Bibliothèque de Jaffna

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Jaffna Public Library
Image illustrative de l'article Bibliothèque de Jaffna
La bibliothèque dans son état actuel
Présentation
Coordonnées 9° 39′ 44″ nord, 80° 00′ 42″ est
Pays Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka
Ville Jaffna
Adresse Jaffna-Kankesanturai Rd, Jaffna, Sri Lanka
Fondation 1933
Protection Gouvernement Sri Lankais
Informations
Conservateur Aucun
Gestionnaire Jaffna Municipal Council
Site web http://www.jaffnalibrary.lk/

La bibliothèque de Jaffna, de son nom officiel Bibliothèque publique de Jaffna (Jaffna Public Library en anglais), est une bibliothèque située à Jaffna, au Sri-Lanka.

Histoire[modifier | modifier le code]

Elle a été constituée en plusieurs phases depuis 1933, modestement à partir d'une collection privée de Kanagasabai Mudalithambi Chellappah. Avec la contribution d'autres figures de l'élite jaffnaise, cette collection s'enrichie et devient une bibliothèque à part entière, constituée notamment de manuscrits et de documents anciens issus du Nord du Sri Lanka[1],[2]. Le révérend irlandais Timothy M.F. Long, recteur du Saint Patrick's College de Jaffna, est une personnalité importante dans la création de la bibliothèque, qui a sollicité de nombreuses personnalités ou institutions étrangères afin d'obtenir des fonds ou des ouvrages. Il parvient à faire mécéner le projet par l'ambassadeur américain et la haut-commissaire britannique à Ceylan, et à négocier une ristourne conséquente pour l'acquisition de livres avec la maison d'édition et chaîne de librairie britannique W. H. Smith & Son[1].

La bibliothèque prend forme en 1959, avec l'inauguration d'une première aile du bâtiment par Alfred Duraiappah, alors le maire de Jaffna. Construit dans le style indo-sarracénique avec des influences dravidiennes[2], le bâtiment de la bibliothèque a été conçu par l'architecte S. Narasimhan de Madras, et son aménagement ainsi que l'organisation des ouvrages ont fait appel à la consultation du bibliothécaire indien S. R. Ranganathan de Delhi[2].

Elle fut incendiée le par une foule de manifestants constituée de policiers et de civils cinghalais, en représailles à l'assassinat de deux officiers de police (un cinghalais et un tamoul) la veille, le , lors du rassemblement politique d'un parti séparatiste local, le Tamil United Liberation Front[3],[4]. Elle a depuis été reconstruite, sans changement majeur dans la structure et l'apparence du bâtiment. Certains présentent sa destruction comme l'un des éléments déclencheur de la Guerre civile du Sri Lanka, car la plupart des ouvrages étaient en tamoul et les incendiaires cingalais. Du moins, cet évènement est révélateur de la montée des tensions sur l'île et précurseur de la guerre civile.

La première bibliothèque contenait avant l'incendie environ 95 000 livres et manuscrits, dont des olai suvadi, des manuscrits écrits sur des feuilles de palme, ainsi que des travaux et des manuscrits de grandes figures intellectuelles jaffnaises et srilankaises, comme Ananda Coomaraswamy et Isaac Thambiah. L'autodafé ou « bibliocauste » de celle-ci constitue une perte certaine dans l'histoire et le patrimoine du Sri Lanka et des tamouls srilankais, plus spécifiquement des populations tamoulophones de la péninsule jaffnaise. Cette bibliothèque ayant contenue à la fois des rares textes et documents anciens du Nord du Sri Lanka, tout comme une part importante des productions écrites de la période moderne à Jaffna. Néanmoins, hormis quelques documents bien identifiés, tels que le Yalpana Vaipava Malai (en) (un recueil mythique de l'histoire du Sri Lanka et de Jaffna), des ouvrages de Robert Knox et de Philippe Baldée, il n'y a pas d'inventaire connu des éléments conservés à la bibliothèque[5],[1],[2]. Ainsi de grands doutes demeurent sur l'étendu de la collection qui y était maintenue, et les œuvres exactes qui y figuraient.

Les ouvrages ont été tenté d'être récupéré à travers les lecteurs, etc. Mais une grande partie des ouvrages ont disparu à jamais dans les flammes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Charles Santiapillai, « The Jaffna Library », sur Sri Lanka Guardian, (consulté le )
  2. a b c et d (en) Sasanka Perera, Warzone tourism in Sri Lanka : Tales from darker places in paradise, New Delhi, SAGE, (ISBN 978-93-5150-922-6, OCLC 945121349), « The Jaffna Photo Album': Sinhala Warzone Tourism in the Time of a Ceasefire Travels », p. 44-47
  3. (en) Jeevan Ravindran, « In Sri Lanka, Tamils Are Divided Over the Tigers’ Militant Legacy », sur New Lines Magazine, Washington, (consulté le )
  4. Jean-William Lapierre, Le pouvoir politique et les langues : Babel et Léviathan, Paris, Presses universitaires de France, coll. « La Politique éclatée », (ISBN 978-2-13-041836-8, OCLC 299414060), II - La langue, enjeu de pouvoir, chap. 4 (« Les conflits linguistiques dans l’Etat unitaire »), p. 137
  5. (en) Sachi Sri Kantha, « Perversity of Pyromaniacs : Part 4 - Thoughts of a Bibliophile », sur sangam.org (Ilankai Tamil Sangam ; Association des tamouls du Sri Lanka aux États-Unis) (consulté le )