3,5 m / s et les événements peuvent durer plus d'une semaine[5].

Ces courants sont la principale source d'érosion dans le canyon et représentent une partie importante des sédiments qui se retrouvent dans l'éventail sédimentaire profond à l'extrémité du canyon. Ils détruisent généralement les équipements posés au fond de l'océan et ont détruit des câbles télégraphiques et des amarres[1].

Éventail sédimentaire sous-marin profond du fleuve Congo[modifier | modifier le code]

Contrairement à d'autres fleuves qui se jettent dans la mer, le fleuve Congo ne crée pas de delta car l'essentiel de ses sédiments sont transportés par les courants de turbidité via le canyon sous-marin jusqu'à l'éventail sédimentaire sous-marin profond. Cette accumulation est probablement la plus importante au monde pour un système sous-marin actuellement actif[6].

L'éventail sédimentaire sous-marin profond est constitué par les écoulements gravimétriques des sédiments et d'autres mouvements de masse sous-marins, mais représente également un très grand système de turbidité active. Bien qu'il existe un courant de fond net en amont du canyon en raison de la remontée des eaux, ces événements submergent le débit de fond normal et assurent un dépôt continu[7].

Tous les dépôts de turbidité situés sous le fond du canyon et le véritable éventail du Congo appartiennent à une séquence de dépôt unique qui a commencé au début du Pliocène. Probablement, cette séquence a été déclenchée par un soulèvement important de la marge de l'Afrique de l'Ouest[8].

Près de 20 % du puits de carbone de l'océan Atlantique sont concentrés sur un centième de la surface, dans les « lobes » du canyon sous-marin du fleuve Congo[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Neyt, Fleuve Congo, Fonds Mercator, Bruxelles, 2010, 400 p.
  • Franz Bultot et Gérard L. Dupriez, Niveaux et débits du fleuve Zaïre à Kinshasa : régime, variabilité, prévision, Académie royale des sciences d'outre-mer, Bruxelles, 1987, 49 p.
  • Jean Meulenbergh, Diffusion des eaux du fleuve Congo dans les eaux de l'Atlantique Sud, Académie royale des Sciences d'Outre-Mer, Bruxelles, 1968, 149 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Congo Canyon » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b (en) B.C. Heezen, « Congo Submarine Canyon », Bulletin of the American Association of Petroleum Geologists, vol. 48, no 7,‎ , p. 1128–1149 (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Éditeurs de l'Encyclopaedia Britannica, « Congo Canyon », sur Encyclopædia Britannica, (consulté le ).
  3. (en) Cortis Cooper, Jon Wood et Olivier Andrieux, « Turbidity Current Measurements in the Congo Canyon », sur onepetro.org (consulté le ).
  4. (en) Jonathan Amos, « Underwater avalanche continued for two days », sur BBC, (consulté le ).
  5. (en) Annick Vangriesheim, Alexis Khripounoff et Crassous Philippe, « Turbidity events observed in situ along the Congo submarine channel », Deep-Sea Research Part II: Topical Studies in Oceanography, vol. 56, no 23,‎ , p. 2208–2222 (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Bruno Savoye, Nathalie Babonneau, Bernard Dennielou et Martine Bez, « Geological overview of the Angola–Congo margin, the Congo deep-sea fan and its submarine valleys », Deep-Sea Research Part II: Topical Studies in Oceanography, vol. 56, no 23,‎ , p. 2169–2182 (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) J.I. Marshall Crossland, C.J. Crossland et D.P. Swaney, « Congo (Zaire) River Estuary, Democratic Republic of the Congo », sur Baltic Nest Institute (consulté le ).
  8. (en) Jean-Noël Ferry, Nathalie Babonneau, Thierry Mulder, Olivier Parize et Stéphane Raillard, « Morphogenesis of Congo submarine canyon and valley: implications about the theories of the canyons formation », Geodinamica Acta, vol. 17,‎ , p. 241–251 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, « Un méga-puits de carbone dans le canyon sous-marin du Congo », sur Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, (consulté le ).