Biocentrisme

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Le biocentrisme (grec : βίος, bio, "vie"; et κέντρον, kentron, "centre") est un courant de pensée qui place la vie au centre de toutes considérations. Rolando Toro Araneda développe en Amérique latine à la fin des années soixantes et début '70 le concept du Principe Biocentrique qu'il applique ensuite à son système de Biodanza qui vise la réhabilitation des fonctions vitales et la connexion profonde des humains à la nature et à l'environment naturel, physique, et social. il fonde dans les années '80 la "International Biocentric Foundation" qui sera basée au Royaume-Uni, et enfin donne naissance l'éducation Biocentrique à laquelle Edgar Morin devient un grand partisan au point de militer pour mettre en place un « tribunal moral des crimes contre l'environnement » Ce dernier parraine en 2001 le premier Congrès Européen d’Éducation Biocentrique à Nantes en France. Ce principe biocentrique étant basé sur l'étude de tous les systèmes vivants, du microcosme, au macrocosme et au cosmique... on y observe notamment la notion d'aspect systémique de toute expression de la vie.

l'éthique environnementale, pensée pour l'essentiel d'origine norvégienne. Dont Arne Naess peut aussi être considéré comme tenant de ce courant qui sera introduit en France par Catherine Larrère (Du bon usage de la nature, 1997). Aux États-Unis, il est représenté, entre autres, par Paul Taylor.


Concepts

Le biocentrisme Mettre la vie au centre

La nécessité pour l'humain d'abandonner rapidement sa vision antropocentrique et de se considérer comme simple porteur d'un des innombrables projets de la Vie qui se doit de respecter, comprendre et valoriser tous les autres projets de vie qu'ils soient de nature végétale, animale ou autre.

Le biocentrisme comme courant écologique

Associé en France à la deep ecology ou écologie profonde, le biocentrisme généralise l'approche kantienne à tous les êtres vivants. Ces derniers doivent être considérés comme des fins en soi, c'est-à-dire comme possédant une valeur intrinsèque qui leur donne droit au respect.

Chez Kant, seul l'homme peut être considéré comme une fin en soi parce qu'il est raisonnable, conscient et capable d'être source de valeurs (il s'attribue lui-même une valeur tout en en conférant à d'autres). Mais il est possible d'objecter que les enfants et les fous ne sont ni libres ni raisonnables et que nous les considérons tout de même comme des personnes morales. Il serait donc possible, pour étendre la valeur intrinsèque au vivant en général, de remarquer que celle-ci pourrait être indépendante du fait de posséder une conscience. Il suffirait juste de se valoriser soi-même comme fin ultime et d'attribuer une valeur positive ou négative aux autres choses.

C'est cette idée que développe Holmes Rolston III.

Selon lui, tous les êtres vivants peuvent être des fins en soi parce qu'ils :

  • développent des stratégies qui leur permettent de se valoriser eux-mêmes, de se maintenir dans l'existence sans autre but que cette existence elle-même. Il existe donc un vouloir-vivre universel qui incite au respect[1]
  • sont capables d'attribuer des valeurs positives ou négatives aux choses, de leur conférer une valeur, ainsi la plante aime le soleil[2]

La protection du vivant peut s’enchevêtrer, ce qui ne veut pas dire se dissoudre ou s'associer, dans le théocentrisme (les religions) mais à ce jour aucun courant religieux ne se réclame du biocentrisme.

Fondé sur les concepts d’interactivité, de référentiel et de média, caractérisé par la coévolution et la complexité, générant de nouvelles constantes telles que le refus de toute discrimination, le nouveau rapport à l’animal, la culture du Vivant, l’interactivité des sexes, la démocratie participative, l’agrobiologie, les biocarburants, les énergies renouvelables, le biocentrisme fait de l’être humain un membre responsable et réconciliateur de la Communauté humaine et non humaine du Vivant.

Le biocentrisme repose sur des bases telles que l’écologie, l'éthologie et la bionomie et renonce au dualisme et à toute discrimination. Il valorise le "vivant" et tout " être vivant sensible, humain et non humain". Il est revendiqué par de nombreuses associations de Protection Animale et par certains auteurs en France comme Gérard CHAROLLOIS ou Jean-Claude HUBERT.En Afrique le Biocentrisme est revendiqué par Ruben BOSSENDJU, et par ASOL (l'Association de Secours et d'Orientation Lisungi du Togo, du Burkina Faso, du Mali et d' autres pays) et par le réseau GROETO (Groupe de Réflexion des Organisations Ecologistes du Togo)

La critique la plus courante qui est faite au biocentrisme concerne la hiérarchie des normes : si tous les vivants sont importants, un homme affamé doit-il renoncer à manger un serpent s'il est la seule nourriture disponible ? Les partisans du biocentrisme répondent que l'être humain est aussi un vivant et que cette situation extrême est un cas de dilemme extrêmement rare et que les politiques publiques devraient œuvrer à éviter ce genre de situation dans laquelle aucun des deux choix n'est acceptable[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Pour une philosophie du respect de la vie, voir Albert Schweitzer dans Civilisation et éthique (1923)
  2. Holmes Rolston III, Concerning Natural Value, 1994.

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Liens externes